vendredi 24 juin 2011

Very Bad Trip 2, de Todd Philips


Very Bad Trip 2
, ça a été mon film pré-bac : ras le bol des révisions -de toute façon la veille faut pas réviser, non ?- donc l'objectif c'était de trouver une comédie. Bon j'avais jamais vu le 1, mais sachez que l'histoire reste très compréhensible, le scénario n'est pas, comment dire, très complexe... Franchement, je pensais que ça allait être drôle, mais en fait c'est vraiment très drôle, et j'étais morte de rire assez souvent !

L'histoire, en bref, c'est comme le premier. Des amis se retrouvent pour une petite soirée, mais le lendemain quand ils se réveillent ils n'ont aucun souvenir de ce qui s'est passé pendant la nuit. Dans ce deuxième opus, Stu doit se marier, il est en Thaïlande chez sa belle-famille. Et le lendemain, les voilà à Bangkok. Sauf qu'ils ont perdu le frère de la fiancée, qui a 17 ans. Et pas que. Allan s'est fait raser la tête et, comble de l'horreur, Stu s'est fait faire un tatouage autour de l'œil...


Ce qu'on aime dans ce film, c'est que l'action ne s'essouffle pas. On a a une nouvelle surprise toutes les 5 minutes ! Un personnage qui ressuscite, un moine qui va dans une boîte de strip-tease, une aventure avec un trans, et, le meilleur pour la fin, un singe dealer ! Là, comme si c'était normal, on voit un signe en train de fumer une cigarette, qui attend le signal pour aller donner la cam à un client... Énorme !

L'humour de Very Bad Trip 2 a beau être gros (voire très) et gras (voire très !), le film est très sympathique ! Moi qui n'apprécie pas forcément ce genre de cinéma, je vais même sans doute regarder le 1, c'est dire...



Images : Google


vendredi 17 juin 2011

Musée d'Orsay : "Manet, Inventeur du Moderne"


C'était l'expo dont tout le monde parlait au printemps. Ça a fini par se calmer, mais si elle continue à attirer du monde. Personnellement, Manet, j'aime pas tant que ça. Mais bon il reste un peintre majeur de l'histoire de l'art, et puis j'étais avec une copine qui voulait aller la voir, alors bon... En plus, comme on y est allé dans la 2e semaine après l'ouverture, on a eu le droit de faire la queue devant le musée pendant 1h30, de la refaire à l'entrée de l'expo, et de ne presque pas pouvoir s'arrêter devant les tableaux tellement il y avait de monde... Vouloir s'approcher pour voir comment le cartel, c'était tout simplement missions impossible ! Je vous laisse imaginer la scène...

L'exposition en elle-même, maintenant. C'est la première rétrospective consacrée exclusivement à Manet (1832-1883) depuis les années 50. Ce que je redoutais un peu, c'est qu'on soit gavés par une accumulation de tableaux. Faux. Manet n'est pas non plus devenu mon peintre préféré en 1h30 de temps, mais je dirais que j'ai appris pas mal de choses sur lui, sa vie, le contexte dans lequel il a vécu... Très instructif !

Pour commencer, Un Bar aux Folies Bergères (1882)

L'exposition n'a de cesse de montrer un Manet en constante évolution, qui commence par intégrer l'atelier de Thomas Couture, peintre académique. Différentes périodes vont alors se succéder : hispanisme, impressionnisme qu'il « personnalise », portraits, peinture du catholicisme, natures mortes, peintre de la mort comme des cabarets, naturaliste sur les bords à la fin de sa vie... Manet est un artiste hors du commun.

L'Asperge (1881), une de ses natures mortes les plus célèbres, d'une simplicité touchante

Et je pense que la raison pour laquelle je n'accroche pas, c'est qu'on a toujours l'impression, quand on regarde un Manet, que ce n'est pas fini, qu'il manque quelque chose. Berthe Morisot, dont il a fait une série de portraits qui ont conduit au fameux Balcon (1869), disait de ses peintures qu'elles produisaient « l'impression d'un fruit sauvage ou même un peu vert ». Beaucoup de paradoxes dans la peinture de Manet. C'est par exemple rare que les ombres soient bien peintes sur ses œuvres : c'est souvent qu'on voit l'ombre d'un personnage ou d'un objet à l'opposé de l'endroit où elle aurait dû être au vu de la lumière... Toujours dans Le Balcon, on ne comprend pas trop où commence le balcon, la perspective est très bizarrement faite... Et puis Manet, c'est aussi des contrastes. De couleurs, de formes... Enfin, une dernière particularité de son Œuvre, c'est de peindre en grandeur nature.

Le Balcon (1883)

Et pour finir, un tableau qui m'a marquée, que j'ai trouvé particulièrement beau, délicat, pas très connu, et que j'aime vraiment beaucoup !

Jeune femme blonde aux yeux bleus (1878)

Manet, comme le montre donc cette exposition très bien faite, aura été un peintre qui nous a laissé un héritage pictural très important et très original. En refusant les étiquettes que certains tentèrent de lui donner, en rajeunissant les Grands de la peinture, ou encore en exploitant de manière différente les ressources que lui fournissaient son époque, Manet se pose bel et bien en inventeur du Moderne.

Donc, même si comme moi vous n'êtes pas un grand fan de Manet, l'expo est quand même très bien faite, très intéressante, et mérite franchement le détour ! Pour un premier aperçu, voici le site du Musée d'Orsay, avec ici une présentation générale de l'expo, ici une présentation plus détaillée, et ici un dossier sur Manet (chronologie, œuvres commentées...). Et n'attendez pas trop, la fin de l'expo est prévue pour le 17 juillet !


Images : Google

jeudi 2 juin 2011

"Eraserhead" ou la nausée au fond des yeux.



"Eraserhead" de David Lynch, 1977.

Après être tombée jenesaispluscomment sur la vidéo ci-dessous, je me suis dit "Chouette ! Ce film à l'air magnifique" et je me suis donc dépêchée de le télécharger puis de le regarder. Esthétiquement, il est (presque) parfait. Tout en noir et blanc, des visages expressifs...mais aussi un silence pesant qui, finalement, n'est pas le plus dérangeant par rapport à la lenteur et la lourdeur de ce que l'on pourrait appeler " l'action " du film. L'histoire, presque normale, se déroule autour du personnage d'Henry Spencer, qui après avoir appris qu'il serait père, habite dans une pièce minable avec la (mal)heureuse élue qui passe le plus clair de son temps à s'occuper de leur progéniture. Mais cette dernière est plus une tare qu'autre chose, car elle n'est même pas humaine et incarne tout ce qu'il y a de plus répugnant. La mère, Mary X, finit par partir, laissant Henry seul avec la créature. Désespéré, il s'échappe dans un monde parallèle dans lequel pleut des foetus.

Ecoeurant et dérangeant sont les mots qui qualifient le mieux ce film. Les visions d'Henry, qui n'ont en général ni queue ni tête, sont certes belles mais vous donnent le tourni et l'envie de vomir. La scène du dénouement, en particulier, est absolument DEGUEULASSE.

Bref, un film que vous n'oublierez jamais, autant pour sa beauté que pour sa singularité exorbitante.

Je conseille tout de même au plus curieux d'entre vous de le regarder, car ce film n'étant absolument pas clair dans son sens, permet de se poser plusieurs questions sur son analyse (périlleuse) mais aussi des questions d'éthique, en ce qui concerne le dénouement. Pleins de détails paraissant insignifiants sont à mon avis la clé de la réussite de ce film, mais essayer de les interpréter serait un vrai casse-tête. Si l'un d'entre vous a assez de courage pour plonger sa tête dans l'ambiance glauque du film, dans ses détails improbables et autres joyeusetés, je serais ravie d'en débattre avec lui.