APOCALYPSE. Je sens déjà les commentaires : "mais la fin du monde c'était prévu pour décembre dernier, vous êtes un peu en retard pour nous parler de ça maintenant, sur le Kulturrama! " Et pourtant, nous allons le faire, parce que comme dirait l'autre, nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle annonce d'apocalypse dans les temps à venir, n'est-ce pas?
L'Apocalypse renvoie avant tout au dernier livre de la Bible chrétienne, qui la clôture, écrit par Saint Jean, livre dans lequel est décrit le monde qui se délite avant l'instauration du Royaume de Dieu, un monde humain donc qui s'efface pour laisser place à un monde divin nécessairement meilleur. Il y a donc, dans ce mot d'apocalypse, cette notion que c'est l'effacement de quelque chose devant quelque chose d'autre, qui va se découvrir. Étymologiquement d'ailleurs, le mot apocalypse lui-même vient du grec, avec des mots comme apokalupsis (qui signifie révélation), ou encore apokaluptein (découvrir, dévoiler). C'est donc l'idée qu'on va lever le voile sur quelque chose d'inconnu, quelque chose de caché (kaluptein). L'Apocalypse en ce sens, finalement, ne serait pas forcément quelque chose de négatif, puisqu'il y aurait une espérance de mieux après.
Mais le deuxième sens du mot apocalypse c'est celui, couramment utilisé, de fin du monde. Et beaucoup d'artistes, d'écrivains, ont travaillé sur cette notion, souvent en faisant de l'apocalypse, de la fin du monde, la fin de tout. Je m'explique : après l'apocalypse que reste-t'il ? Pas grand chose, en tous cas pas grand chose de bon. On est là dans une idée négative de l'apocalypse, il n'y a pas d'espérance d'un monde meilleur. Je pense à des oeuvres comme La Route, livre de Cormac McCarthy adapté au cinéma par John Hillcoat, je pense à beaucoup de livres d'anticipation, je pense à un certain nombre de séries TV d'aujourd'hui où un événement (une panne générale d'électricité dans Révolution ou une mystérieuse épidémie dans The Walking Dead) fait basculer le monde dans le chaos.
Et puis je terminerai sur le double visage de l'apocalypse. En effet, un sentiment m'envahit quand je regarde des paysages de ruines, de Piranèse par exemple au 18e siècle : rien n'est réel dans ses gravures, les paysages qu'il y montre sont à la fois terrifiants et fascinants, ce de par leur grandeur. Je crois donc que quelque chose d'apocalyptique, notamment un paysage, est d'une beauté sans pareille, car à la fois grandiose et effrayant.
Nous allons donc essayer de trouver ce mois ci de quoi vous donner un aperçu de ce qui, pour nous, est apocalypse. En espérant que celle-ci ne se produira pas encore, histoire qu'on puisse se retrouver le mois prochain après avoir traversé le mois ténébreux qui nous attend...!
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