lundi 29 juillet 2013

Yeezus by Kanye West


POURQUOI parler de ce 6e album de Kanye West dans le cadre de notre thème "lumière"? En effet, à l'écoute, cet album est tout sauf lumineux. Au contraire il est d'une grande noirceur. Les premiers titres de l'album sont des espèces de chansons brutes, aux sonorités electro très marquées. C'est très sombre, par rapport à My Beautiful Dark Twisted Fantasy, par exemple. Mais Yeezus a quelque chose. Kanye nous a montré que c'était un dieu, ce dont personnellement je n'avais jamais douté. Son album est absolument divin, à commencer par le titre, et c'est un vrai plaisir pour les oreilles. Je vous le dis, c'est un album transcendant. Quiconque prend la peine de l'écouter est subjugué. En tous cas moi je l'ai été.

Kanye West sur cet album, mélange les genres. Alors que ses premiers albums étaient bien ancrés hip-hop, que 808s and Heartbreak virait plus pop, My Beautiful Dark Twisted Fantasy baroque, celui ci est suivant les pistes un peu de chaque. Les deux singles "Black Skinhead" et "New Slaves", tous deux produits entre autres par Daft Punk, sonnent comme des grosses claques qui vont nous faire transpirer tout l'été. "Blood on The Leaves" se rapproche, je trouve, des sons de 808s and Heartbreak, Kanye West refait usage d'Auto-Tune, et c'est beau. Ce titre me touche au plus profond de moi et, n'ayons pas peur de le dire, me fait pleurer.


Et puis cet album n'est pas conventionnel. Mélange de genres, donc, au sein de l'album, mais pas que. En effet, Kanye n'hésite pas à inclure des ponts complètement différents dans ses chansons, je pense notamment à la toute fin de l'album, sur "Bound 2". Et puis bruitages un peu partout sur l'album, des samples originaux (le Sweet Nothin's de Brenda Lee toujours sur "Bound 2" c'est génial). 

Kanye West, si on peut certes le critiquer parfois et le qualifier d'égocentrique peut-être (que dire d'un homme qui appelle son album Yeezus et qui scande un "I Am A God"?), on ne peut pas critiquer sa musique. Toujours au top, et même plus loin, Kanye West se fout des limites et nous livre donc un album hors-normes et divin. Et si Kanye West est Dieu, et que Dieu est lumière, alors vous comprendrez pourquoi je dis que chaque album de Kanye West, et particulièrement celui-ci, est une illumination pour moi. 



L'album sur deezer ici.

Images : Google.

samedi 29 juin 2013

Michal Karcz

Une série de photos retouchées, où la lumière joue le rôle principal : celui de donner au monde un aspect unique pour celui qui le regarde. Ainsi, le photographe Michal Karcz crée un univers qui lui est propre par des transformations numériques éblouissantes, sans être tapes à l'oeil.

On dit du danseur qu'il excelle lorsque qu'il réalise des prouesses physiques en donnant l'impression que c'est facile. Il en va de même à mon avis avec les effets spéciaux : l'objectif est atteint lorsqu'ils semblent naturels, pas par un hyper-réalisme, mais par leur symbiose avec l'idée qu'ils servent.
J'ai trouvé dans la façon de faire de M. Karcz ces deux données : l'impression d'un monde né sans effort et des trucages en adéquation parfaite avec son imaginaire.

Son portfolio et quelques images qui mettent en évidence le rôle clef de la lumière :










En espérant vous avoir donné envie de voir toutes les autres

vendredi 28 juin 2013

The Bling Ring, quand des ados se brûlent les ailes dans la lumière


JE vais vous dire un truc: de The Bling Ring, j'attendais beaucoup. J'ai suivi plus ou moins la genèse du film depuis longtemps, j'avais vu il y a quelques années sur la page wikipédia d'Emma Watson qu'elle allait jouer dans un film de Sofia Coppola sur un gang de jeunes qui cambriolent des maisons de stars pour leur voler leurs chaussures, habits et bijoux. Peut-être que cette longue attente m'avais fait espérer beaucoup du film. Dommage, je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de mes espérances. Je m'explique.

Le cinéma de Sofia Coppola, pour moi ça dépend vraiment des films. Je me suis rendue compte récemment que j'avais vu tous ses films sans pour autant me sentir fan, et j'ai réalisé que la moitié de ses films m'avaient énormément plu, l'autre laissée plutôt indifférente. Avec Lost in Translation, The Bling Ring est l'autre film de la réalisatrice auquel je n'ai pas accroché. 


Le film, inspiré de faits réels, raconte donc comme je vous le disais plus haut, l'histoire de quatre filles et d'un garçon qui cambriolent des maisons de star pour récupérer leurs objets fashion. "Let's go shopping", comme dirait une des personnages en entrant chez Paris Hilton. C'est un jeu, ils viennent dans les maisons de leurs idoles pour prendre leurs affaires et leur ressembler, pour faire un peu partie de leur monde, pour être dans la lumière. Quand je dis que je n'ai pas adoré, je devrais dire plutôt que je n'ai pas tout adoré. En effet, le film s'articule en deux parties plus ou moins entremêlées. On a une première partie qui s'attache à montrer les moments de cambriolage, les soirées, les "Take a picture!" pour mettre sur facebook... Et puis on a la partie interrogatoires, procès, interviews avec les journalistes de Vanity Fair (qui a relaté l'affaire en 2010)... En fait je trouve que ce côté documentaire vient plomber le rythme du film. Je sais bien que si il est là c'est qu'il y a une raison, c'est pour ancrer l'affaire dans la réalité, pour montrer qu'on ne reste pas impuni après avoir agi comme tel, je ne sais pas trop. 


J'ai donc eu un souci avec le rythme du film. Il y a des moments, je dois l'avouer, je me suis bien ennuyée, il y avait des bonnes longueurs. Et du coup, l'euphorie qu'on ressent pendant les scènes où ils sont en train d'essayer des Louboutin, et bien cette euphorie elle retombe très vite. C'est dommage, je trouve. Par contre, au niveau des acteurs, je dois dire que c'est parfait. Emma Watson tout d'abord, puisque c'est elle qu'on connaît, est géniale (on rigole un peu quand elle essaye de cacher son accent anglais et que ça ne marche pas forcément...!). Et puis les autres, Israel Broussard et Katie Chang notamment, sont eux aussi très bons.

Bilan mitigé, donc, pour ce dernier Sofia Coppola. Il y a du bon, mais il y a surtout du trop long. Enfin, n'enlevons pas ça au film, comme d'habitude avec Sofia Coppola, une très bonne BO. C'est un peu sa marque de fabrique.


Images : Google

mardi 25 juin 2013

Chrysalide sort des ténèbres

Voici l'aboutissement du projet Chrysalide, dont je vous avais parlé ici même en décembre dernier.



Il s'agissait de donner vie à quatre costumes de Koni Cosplay et de donner des indices sur celui qu'elle portera à la Japan Expo dans quelques jours.










Le résultat est une fausse bande annonce où les quatre personnages sont en conflit autour de la destinée du mystérieux cinquième personnage : Chrysalide.
Comme toujours dans l'univers de Wow, il s'agit d'une bataille naissante entre la lumière et l'ombre, entre l'ordre et le chaos.

Si la vidéo est une "fausse" bande annonce, c'est tout d'abord parce qu'elle fait la promotion d'un film qui ne sortira jamais, et ensuite parce qu'elle ne respecte pas le format classique d'une bande annonce (dans sa durée, son rythme, sa clarté). Je vous laisse en juger :





Lorsque "Elle" sortira de sa chrysalide, la lumière du monde vacillera ! (Tatatataaaaam)

vendredi 14 juin 2013

Architecture et lumière : la Villa Savoye du Corbusier


QUOI de plus agréable, pour les parisiens, le week-end, de sortir un peu et de découvrir ce qui les entoure? C'est ainsi que je suis partie pour une journée dans les Yvelines, pour visiter, entre autres, la villa Savoye du Corbusier, à Poissy. Cette villa, j'en avais entendu parler, j'avais vu des images en cours au lycée, et je m'étais dit alors que ce serait bien que j'y aille pour de vrai.


Le Corbusier, de son vrai nom Charles-Edouard Jeanneret, est donc un architecte majeur de la première moitié du 20e siècle, appartenant au Mouvement Moderne, mouvement architectural qui prône la pureté des lignes et le fonctionnalisme. Il a beaucoup oeuvré notamment dans le domaine de l'habitat collectif, et a beaucoup écrit sur sa vision de l'architecture dans des essais, notamment La Charte d'Athènes. Mais je vais m'arrêter là pour le mouvement et l'architecte, puisque je n'en sais pas beaucoup plus, et que je n'ai pas envie de vous raconter des choses qui pourraient être inexactes. Concentrons nous plutôt sur la villa Savoye en elle-même.


La Villa Savoye à Poissy a été construite entre 1928 et 1931 avec la vocation de servir de maison de week-end à la famille Savoye. Le Corbusier a alors la quarantaine, et va avec cette villa mettre en oeuvre tous les principes et tous les points essentiels d'une architecture moderne, et c'est pour cela qu'il me semble qu'elle est intéressante, puisqu'elle constitue un manifeste de son idéal d'architecture. 

On pénètre dans un jardin simple, quelques fleurs et une pelouse. Là, un bloc blanc plein de fenêtres est comme posé dans cette nature. On n'arrive pas en face de la porte d'entrée, il faut faire le tour de la Villa pour y pénétrer. Pour autant la façade qui s'impose à nous au premier regard ne nous donne pas l'impression d'une façade arrière, mais plus d'une des quatre façades de la villa, ni avant ni arrière, une façade tout court. Le Corbusier a ici, pour moi, posé un cube dans la nature, et n'a pas repris les codes de l'architecture qui voudraient qu'il faille une façade avant et une façade arrière à une maison, il a tout simplement posé quatre façades interchangeables. 


Une fois à l'intérieur, une chose frappe. Tout est lumineux, tout est brillant. Les baies vitrées se succèdent sans discontinuer. Dans les pièces sans fenêtres murales, un système ingénieux de puits de lumière au plafond apportent un éclairage naturel grandiose (le garage de la villa Savoye est plus clair que bon nombre d'appartements standards). On accède à un étage par une rampe, on arrive dans un jardin terrasse où il devait être fort agréable de bronzer l'été dans une chaise longue. Toutes les pièces sont ensuite, conformément à la doctrine du Corbusier et du mouvement moderne, agencées de manière à ne pas perdre de place, on est dans le fonctionnalisme le plus poussé. Des placards partout, des salles de bain et des cabinets de toilette ingénieusement pensés... 


Je crois que je ne vais pas vous parler de la villa beaucoup plus longtemps, je préfère vous inonder d'images, parce qu'après tout, c'est le meilleur moyen d'apprécier si vous ne vous sentez pas le courage de vous déplacer à Poissy...






 














Site officiel de la Villa Savoye 

Images : S.

lundi 3 juin 2013

L'accent sur : Lumière

L'accent Sur : LUMIERE


      Mettre l'accent sur la lumière c'est mettre l'accent sur ce qui nous sort de l'obscurité. La lumière anéantit l'ombre. On pense à ces fameux philosophes du XVIIIème s, les Lumières justement, qui étaient voués à une noble cause c'est-à-dire éclairer l'obscurité de l'ignorance. Mais la lumière peut éclairer ce qu'il l'est déjà, ou du moins ce qui paraît l'être, comme un complément aidant à identifier ce qui est flou, telle une quête vers toujours plus de vérité, ayant pour finalité que ce qui respire le bien soit trouvé avec émerveillement et illumination. La lumière est donc ce phénomène protecteur et entièrement positif, telle une aspiration à un réveil, de notre être, à l'éveil de nos sens et au développement de notre esprit. Ce mois-ci, en parallèle avec le beau temps qui lui aussi sort de l'ombre, laissez Kulturrama vous ramener ce surplus de lumière, qui n'est jamais de refus.

jeudi 30 mai 2013

L'Image : Schiele, Autoportrait

L ' I M A G E


Egon Schiele, Autoportrait, 1912
 
   Corps et histoire de l'art, vaste panorama de recherches non assouvies... Corps schématisé, corps idéalisé, corps renié et diabolisé, corps détruit, corps reconstruit... Parmi tous les choix qui m'étaient offerts, j'ai décidé de vous parler du peintre autrichien Egon Schiele. En effet, il a toujours été pour moi le grand peintre du corps et de ses paradoxes, peut être parce que la force et la violence de ses traits rendent son propos plus parlant, plus marquant. Les corps maigres aux couleurs cadavériques et aux poses torturées, les corps effrayants ou pathétiques, les corps à l'érotisme cru, ce sont ceux là qui composent les nombreuses peintures d'Egon Schiele. Ce dernier était initialement un grand admirateur de Klimt. Il a donc comme lui fait partie de la Sécession Viennoise au début du XXème siècle, pour enfin acquérir une célébrité manifeste grâce à ses portraits aux traits expressionnistes et ravageurs.

    Selon moi, de son « Autoportrait » de 1912 découle tout le sens de l'ensemble de l'oeuvre de Schiele, puisqu'il nous montre le processus et la finalité de sa peinture. On note tout d'abord que cet autoportrait n'est pas « réaliste ». Le visage, maigre, a des proportions étranges. Le regard est ici central, une forte intensité s'en dégage, Schiele nous regarde, et plus probablement se regarde lui même. Pour lui, l'auto-analyse est le meilleur moyen pour entreprendre sa quête de la vérité de l'être et de la peinture. Le corps, son corps, devient expérimental. L'autoportrait se transforme en miroir, le miroir du peintre, lui apportant une vision plus réelle de son être, et plus emprunte de vérité comparée aux autoportraits « classiques » et « réalistes ». Les portraits de Schiele deviennent alors miroirs de l'intériorité de l'individu, reflets de ses tensions et de ses contradictions, de ce qu'il refoule et de ce qui ne peut alors s'exprimer qu'à travers ce miroir. Un parallèle évident est à faire avec la naissance de la psychanalyse et les travaux de Freud qui à cet époque étaient déjà reconnus. Cependant, la réflexion de Schiele semble plutôt indépendante de cette effervescence « psychanalytique » qui avait lieu à Vienne. Ainsi, pour Schiele, c'est par le peintre et grâce à lui que la vérité de l'être pourra alors s'exprimer.

    Le corps exposé par le peintre est en réalité une partie de l'individu, celle qui se cache en deçà des apparences. Le miroir devient un miroir déformant. Les poses exacerbées des portraits de Schiele démentent en réalité l'unité de la personne, et celle-ci se reconnaît comme divisible. La personne dans le miroir devient autre et on peut ressentir une certaine dépersonnalisation. Pourtant nous sommes au plus proche de la vérité de notre personnalité, aux multiples facettes... Les contemporains de Schiele semblent avoir éprouvé, à la vue de ses autoportraits, quelque chose de similaire de celle du « portrait de Dorian Gray » du roman d'Oscar Wilde (le portrait peint devient le miroir de l'âme). Ainsi, Schiele cherche l'autre moi que ses tableaux lui permettent de fixer. Le motif récurrent de ses tableaux est cette main dont les doigts forment un V. Impossible de savoir sa réelle signification, mais je pense à un mouvement de coupure, comme un ciseau qui par son biais permet le passage d'un moi à un autre, inconnu. D'une certaine façon, on peut affirmer que Schiele est le peintre du déchirement moderne de la personne.

    Ainsi l'oeuvre de Schiele est riche et vaste : réflexion sur les affects refoulés de l'individu qui se cherche, mais également réflexion sur la sexualité et ses pulsions liées aux interdits d'une société conservatrice et hypocrite (pour beaucoup de ses peintures). Afin de s'exprimer, le peintre a comme outil le corps, qui devient terrain d'expérimentations mais aussi ce langage détenant toutes les vérités.

vendredi 24 mai 2013

Kabinet de Kuriosités #5 : Random Access Memory, le dernier album surprenant des Daft Punk



POUR ce nouveau Kabinet de Kuriosités, je pensais vous parler des films en-chantés de Jacques Demy. Mais en fait, quand la semaine dernière j'ai écouté le nouvel album des Daft Punk, Random Access Memory, je me suis dit qu'il fallait ABSOLUMENT que je vous en parle. Pas très original, vous me direz, on n'arrête pas de nous rebattre les oreilles avec ça, tout le monde se sent obligé de faire une chronique dessus. C'est vrai. Mais c'est parce que ça le mérite.

À lire un peu les commentaires sur facebook ou les tweets sur l'album, j'ai eu la très nette impression que finalement, la grande majorité des gens avaient trouvé l'album mauvais. Ce qui ressort le plus, c'est cette phrase que vous avez probablement entendu dire : "C'est pas du Daft Punk". Mais qu'est-ce que c'est, du Daft Punk? Vaste question. Puisque si on écoute leurs trois précédents albums studios, on se rend compte qu'ils sont complètement différents les uns des autres. Homework, le premier, était très house. Discovery, le deuxième, beaucoup plus pop, plus accrocheur, et les fans de la première heure l'avaient déjà taxé d'un "C'est pas du Daft Punk". De même pour Human After All, qui était lui très rock, énergique, et bourré de voix robotisées. Des albums tous différents, mais toujours quand même avec ce petit quelque chose, cette signature, qui nous fait reconnaître que c'est du Daft Punk. Sur cet album, RAM, le phénomène est ma foi assez semblable. Un changement total d'ambiance, on est dans du disco-funk (tout ce que j'aime), avec toujours cette patte qui caractérise le duo casqué. 

Mais il est vrai qu'entre RAM et les autres albums, la rupture peut sembler plus grande. Déjà, la pochette. Le visuel très simple adopté jusqu'à lors a été remplacé par cette image de casques, le nom du groupe n'apparaissant plus. Ensuite, une chose qui m'a frappée à l'écoute, c'est que c'est un album très instrumental. Exit le 100% électronique, place aux vrais instruments, de la guitare de Nile Rodgers (du groupe Chic, un de mes groupes préférés, par ailleurs) à la batterie ou à la basse. 


L'album s'ouvre par un morceau splendide, Give Life Back To Music, qui m'a donné à la fois envie de danser et de pleurer. Tout est dans l'émotion. Les petits riffs de guitare sont à se damner, on aime, on ne peut plus s'en passer. Nile Rodgers revient ensuite sur deux autres morceaux, Lose Yourself To Dance, ainsi que Get Lucky, tous deux avec un featuring de Pharrell Williams. Ces riffs si caractéristiques d'une époque disco-funk qu'on aurait pu croire reléguée à la fin années 70, et bien nous montrent qu'il est aujourd'hui possible de mélanger ce genre avec des éléments plus électroniques, pour remettre au goût de jour ce genre de musique brillante. 

C'est un album qu'il faut, je crois, pour l'apprécier pleinement, écouter plus d'une fois. On l'écoute d'abord pour ressentir l'ambiance, l'atmosphère générale, puis on le réécoute, et là on se rend compte que chacun des morceaux est un petit bijou. C'est de l'orfèvrerie. On est là en présence d'un album très travaillé, ciselé, dans lequel chaque note compte et a sa place. La -vraie- batterie est sur certains morceaux absolument grandiose, d'une grande richesse rythmique et technique. De même pour la basse qui pose les morceaux tranquillement. Vous l'aurez compris, cet album, je l'ai trouvé splendide. Grandiose, magnifique, original, tout ce qu'on voudra. Clairement le meilleur album de ces derniers mois.

Et je n'ai envie de vous dire qu'une chose, c'est d'aller l'écouter de suite, si ce n'est pas déjà fait. Tous les morceaux sont bons, tous différents, je vous donne juste quelques impressions sur certaines des pistes : l'interview-chanson qu'est Giorgio by Moroder est très intéressante, tant d'un point de vue musical que d'un point de vue journalistique, avec ce grand crescendo qui nous fait arriver à quelque chose de très puissant sur la fin (on retrouve la même sensation dans Contact, qui clôt l'album). Beyond, la 9e piste, commence par une plage orchestrale qui n'est pas sans rappeler la BO de Tron. Et puis ma préférée, c'est quand même Instant Crush, dans laquelle chante Julian Casablancas, le chanteur des Strokes, qui fait verser une larme -plusieurs en fait- tellement sa voix et la chanson sont émouvantes.



L'album en écoute sur deezer ici

Une interview des Daft Punk très intéressante (et très longue!) pour les plus motivés ici


Images : Google

vendredi 17 mai 2013

Des corps au cinéma !


De haut en bas : Trash HumpersHarmony Korine, Les Idiots, Lars Von Triers
Dans l'avant dernier numéro des Cahiers du Cinéma (n°688), consacré au jeune cinéma français, Stéphane Delorme dans son papier Du lyrisme, en appelait à un renouveau du cinéma par le lyrisme. Bref je ne suis pas d'accord sur tous les points, notamment sur l'apologie du romantisme post nouvelle vague etc. Néanmoins j'ai retenu quelque chose d'important et qui pour moi définit le cinéma, dans sa matière même, quelque chose de délaissé : le corps mouvant. Filmer des gens. Les acteurs. Oui il y a toujours des acteurs dans les films – hors animation – mais le soucis est que trop souvent le cinéma est soumis à une histoire, à un désir de « raconter une histoire au lieu de filmer des gens. ». Or comme dit Delorme « devant la caméra, il y a d'abord quelqu'un à regarder. Le reste (narration, situations, personnages, mise en scène) en découle. La plupart du temps c'est l'inverse : on imagine des personnages, une histoire, un début, un milieu, une fin, et quand il reste du temps, on cherche un acteur, et s'il reste deux minutes, on finit par le regarder. ». Triste constat mais cela en dit long sur le manque d'inventivité, d'authenticité du cinéma actuel. Et pour caricaturer, c'est encore la suprématie de la forme littéraire sur le cinéma. Le cinéma est fait d'un désir de filmer des gens et ce désir manque cruellement. Désir de CORPS, d'ondulations des corps dans un espace.
   Un camarade de classe lors d'une discussion me faisait remarquer qu'à en voir ma cinématographie, j'aimais les cinéastes qui accordaient une importance primordiale au traitement des corps. J'ai un peu cogité, il me semble que c'est vrai. Il n'est donc peut être pas étonnant qu'un des seuls cinéastes que je trouve intéressant aujourd'hui soit Harmony Korine. Explication :
Photo extraite du tournage de Trash Humpers

    J'ai vu récemment Trash Humpers de ce même Harmony, bon il n'existe pas de version sous titrée, donc je n'ai pas compris grand chose des dialogues, surtout que c'est du ricain bien trash. Bref au contraire je trouve déjà ça génial de voir un film sans comprendre la matière verbale. Reste des images qui bougent avec des corps à l'intérieur. Bon vite fait qu'est-ce qui se passe dans ce film, un semblant d'histoire peut-être : une bandes de bras cassés sodomisent des poubelles, sucent et branlent des branches d'arbres. Ils chantent un peu, parlent des fois, cassent beaucoup de choses. Je pense que vous avez vite tilté que cette histoire est d'une absurdité extrême. Qu'a voulu faire Korine? Je n'en sais rien, je n'ai pas la tête à l'analyse. En tout cas ce qui est sûr c'est que sous ces atroces costumes se cachent sa bande de potes, et sans doute un gros délire. Ça suffit pour faire un film et c'est généreux. Il y a l'envie et le partage – le fait que le film existe – . Il y a surtout des corps et pas vraiment d'histoire. Le film est sans doute un collage de diverses improvisations, disons quelque chose de très peu écrit, qui laisse place au défoulement des corps, à la transgression : c'est magnifique.
Photo extraite du tournage de Spring Breakers

    Dans son dernier film, Spring Breakers, sorti récemment au cinéma et plus médiatisé, des petites stars Disney y tenant la vedette. En apparence fort éloigné de ses précédents films, en fait à y regarder de plus près, dans la continuité de sa démarche. Puisque qu'il y poursuit sa façon de faire un film. C'est-à-dire l'envie de filmer dans gens dans un endroit, avec un semblant d'histoire. Il a l'idée de ce film quand en vacances en Floride, il fait la connaissance du phénomène « spring break ». Les spring breaks, c'est ce moment suspendu pendant les vacances de printemps où des étudiants américains partent faire une « pause » au soleil à base d'alcools et de drogues. Bref ils s'adonnent à des orgies du matin au soir pendant une bonne semaine. C'est la défonce pour la défonce, la vacuité à l'état pur. D'ailleurs le film reprend les codes de la publicité – Korine est publicitaire –, les corps dénudés et sexy sont présentés comme des produits de consommation etc... C'est un film dans l'air du temps donc et ça c'est déjà une bonne chose. Spring Breakers suit 4 jeunes filles, en partance pour leur spring break, sauf que sans un sou, elles braquent un fast food pour se payer leur voyage et les voilà en Floride. En fait tant dans l'histoire que dans la façon de filmer, on n'est pas loin de ces émissions de TV réalité, style « Les anges » ou « Les chtis à Las Vegas » pour ce qui est de la France. Justement, et si la rédemption du cinéma était à trouver là?
    La télé réalité c'est quoi? C'est d'abord filmer des corps enfermés – on pense au cadre cinématographique – et puis au fur et à mesure pour nous divertir, y ajouter quelques manipulations scénaristiques. Du réel en boîte saupoudré de fiction. Du cinéma type docu-fiction, mais qui reste un divertissement pour con, OK. Alors n'est-ce pas le pouvoir de l'art de transfigurer cette vacuité, de la détourner? Ça donne des films comme Spring Breakers, Les Idiots, ou encore Dancer in The Dark de Lars von Trier.
   Il y a donc dans la télé réalité une bonne chose, la volonté des filmer des corps et leurs interactions. La limite se situe dans l'intention, moquer des gens pour divertir. Hors le cinéma est fait d'empathie et c'est là qu'il peut s'en éloigner. Voilà comment le cinéma peut filmer des corps aujourd'hui ou comment il doit le faire. C'est là que je m'éloigne du papier de Delorme : Romantisme post nouvelle vague vs télé réalité. Disons que nous n'avons pas eu le même biberon. Place aux jeunes!



+++ Pour poursuivre ma réflexion je vous invite à regarder donc tous les films d'Harmony Korine dont je n'ai parlé, tant il poursuit la même démarche, et donc au risque de me répéter (Gummo, Julien Donkey Boy pour les longs), les films de Lars Von Trier (surtout ses premiers). Moins connus, les films de l'anglais Andrew Kotting, qui est plutôt dans l'expérimental ou encore plus récent le film Putty Hill de Matthew Porterfield.

vendredi 3 mai 2013

The Grandmaster, le dernier film de Wong Kar-wai


POUR être honnête je n'avais jusqu'à mardi dernier absolument aucune idée de ce sur quoi j'allais bien pouvoir écrire pour coller à notre thème, corps. Mardi dernier, quand je suis allée au cinéma voir - un peu par hasard - The Grandmaster. Avec pour seules informations en tête le fait que c'était le dernier film de Wong Kar-Wai (dont je n'avais alors vu aucun de ses films, pourtant c'est pas faute d'y penser), et que ça parlait de kung-fu. 


Je dois vous dire que ce film m'a subjuguée. Mais commençons par le commencement, l'histoire. The Grandmaster serait le biopic d' Ip Man, maître de Wing chun, une des énièmes variétés de kung-fu, le film s'attachant à la période allant des années 1930 aux années 1950. Je dis serait, parce qu'au final, le film ne nous parle pas que de lui, mais de beaucoup d'autres grands maîtres de kung-fu, je le vois un peu plus comme un film choral. L'histoire commence en 1936, quand le grand maître de tous les arts martiaux chinois  prend sa retraite, et désigne comme héritier Ma San, dont la spécialité est le Xingyi quan. Les accompagne la fille du grand maître, Gong Er, qui elle maîtrise le Ba gua à la perfection. Puis c'est la guerre, il y a des vendus aux japonais parmi les maîtres de kung fu... Puis c'est la fin de la guerre, on est à Hong-Kong, et Ip Man retrouve Gong Er qu'il avait perdue de vue pendant de nombreuses années.


Je m'arrête là pour l'histoire parce que de toute façon après, avec les noms tout ça, ça n'a pas grand intérêt... Ce que je voudrais dire, c'est tout d'abord que dès le générique et la première scène, j'ai été frappée, scotchée, subjuguée, tout ce qu'on voudra, par l'image splendide qui nous est livrée. Les images sont tout simplement éblouissantes. La première scène de combat sous la pluie de nuit, notamment, est magnifique. Et du coup c'est ce que je vais retenir en premier de ce film, c'est un plaisir pour les yeux.

Et puis ensuite, le sujet du film c'est quand même le kung-fu. Le film fourmille de combats, tous mieux filmés les uns que les autres, impressionnants. La chorégraphie est assez terrible je repense au combat entre Ip Man et Gong Er, dans une maison close, combat qui dure un certain temps et qui est à la fois violent, technique, et sensuel. Je trouve que Wong Kar-wai nous montre le kung-fu comme il le voit, un art qui fait s'entremêler les corps dans une fantastique danse. Le film n'est cependant pas un film d'action comme les autres, il possède un énorme côté onirique. En effet, je pense à une scène de combat entre Ma San et Gong Er, sur le quai d'une gare, avec derrière un train qui semble rouler sans que jamais on n'en voit la fin.


Enfin ce film possède l'ingrédient miracle du film réussi, une histoire d'amour impossible, contrariée par un certain code de l'honneur, à cause de promesses faites au nom de l'honneur de la famille, il faut venger un affront, tout ça. C'est con, mais c'est beau, et ça donne envie de pleurer.


Au final, je dirais donc que j'ai adoré The Grandmaster, mais surtout pour ses côtés techniques, l'image, le jeu des acteurs (tous très bons). Il restera pour moi une déclaration d'amour de Wong Kar-wai au kung-fu, même si l'histoire, bien que je sois rentrée dedans (contrairement à certains qui n'ont pas réussi), est, il est vrai, possiblement trop éloignée de nous. Nous occidentaux, je veux dire, parce que c'est certain, il nous manque certaines clés de lecture pour pouvoir apprécier l'histoire à 100%. 




Et maintenant, plutôt que la traditionnelle bande-annonce, voilà un spot publicitaire mettant en avant les quatre styles de kung-fu que l'on peut voir dans le film!


Images : Google.

jeudi 18 avril 2013

Café Müller, la plainte du corps

Café Müller

Pina Bausch



« Une plainte d'amour. Se souvenir, se mouvoir, se toucher. Adopter des attitudes. Se dévêtir, se faire face, déraper sur le corps de l'Autre. Chercher ce qui est perdu, la proximité. Ne savoir que faire pour se plaire. Courir vers les murs, s'y jeter, s'y heurter. S'effondrer et se relever. Reproduire ce qu'on a vu. S'en tenir à des modèles. Vouloir devenir un. Etre dépris. S'enlacer. He is gone. Avec les yeux fermés. Aller l'un vers l'autre. Se sentir. Danser. Vouloir blesser. Protéger. Mettre de côté les obstacles. Donner aux gens de l'espace. Aimer. »


Association d'idées (Raimund Hoghe)

       
 Dans ce café sombre ponctué de chaises vides, l'atmosphère est tendue. Deux corps fantomatiques (les danseuses Pina Bausch et Malou Airaudo) se meuvent telles des spectres, et se heurtent, à des objets, à des hommes. Il y a l'attente pour l'une, dont la silhouette se détache dans le fond du café. Celle-ci semble être le double effacé de la première danseuse, qui de son côté marche à l'aveugle, luttant contre ses souvenirs, recherchant le contact de l'être aimé, doux ou violent, passionné. Et soudain, la fuite, vaine, de l'espace de la scène, espace emprisonnant.



« L'espace a une limite : le périmètre d'une prison. Le corps a une limite : son éternel désir de contact et d'amour. » Lenonetta Bentivoglio



        Il y a d'autres personnages, parfois brisant les étreintes du couple, parfois protégeant les pas et élancées des danseurs, attentifs à tous leurs gestes. Et puis il y a cette mystérieuse femme rousse, un peu à l'écart de cette sorte de rêve passionné qui est train de se dérouler devant ses yeux. Il y a de l'empressement dans ses pas, de la crainte, de l'incompréhension, mais aussi du désir, celui de faire partie de tout ce qui se passe devant elle.


       Cette "pièce de théâtre dansée" se vit, ce sont nos propres sentiments à sa vue qui sont les clefs de ce qu'elle tend à exprimer. Elle remue, étonne captive, et nous touche plus profondément que nous ne l'aurions pensé. Elle nous offre une grâce immense tout en véhiculant une profonde mélancolie, en touchant à des thèmes tels que l'incommunicabilité, la souffrance de la rupture amoureuse, l'absence et la solitude. Les mots d'Hervé Guibert, journaliste au Monde, réussissent très justement selon moi à retranscrire la grandeur du Café Müller par Pina Bausch.




       « Est-ce que j'aime assez, et est-ce que j'aime « bien », est-ce que je ne passe pas à côté d'occasions d'amour, et est-ce que je ne suis pas en train de les détruire dès que je les saisis ? Dans toutes ces questions, qui sont le lot du commun, la note la plus vibrante est donnée, en trois quarts d'heure, et sur la seule musique d'un violoncelle, dans Café Müller. La mémoire a conservé peu de choses de ce spectacle, sinon la certitude de quelque chose qu'on se doit de dire, et qui là est dit, une fois pour toutes, mieux que jamais, et si rapidement, si purement , qu'on en tremble, qu'on en a la parole coupée, et qu'on sort le cœur blessé et pansé, baigné d'une effluve de larmes. Ce n'est pas Pina Bausch qui nous blesse le cœur, il était déjà blessé, seulement cette blessure était tombée dans l'oubli, on s'était employé à nous la faire oublier, à la faire passer pour futile, romantique, narcissique, et Pina Bausch, par l'intermédiaire du corps de ses danseurs, nous rappelle à la réalité, à la vitalité de cette blessure. Elle ne nous en tend pas le miroir, ou l'illustration, mais une sorte de radiographie cinglante qu'elle accompagne en même temps d'émollients, d'une trousse de secours pour brûlés au second degré. »


L'Accent sur....

Le Corps. Pour le thème de ce mois (et demi) ci, changemenent radical de sujet. Nous nous tournons vers un "objet" beaucoup plus concret, que chacun possède.
Le corps : il est modèle pour le peintre, il devient personnage de roman, il s'anime au son d'une musique, il est l'outil de travail du danseur, il joue sur les planches ou derrière la caméra. Il est multiple, toujours différent et unique d'un être à l'autre. C'est peut être pour ça que les artistes l'on autant utilisé, fait joué, peint, photographié, habillé et plus encore...  Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, le corps ne laisse jamais indifférent et ce mois ci, à l'aube de l'été où le corps redevient visible, Kulturrama a envie de vous le faire (re)découvrir. On espère qu'il va vous étonner...


Et parce que je n'aime pas vous laissez sur votre faim, je vous laisse ces deux petites vidéos pour vous offrir déjà un aperçu de ce qu'il peut faire de génial...




dimanche 14 avril 2013

L'Image : de Caspar Friedrich


1810, Caspar Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes (The Abbey in the Oakwood)


Paysage ouvert et désolé, ruines, couleurs toutes en nuances, atmosphères brumeuses, ce tableau est emblématique de l'oeuvre de Friedrich, lui même emblématique de la peinture romantique allemande du XIXème siècle.

"Vestiges d'une abbaye dans ce qui fut une forêt" serait un titre plus évocateur. Avec cette vie qui s'éteint et la puissance de la nature qui recouvre celle de l'homme, l'apocalypse n'est pas loin. Les frontières indistinctes ne laissent présager que des ténèbres, la lumière qui n'arrive pas à atteindre le sol traduit une lourdeur de l'air quasi-maléfique. Le ciel aux couleurs indéfinies renvoie à un autre monde, à un temps qui n'est pas le nôtre 

ou qui ne l'est plus.

L'Image clôt le thème Apocalypse.

jeudi 11 avril 2013

RAGE - Dans la famille post-apocalyptique : le jeu vidéo



Jeu sorti en 2011, Rage est un FPS (First Person Shooting) qui a renouvelé le genre, bien que passé relativement inaperçu à côté des grandes productions qui sortaient au même moment (notamment Battlefield 3).

Dans ce jeu, la Terre est devenue une sorte de western géant et futuriste, où les survivants sont réunis dans des villes miséreuses. Un gouvernement veille, mais ce sont plutôt les très nombreux bandits qui font la loi, ainsi que des mutants très dangereux sortis d'on ne sait où.
Vous, vous incarnez un humain très particulier puisque équipé d'un défibrillateur branché directement sur votre cœur, vous rendant beaucoup plus coriace. Mais aussi, inexplicablement, la cible de toutes les recherches du gouvernement.

L'ambiance de ce jeu vidéo est sont point fort incontestable. Le mélange de futuriste et de western est très réussi, et bien que le choix des armes soit très grand, vous opterez de plus en plus pour une arme bien plus archaïque mais beaucoup plus meurtrière que les autres : le wingsticks, un boomerang possédant trois branches aiguisées.
Rage peut séduire un public plus large que les gamers FPS, puisque son univers est très vaste et offre de multiples possibilités. Quêtes annexes, cartes dissimulées (jouables dans les bars, vraiment très sympa), courses explosives d'engins trafiqués, découverte de zones surprenantes, chutes de météorites, show de mutants...



Les 10 heures initiales du jeu peuvent être doublées voire triplées, sans se lasser des personnages rencontrés et des missions proposées, rivalisant entre elles de surprises, de frissons et d'action.

Bémol que je me dois de signaler : la fin. Elle laisse vraiment pantois, pas qu'elle soit mauvaise, mais... "radine". Je suis tombée par hasard sur un classement de jeuxvideo.com qui la signale comme la deuxième fin la plus décevante de tous les jeux vidéos.

C'est dommage, mais le jeu se recommence quand même avec beaucoup d'envie. Surtout qu'il existe quatre modes de difficulté : Facile (pour les débutants du FPS), Normal (les ennemis sont moins bêtes que dans la plupart des jeux vidéos), Difficile (les ennemis sont aussi malins et coriaces que vous, voire plus), Cauchemar (référez-vous à son nom, il est parfaitement évocateur).

Je conseille ce jeu à tous ceux qui sont découragés par le FPS en voyant les fous furieux de Call Of Duty ou Battlefield, il n'existe pas que ça ! Rage propose de l'action intelligente et une expérience de jeu très immersive. Alors maintenant, bon jeu !


Et on se retrouve bientôt, pour les survivants...

dimanche 31 mars 2013

Revolution, ou la vie après une coupure d'électricité à échelle planétaire



Après vous avoir parlé de The Walking Dead il y a quelques mois (l'article ici), je vais aujourd'hui vous parler d'une autre série télé, Revolution. Une série post-apocalyptique. L'idée de base est celle-ci : tout va bien sur terre jusqu'au moment où une espèce de coupure de courant géante se produit. Genre grosse coupure. Genre d'un coup la terre s'éteint, les voitures arrêtent de fonctionner, tout le monde est désarmé. 

La série nous emmène alors 15 ans plus tard - toujours pas de courant - dans un monde où les gens ont appris à survivre autrement. Tout n'est cependant pas tout rose, comme toujours certains ont voulu s'imposer, plus ou moins par la force, et c'est un gouvernement militaire qui a alors le pouvoir, avec à sa tête un homme qui veut tout faire pour réactiver le courant et dominer encore plus le monde. 


Un jour, dans une petite communauté, à la campagne, la milice arrive pour embarquer un homme qui pourrait avoir une idée de comment faire revenir le courant. Mais tout ne se passe pas comme prévu, son fils est embarqué à sa place, et, mourant, le père va dire à sa fille que son oncle pourra l'aider à le retrouver. L'héroïne Charlie part alors à la recherche de son oncle, Miles (le très bon Billy Burke). 


S'ensuivent leurs aventures. Honnêtement j'aime bien. Le scénario est plutôt bien ficelé, les infos données au spectateur pour expliquer "la panne" sont diffusées au compte-goutte, on est maintenus en haleine. Et puis niveau paysages, c'est assez drôle : on n'est pas dans un type de paysage post-apo classique, où tout serait dévasté, mais plus dans un monde avec une nature belle qui aurait pris le dessus. Par exemple, c'est tout bête, mais il ne pleut jamais, dans cette série, j'ai l'impression, il fait toujours beau, grand soleil, végétation luxuriante et tout et tout. Ça fait un peu fake, mais on aime ça ! Et puis on retrouve dans cette série Giancarlo Esposito, que j'avais découvert dans soin rôle de Gus dans Breaking Bad, et il faut avouer qu'il remplit son rôle de méchant à merveille.

Je dirais donc que sans être une série d'exception, elle se laisse regarder et apprécier, on s'y prend assez vite. Du classique, sans trop d'originalités, mais du classique bien. Et ça me va.




Revolution, série créée par Eric Kripke (2012). Saison 1 actuellement en cours de diffusion aux États-Unis sur NBC.


Images : Google