mercredi 20 février 2013

La Page Blanche, récit d'une perte de mémoire, par Pénélope Bagieu et Boulet



Pénélope Bagieu, je pense que vous en avez déjà tous plus ou moins entendu parler. Blogueuse qui a ensuite sorti un premier livre, puis deux, puis trois, et enfin ce 6e, en collaboration avec Boulet, autre famous blogueur, qui scénarise l'histoire. Ils signent ensemble un album de BD, sorti en janvier 2012, qui n'a pas fait l'unanimité de la critique, mais qui pour ma part m'a bien plu.

Le livre s'ouvre sur l'image d'une jeune femme qui se réveille sur un banc public à Montgallet, qui ne se rappelle plus de rien. Pourquoi elle est là, c'est une chose, mais plus que là, elle n'a aucun souvenir de ce qu'elle est. Ni son nom, ni son âge, ni son adresse, ni son travail, ni ses amis, ni ses parents. Rien. Trou noir. Elle a perdu la mémoire. À partir de là, voilà notre héroïne, qui en regardant ses papiers d'identité, en a déduit son nom, Éloïse, qui rentre à son appart à l'adresse indiquée dans ses papiers toujours.





Les 200 pages de ce roman graphique nous entraînent dans l'épopée d'Éloïse Pinson qui va essayer de retrouver la mémoire. Pour cela, elle épluche ses tickets de caisse, elle va essayer de parler avec une collègue de boulot, elle retourne là où tout a commencé, sur ce banc à Montgallet, elle va voir des médecins... Mais rien n'y fait, la pauvre Éloïse a beau s'impliquer à fond, rien ne rejaillit. Mais par contre, on ne peut pas dire que son imagination ait été, elle, réduite à néant. En effet, les auteurs nous offrent des moments de délire total, je pense au moment où l'héroïne s'apprête à entrer dans son appart pour la première fois, par exemple : que va-t-elle y trouver? Un copain inquiet, un cadavre, que sais-je? Ou encore des inquiétudes par rapport à ce mal étrange qui la ronge. Et si elle revenait d'un voyage dans un pays tropical et qu'elle s'était faite piquer par une araignée très spéciale, et qu'elle avait contracté une maladie incurable? Et j'en passe et des meilleurs.

Si ce premier côté délirant m'a beaucoup plu, un autre aspect du livre m'a bien fait rire. Éloïse travaille chez Grambert, une grande surface culturelle type Fnac ou Virgin. Là, comme conseillère dans le rayon librairie, elle en voit passer du monde, des clients qui viennent demander conseil pour des livres. Là aussi, très grand assortiment de personnes: celui qui cherche un livre pour son petit-fils qui n'aime pas lire, celui qui cherche un bouquin de droit, et puis ceux qui sont nombreux, qui demandent à tour de bras "Vous avez le nouveau Marc Levy?". Très drôle, parce que très vrai. 


Le scénario est donc je trouve très sympathique, entraînant, des moments de délire, des moments de suspense, de l'entrain... Même si un fin à mon avis pas à la hauteur du reste de l'ouvrage, ce qui est bien dommage. On reste un peu sur notre faim. Le dessin, maintenant. J'aime beaucoup le trait de Pénélope Bagieu, depuis longtemps, c'est très agréable à lire à mon goût. Je comprends cependant que certains ne lui trouvent rien d'exceptionnel, rien d'exceptionnel c'est vrai dans le trait, dans la couleur, dans les textures, mais cela permet de faire passer certaines choses qu'un dessin trop sérieux ne permettrait pas. 

En bref, je dirais que ce livre, cette quête de la mémoire par une personne lambda, cette reconquête de soi, est un projet plutôt réussi. Mise à part cette fin qui je vous ai dit ne me semble pas tout à fait à la hauteur du reste, on prend beaucoup de plaisir à lire ce livre. Je recommande vraiment.



Pour finir, deux ou trois liens utiles : le blog de Pénélope ici (plus trop actualisé ces temps ci), celui de Boulet , et enfin ici une interview des deux auteurs à propos de la BD. Sinon c'est pour lire le premier chapitre du livre gratuitement.



Images : Google.

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