dimanche 30 octobre 2011

Intouchables



J'ai eu la chance de voir ce film en avant-première au mois d'août, et je ne peux pas attendre la sortie officielle pour vous en parler : c'est mon coup de cœur de l'année.


Je pensais que les comédies, ça n'était pas mon truc.
Maintenant je pense que ce genre, comme tous les autres, est constitué de quelques films excellents, et d'une multitude de pâles tentatives insipides.


Voici un de ces excellents films. 



Intouchables.




On pourrait résumer l'histoire à son élément déclencheur : Driss, interprété par Omar Sy, est un jeune homme qui vit en banlieue parisienne, dans une atmosphère de désillusions, de résignations. Afin de continuer à toucher ses allocations chômage, il doit prouver qu'il s'est rendu à un entretien d'embauche et qu'il n'a pas été retenu. C'est là que sa route croise celle du très riche Philippe, alias François Cluzet, handicapé moteur à la recherche d'un aide-soignant. Amusé par l'insolence et l'indifférence de Driss quant à son handicap, il l'embauche pour une période d'essai.

Commence alors la magie, d'autant plus belle qu'elle est tirée d'une histoire vraie.


Ce qui m'a particulièrement touchée et étonnée dans ce film pourrait se résumer en un mot : la justesse.

Deux extrêmes de l'échelle sociale sont représentés, sans être caricaturés, mais sans être lavés de leurs défauts. Les travers humains sont apparents sans être accusés, ils sont là, on fait avec, on en rit. Le choc des cultures et de caractère entre les deux protagonistes donne lieu à des situations extrêmement drôles, qui feraient sourire l'homme le plus dépressif de la Terre (si, si, promis).

L'amitié qui se tisse entre les deux personnages semble être palpable tant elle nous parle : fous rires idiots, appels à l'aide muets. Jamais de pathos, jamais de grandes déclarations. L'émotion est là, elle bouleverse l'écran, mais les personnages ne bougent pas d'un centimètre.

C'est comme dans la "vraie vie", et ce film nous la fait aimer. En sortant, nous sommes remplis de beaux sentiments, on pense à un ami ou à des amis en particulier.
L'histoire d'Intouchables, ce n'est pas celle d'un handicapé, ce n'est pas celle d'une confrontation entre pauvres et riches, c'est l'histoire d'une amitié, tout simplement, grandement.

mardi 25 octobre 2011

Quand Bucarest débarque sur les ondes...

La Roumanie. Personnellement avant ça m'évoquait une contrée lointaine, les Carpates, la Transylvanie, Dracula, tout ça... Mais un jour tout a changé : maintenant je ne peux concevoir la Roumanie sans un certain courant musical qui s'y est étonnamment développé ces dernières années. Je parle bien évidemment du phénomène electro/house. Quoi ? Vous n'en avez pas ouï dire ? Il faut absolument que l'on remédie à cela... Et maintenant, place à la musique avec un premier titre :



Vous avez reconnu ce titre, j'espère ! Rappelez-vous, en 2004, on ne passait plus que lui sur toutes les radios françaises... Dragosta din Tei des moldaves du groupe O-Zone, c'est un peu la musique qui va préparer le terrain pour tout ce qu'on va voir arriver les années d'après. D'ailleurs pour moi c'est plus de la pop house que de l'electro house. Il faut quand même l'avouer, cette musique là n'est pas de la très grande musique, personnellement ça me donne surtout envie de rire, ces petits effets électroniques qu'on dirait que c'est R2-D2 qui est en train de parler... Mais bon ce que j'aimais bien dans cette musique, c'est que quand on l'écoute, on se sent bien, on a envie de rire, ça rappelle des souvenirs... Et si on regarde, O-Zone, ils n'ont rien sorti depuis 2004. Alors que, parallèlement, un autre groupe, roumain à 100% cette fois, se développe. Ce groupe c'est Akcent. Eux se font connaître à l'international en 2005 avec le single Kylie. J'adooore ce titre. Bonne musique, entraînante, qui donne la pêche... Bon par contre on évite de s'intéresser aux paroles, comme dans toutes les chansons dont je vais vous parler, parce qu'elles ne sont pas forcément des plus profondes! Leur premier album, Primul Capitol, est selon moi assez proche de la musique O-Zonienne. C'est après que la musique roumaine va vraiment s'imposer sur la scène electro house, avec des artistes comme Akcent, qui perdurent, et puis des nouveaux, Alexandra Stan, les producteurs Play & Win, Edward Maya, les originaux Radio Killer, et bien entendu, celle dont tout le monde parle, j'ai nommé... INNA !!

Son premier single, Hot, met un peu de temps avant d'arriver en France. Il fait d'abord un carton en Roumanie, puis aux États-Unis, avant d'arriver chez nous. Et depuis, le public français ne s'en passe plus : à la télé, à la radio, on n'a d'yeux que pour elle. Et là, c'est la consécration : son premier album, Hot, va vite se classer et être l'une des meilleures ventes d'albums de l'année 2009. Et puis quand on arrive à sortir 5 singles sur un album de 11 titres, moi je dis bravo. Et attention, son succès est à un point tel que sur son nouvel album, I Am The Club Rocker, sorti hier, 3 des titres sont déjà sortis en singles. Bref tout lui sourit. Pourtant elle est souvent mal vue de nombre de personnes : il est vrai que ses clips sont particulièrement douteux (comme tout clip roumain qui se respecte !) et que tous ne sont pas forcément enthousiasmés à l'idée qu'elle se produise à moitié nue (non non en réalité elle porte juste des vêtements très..courts!). Mais juger les gens sur leur apparence, on ne vous l'apprend pas, c'est mal. Après il y a ceux qui disent que toutes ses chansons se ressemblent, qu'il n'y a aucune recherche musicale, bla bla bla... À ceux là j'ai envie de leur dire que la musique roumaine, et globalement l'ensemble de la musique roumaine, réussit à concilier parfaitement leur musique traditionnelle et la musique electro house d'aujourd'hui. Voilà d'abord un de mes coups de cœur du premier album, On & On, et un de son deuxième, Moon Girl.








Parlons maintenant un peu des hommes. Au commencement était Akcent. Ils sortent plein de bons titres, ils sont connus en Roumanie... Et là, il y a l'artiste que je n'aime pas trop, Edward Maya, qui vient et qui leur pique leur morceau That's My Name pour le changer (légèrement, mais alors très légèrement) et en faire un carton. Son tube Stereo Love est donc très inspiré de ceux à qui va ma préférence, Akcent. Mais bon, ils s'en sortent, ils font d'autres morceaux. C'est difficile pour moi de faire un choix, parce que je les trouve toutes biens, alors je peux juste vous donner des titres, My Passion, That's My Name, on a dit, et puis je vous présente la chanson qui est pour moi la "chanson type" de ce mouvement roumain d'electro house, Stay With me.



J'arrive maintenant à vous expliquer ce que j'entends par "chanson type". Pour moi, je vous le disais plus haut, il est clair que la musique roumaine a des influences dans la musique traditionnelle. Et j'ai constaté qu'entre tous ces artistes il y avait quelque chose en commun, quelque chose qui viendrait de leurs racines, une sorte d'héritage musical... Plusieurs choses se retrouvent chez les différents artistes. Tout d'abord cette force, ce dynamisme que leur musique arrive à avoir (après tout c'est de la musique faite pour danser, faut bien que ça bouge un peu !) tout en gardant un je ne sais quoi de doux, d'énormément reposant. Je me rappelle d'un jour où j'ai écouté Stay With me comme ça pendant des heures, à la plage alors qu'il y avait un vent du tonnerre, qu'il faisait pas assez chaud pour faire de la bronzette. Mon Dieu ce que c'était bon ! C'est une expérience que je ne peux que recommander à chacun d'entre vous. Et ce qui procure ce côté relaxant à la musique roumaine, à mon avis, c'est tout d'abord cette caractéristique d'utiliser une sorte de son accordéon sur un synthé, qui donne une impression planante. Et puis ensuite c'est ce roulement feutré si caractéristique que l'on retrouve la plupart du temps (il y a forcément des exceptions, des morceaux qui ne font pas roumains, mais c'est normal aussi). D'ailleurs cette impression de repos, de calme, se voit très bien dans lesc clips, parce que tous sont tournés au ralenti, même quand ils sont en boîte en train de danser, ce qui est assez amusant. Et cette identité roumaine dans la musique est tellement forte que rien qu'en écoutant un morceau, on détecte tout de suite que ça, c'est roumain, ou que ça, ça ne l'est sûrement pas. Un autre morceau possédant des vertus apaisantes, maintenant : Ya BB, par Play & Win (qui travaillent aussi et surtout avec Inna)





Un petit mot quand même sur Alexandra Stan, qui nous a tous fait délirer avec Mr Saxobeat l'année dernière... Le coup du saxo, là franchement c'était assez drôle ! Dommage que son autre single, Get Back (ASAP) ne soit pas très différent du premier...

Et puis il y a Radio Killer. Un peu le vilain petit canard de la musique roumaine. Leur musique est une musique assez originale (écoutez notamment le surprenant Be Free). Mais ma préférée est sans aucun doute Lonely Heart, qui n'était pas trop atypique et passait pour cette raison plus souvent à la radio. On a plus l'impression avec eux d'artistes "tourmentés" -c'est un bien grand mot...- pas du genre à faire un clip sur la plage comme Amazing de Inna avec un maître nageur qui vient sauver la belle en détresse...!





J'espère seulement que je n'ai pas été trop longue et que vous aurez apprécié la promenade musicale, en tous cas pour ceux que ça intéresse, voilà une playlist Deezer (non exhaustive!) avec plus de titres pour vous familiariser un peu mieux !


dimanche 23 octobre 2011

I've seen it in you. The entrails of the animals, the blood running through.


Lorsqu'Alexander Mcqueen s'est éteint le 11 février 2010, on aurait pu penser que sa griffe avait péri avec lui. Après des débuts difficiles, Sarah Burton a toutefois su conserver la féérie et la poésie qui entouraient chaque collection du maître en y apportant une touche de romance amère. Parfois mièvre à ses débuts, la nouvelle sylphe McQueen fait désormais vaciller son frêle corps dans de chimériques drapés sanglés par des cuirs frénétiques.
La femme McQueen printemps-été 2012 endosse le temps d'une saison les oripeaux -paradoxalement modernes- de la naïade, insaisissable et ensorcelante.
Lorsque le cuir infecte avec cruauté la virginité de sa robe en dentelle, elle garde la tête haute, le coeur grisé par ses élucubrations lyriques...

samedi 22 octobre 2011

Johnny English, le retour...


Ah bon ? Parce qu'il y avait un premier ? En tous cas je n'en avais jamais entendu parler. Pour tout dire je ne suis allée voir cet opus que parce qu'il était 19h55, que j'avais envie d'aller au cinéma et que c'était le seul film à 20h. Et bien j'ai une chose à vous dire : ne vous fiez surtout pas aux critiques très très très peu élogieuses qu'ont pu écrire les imbéciles du Télérama ou des Inrocks (vous baissez dans mon estime, les gars...). Parce que ce retour de Johnny English, c'était tout simplement génial !!

Des remakes parodiques de James Bond, on en a vu et revu : Austin Powers, OSS 117... Johnny English était la fine fleur des agents du MI7. Jusqu'à une mission au Mozambique qui a mal tourné. Notre héros s'exile alors pour quelques années au fin fond du Tibet dans un monastère bouddhiste, juste qu'à ce que le MI7 le rappelle pour une mission de la plus haute importance : quelqu'un veut tuer le premier ministre chinois... Mais qui ? Mais comment ? Voilà comment Johnny se retrouve propulsé au milieu de l'action, accompagné de sa voiture intelligente (encore mieux que celle de OO7) et de force gadgets comme tout espion qui se respecte!

Rowan Atkinson est donc cet agent secret. Rowan Atkinson, alias Mr Bean, celui devant qui on a déjà tous explosé de rire. Ici il ne se contente pas de faire des mimiques sans jamais parler. Bien sur les mimiques font partie de Rowan Atkinson, on le retrouve quand même en train de faire des signes (comprenez des grimaces) à un chinois, ou encore à avoir un tic pas possible dès qu'on lui parle du Mozambique... Ou encore faire joujou avec un siège de bureau pendant une réunion avec le premier ministre britannique, faire une course de fauteuils roulants ou taper sur la tête de la reine avec un plateau. Et aussi un coup de cœur pour la mémé asiatique qui cherche à tuer tout le monde tout le temps : le mystère plane d'ailleurs toujours sur elle, je n'ai pas réussi à déterminer si c'était une tueuse à gages ou si c'est que c'était une psychopathe! Mystère...


Ce film c'est donc, vous l'aurez compris, un film bourré d'humour, plein de gags, dont le rythme ne s'essouffle pour ainsi dire jamais. Je me suis surprise moi même à rire sans plus pouvoir m'arrêter pendant 3 minutes, ce qui est énorme, si on y réfléchit bien... Et tout le monde dans la salle était dans le même état, il était devenu impossible d'entendre les paroles des personnages... Donc en plus de voir un film très drôle et franchement bien fait, j'ai passé un super moment de cinéma, un de ceux où on sent comme une symbiose dans la salle, et ça, c'est juste tellement agréable -c'est un peu ce pour quoi on va au cinéma- et ça arrive tellement peu souvent que du coup j'avais envie de vous parler de ce film, plus que de tous les autres films dont tout le monde parle comme The Artist ou Drive, qui sont par ailleurs eux aussi des très bons films.

Et pour vous faire une petite idée, la bande-annonce !!



Images et Vidéo : Google


En fait, Yacef, c'est Youssouf.


Dans Tout, tout de suite Morgan Sportès fait, sur près de 400 pages, la narration circonstanciée de l'affaire dite "du gang des barbares" : l'auteur raconte en détails comment, en 2006, Youssouf Fofana et sa bande ont enlevé, torturé et tué Ilan Halimi, un jeune Juif de 24 ans qu'ils avaient choisi en le pensant riche parce que Juif précisément (et non l'inverse, ce qui aurait été tout aussi con). J'ai entendu Morgan Sportès affirmer que pour écrire ce livre, il avait lu les 8 000 pages du rapport d'enquête. On le croit volontiers parce que lire Tout, tout de suite, c'est comme regarder "Faites entrer l'accusé", sans le cuir noir de Christophe Hondelatte et sans la petite musique du générique (qui fait un peu peur, soit dit en passant). Par contre, il y a bien tous les détails et la dramatisation qui te font trembler sur ton canap' (par exemple, des phrases telles que :"il ne la rappellera jamais plus" ou bien "Elie n'a plus que 23 jours à vivre"). Quand on referme l'ouvrage, on sait tout sur cette affaire et sur chacun des protagonistes. On a lu jusqu'au bout pour savoir si ce salaud de Yacef va pourrir en prison ou s'il va s'en tirer, mais en fait on le sait déjà parce que le procès en appel a eu lieu en 2009 et que les membres du gang se trouvent enfermés en ce moment même.










Sa seule force, le roman la tire de la réalité : s'il est captivant, c'est parce que cette affaire l'est. En elle-même, l'affaire du gang des barbares comportait assez de bêtise, de violence et d'absurdités pour se poser, il y a quelques années, comme un immense succès médiatique : Youssouf Fofana faisait alors la une des journaux du monde entier. Mais Morgan Sportès, lui, a été plus haut et loin que tout le monde et il a voulu montrer ce fait divers comme un symptôme du mal dont notre société serait atteinte. Le plan de Yacef qui mène à l'assassinat de sa victime cristallise d'après l'auteur tous les problèmes qui gangrèneraient la France d'aujourd'hui, ou du moins les banlieues des grandes villes : chômage, pauvreté d'esprit, conformisme, superficialité, appât du gain ... La liste est longue, aussi longue que celle qui regroupe les chefs d'inculpation de la joyeuse petite bande. Pour bien nous faire comprendre son propos, Morgan Sportès utilise au moins deux procédés : d'abord, chaque chapitre porte en exergue la citation d'un philosophe, d'un rappeur ou d'un sociologue qui va dans le sens de ce qu'il nous raconte. Le titre du roman est d'ailleurs extrait d'un morceau du rappeur Booba. Ensuite, et je trouve que c'est là le plus horripilant, le romancier ponctue la narration de petites incises ironiques, qui vous disent quoi penser de tel ou tel agissement. Parfois il se moque de ses personnages, parfois on sent qu'il porte sur eux un regard haineux. Avec une onctuosité narquoise, il utilise un langage soi-disant de racaille, faisant mine de ne pas y toucher, et il rajoute même une traduction entre parenthèses : "Wesh miss ? (ça va miss ?)". Il me rappelle ces vieux profs de français qui faisaient semblant de mal prononcer les mots anglais passés dans le langage courant de peur de faire trop djeuns. Par conséquent une petite question est née dans ma tête : comment peut-on prétendre saisir quelque chose de la société actuelle si d'emblée, on prend le parti de se placer au-dehors d'elle, voire au-dessus d'elle ? Tenir un bon fait divers n'était pas suffisant : il aurait fallu avoir le talent de l'exposer, de le décortiquer sans se laisser manger par ses sentiments, c'est-à-dire en se plaçant au même niveau que les protagonistes. La bonne distance pour étudier la nature humaine étant celle qui mène d'un humain à l'autre. Je trouve que le roman aurait eu plus de force si l'auteur n'y avait pas glissé son regard critique et s'il avait laissé assez de crédit au lecteur pour le croire capable de penser par lui-même. Morgan Sportès, qui affirme s'être inspiré de la démarche de Truman Capote qui écrivait dans les années 50 De Sang-froid, échoue là où l'écrivain américain a excellé. Tout, tout de suite souffre en fait des mêmes maux qu'il reproche à ses personnages : malgré l'énorme travail de recherche que l'auteur a visiblement effectué, il va trop vite, dans la superficialité et dans le jugement facile.

On me signale dans l'oreillette que ce livre est toujours en lice pour le prix Goncourt à l'heure qu'il est : s'il l'obtient, ça ne fera que confirmer l'idée que j'ai des prix littéraires et des ouvrages qu'ils récompensent la plupart du temps ...

Un monstre pas très monstrueux à Paris

Si je devais choisir un mot pour décrire ce film d'animation, ce serait : mignon.


Des histoires d'amour, de la musique pop, un Paris inondé et magnifié, une animation impeccable... Parfait pour passer un petit moment sympa dans un fauteuil confortable du cinéma, pop-corn dans une main et soda dans l'autre, me direz-vous !
Mais... Ça ne manquerait pas d'un peu de fond ? D'un peu de surprise ?

Le méchant maire arriviste veut séduire la belle starlette et tuer le vilain monstre, tout ça pour être ré-élu aux prochaines élections. Mais voilà, le vilain monstre est une pauvre petite victime qui devient le protégé de la starlette au grand coeur. Aidée par un maladroit inventeur, fou amoureux d'elle depuis l'école primaire, qui a lui-même un faire-valoir petit et timide, ils cacheront le pauvre monstre des yeux du méchant maire ! Comment cela va-t-il finir ?

Le premier qui me dit que c'est un film pour les enfants donc que le scénario doit être simplet, je lui envoie un virus qui fera chanter des comptines à son ordinateur.

Disons qu'on ne vient pas pour l'histoire mais pour la musique, car comme vous le savez, la starlette a la voix de Vanessa Paradis et le monstre celle de M. C'est plutôt réussi, les chansons ne sont pas horripilantes comme dans un Disney où l'on a envie de tirer au basooka sur tous les personnages. Après il ne faut pas non plus trop faire attention au fait qu'on entend pendant tout le film "c'est comme ça, la Seine et moi... touloutouloutou touloutouloutou... c'est comme ça, la Seine et moi !". De la pop, rien de plus, rien de moins.

Je boucle la boucle par ce mot : ce film est mignon. Si vous voulez être transportés, regardez plutôt les affiches d'à côté.


PS : Il faudra qu'on m'explique pourquoi le monstre peut chanter dans un parfait français, mais ne peut communiquer que par des "trrllii trrlliii" le reste du temps ?

samedi 15 octobre 2011

World of Warcraft

World of Warcraft est maintenant accessible gratuitement ! La période d'essai est plus que convenable car vous pourrez faire évoluer votre personnage jusqu'au niveau 20 avant de devoir prendre un abonnement. Nul doute qu'un grand nombre de joueurs louchant tour à tour sur le jeu et sur leur porte-monnaie vont sauter sur l'occasion avec de grands cris hystériques !
Car World of Warcraft, pour les Kulturramis incultes (ne soyez pas vexés, nos articles servent à vous faire découvrir d'autres horizons !), c'est LA référence du MMORPG, ou en terme moins barbare : du jeu de rôle en ligne massivement multijoueur.



Pourquoi la référence avec un LA majuscule ?

Tout d'abord parce que World of Warcraft, ou WOW, se veut accessible à tous les joueurs, du noob au gamer. Tous ces sigles à rallonge vous font peur ? Vous ignorez comment bien progresser ? Vous n'avez jamais joué à un jeu en ligne (quoi !?) ? Pas de problème, vous allez être guidé sans que votre immersion dans le jeu en soit altérée. Vous serez très vite maître de toutes les ficelles et on cessera de rire de vous dans les forums. Le fait que vous puissiez choisir votre langue maternelle pour le jeu y est pour beaucoup (et oui, la plupart du temps, c'est en anglais !).

Ensuite, pour l'univers bien évidemment. Niveau graphisme, c'est assez tourné vers le cartoon, mais un cartoon efficace, pas ridicule et au final bien sympathique et très immersif. Vous croiserez dans le jeu douze races, de l'humain à l'elfe de sang en passant par le troll et le mort-vivant. Chaque race propose différentes classes, par exemple guerrier, mage ou voleur. Le nombre de possibilités finales n'est pas extraordinaire pour un MMORPG, mais suffisant pour bien s'amuser. Niveau personnalisation de votre personnage, c'est là encore réduit au minimum syndical pour ne pas trop frustrer le gamer tout en ne perdant pas le noob.
L'univers de jeu, en revanche, est immense. Si vous vous sentez l'âme d'un explorateur, prenez votre ordinateur, cloîtrez-vous dans votre cave, prenez suffisamment de chips et de bouteilles d'eau, et ne sortez pas de là avant trois mois. Vous aurez peut-être eu le temps d'en faire le tour !

Qu'est-ce qui se passe concrètement, là-dedans ?

Vous vous promenez, un monstre vous attaque, vous le tuez. Vous vous promenez, vous croisez un copain, il vous suit, vous trouvez un troupeau de monstres, vous les tuez. Vous vous promenez, vous voyez un PNJ (personnage non joueur, c'est à dire contrôlé par l'ordinateur) avec un point d'exclamation au-dessus de la tête, vous le tu... Euh non, vous lui parlez, il vous propose une quête, vous acceptez et partez à l'aventure.
Comme votre personnage n'est pas qu'un tueur en série, vous pouvez aussi lui faire apprendre des métiers, comme forgeron, afin qu'il fabrique lui-même ses armes.
Tout cela repose sur un scénario simple mais tout de même accrocheur, qui oppose les races de la Horde aux races de l'Alliance. Choisissez votre camp... et combattez !


Pensée amicale à tous ceux qui sont allés voir la définition de noob, courage, tout espoir n'est pas perdu !

samedi 8 octobre 2011

Un vrai livre avec du people dedans





D'habitude, et par principe, je ne lis jamais les livres de la rentrée littéraire. Jamais. Je lis tout, mais pas ça. C'est comme ça, c'est moi qui décide et si j'suis snob, c'est bath. Cette année cependant, j'ai été forcée de m'y mettre et j'ai eu beau me débattre, rien n'y a fait : "Tu choisis deux livres dans cette liste !" m'a-t-on ordonné avec cette voix que prennent les personnes qui signent des chèques à d'autres personnes pour qu'elles fassent exactement ce qu'elles leur demandent sans rien répliquer (les patrons donc, oui). En conséquence, ravalant mes sanglots, j'ai décidé de lire en premier lieu le livre de Jean Rolin, Le Ravissement de Britney Spears. Je serais bien tentée de vous faire croire que j'ai choisi ce livre parce que j'en avais entendu du bien au Masque et la Plume ou que j'avais lu une bonne critique dans Télérama. Mais je préfère prendre tout de suite la voie de l'honnêteté avec vous et vous affirmer sans honte que je l'ai désigné parmi 600 autres parce qu'il y avait les mots Britney Spears dans le titre (note pour les conseillers de com' de la maison d'édition : si le titre procède d'une étude marketing visant à augmenter les ventes de l'ouvrage, bravo les gars, ça a marché sur moi).








Alors autant vous dire tout de suite que c'est un bon livre. Pas un grand livre, pas de la trempe de ceux qui changent votre vie, mais juste un bon bouquin, qu'on est bien content de parcourir en mangeant des tartines au beurre et au Nesquick. Le Ravissement de Britney Spears raconte l'histoire d'un agent secret qui est un temps chargé de surveiller la chanteuse pour empêcher qu'elle ne se fasse kidnapper par des islamistes. L'agent s'installe donc à Los Angeles pour mener sa mission à bien et y fait la connaissance du milieu des paparazzis, en même temps qu'il découvre la ville californienne et sa vie superficielle, dédiée au show-business, aux animaux de compagnie et à la bagnole. Même si les celebs sont bien présentes dans le livre, le narrateur ne les rencontre jamais : il les suit, de loin, il n'ose pas s'en approcher. Il rôde autour de leurs villas et des lieux branchés qu'elles fréquentent, il est comme une ombre, rendue plus transparente encore par l'absurdité de sa mission puisque jamais rien n'arrive à Britney. Le livre oscille sans cesse entre deux pôles, l'un lent et mélancolique, l'autre drôle : le narrateur est un loser, en décalage complet avec tout ce qu'il y a autour de lui et qui finira, à force de ne rien comprendre, par échouer au Tadjikistan, sommé de relever des numéros de plaques d'immatriculation à la frontière chinoise. On rit bien de lui, mais on se met à sa place : moi aussi, je serais paumée totale à LA, je le sais et ça me mine, croyez-moi. Les descriptions de Los Angeles paraissent dans le livre assez franches et précises, on suit le narrateur partout dans la cité gigantesque en levant le nez pour lire les plaques, on est embarqué, dans le sillage des touristes et des badauds.





Avec humilité donc, bonne joueuse, à l'issue de cette lecture, je suis obligée de reconnaître que, non, tous les livres de la rentrée littéraire ne sont pas nuls : celui de Jean Rolin, que j'ai dû lire par hasard, me paraît plus que correct, avec un style travaillé, léger. Je m'inscris par là aussi en faux avec différentes critiques, plutôt mauvaises, que j'ai lu dans la blogosphère littéraire : j'aurais aimé être d'accord avec vous, les gars, et me lamenter en disant que, puisqu'il ne s'y passe rien, ce livre est ennuyeux. Mais, non, désolée : ça me plaît moi, de la lenteur et du vide, en plein dans LA, l'épicentre du buzz et de l'actu people. Et je préfère pour ma part, me perdre à Los Angeles avec Jean Rolin, que de trouver ma route avec d'autres à Saint-Germain-des-Prés.




Bonus plus : Ne jetez pas votre livre dans la poubelle jaune après l'avoir lu, il peut aussi servir de plan de bus et de metro pour votre prochain voyage à LA.

mardi 4 octobre 2011

Mange, Prie, Aime de Ryan Murphy



Ce film a été une belle petite surprise pour moi. Au vu de la bande annonce, on s'attend à une comédie romantique ratée ; mais ô surprise ! Ce film s'est avéré très sympathique à regarder.
Rien à signaler côté casting, chacun tient son rôle et le tient assez bien. Sans plus. Il y a du mieux avec le scénario. Malgré une certaine simplicité, les différentes actions s'enchaînent plutôt bien entre elles, et les 2h20min du long métrage se regardent sans difficultés.

Mais surtout bon point du côté de l'image et de son traitement. Chaque partie est bien délimitée, déjà par le scénario, mais aussi grâce à certains petits détails. Par exemple, le réalisateur filme avec une attention et une minutie toute particulière la nourriture dans la partie "Mange" et les aliments y sont presque lumineux. D'ailleurs le film n'est pas à regarder en cas de grande faim, vu l'abondance des repas.
Les paysages que ce soit en Italie, en Inde ou à Bali, sont superbes.  Entre les ruines romaines, l'architecture italienne, la foule et la ville en Inde, ainsi que la nature sublime de Bali on se retrouve vite avec une envie de voyages. Bref bravo au directeur de la photographie, qui par une esthétique travaillée porte le film de bout en bout.

Mange, Prie, Aime est un peu comme un bonbon : sucré, coloré, qu'on mange (ici regarde) avec une gourmandise certaine. Mais attention à ne pas en abuser, sinon gare à l'indigestion !