samedi 24 décembre 2011

Vous prendrez bien un peu de Omar pour Noël.









Il y a cent façons et autant de raisons d'aimer quelqu'un ou quelque chose. Pour ce 24 décembre 2011, je voulais rédiger un texte sur l'amour. J'ai décidé d'écrire sur The Wire, la série créée par David Simon et Ed Burns en 2002. Cette oeuvre provoque une attirance viscérale, une passion engagée, du rang de celles qui ne sont éveillées que par quelques auteurs seulement, saisissant le monde dans sa complexité pour le refléter dans des constructions narratives brillantes et inouïes. Le livre est leur matériau de prédilection, parfois le cinéma, rarement la télévision. Pourtant, The Wire, est une création du petit écran. Ce qui, au vu de la médiocrité de la production littéraire contemporaine (ou du moins de ce qu'on nous en donne à lire) permet d'ouvrir un champ de réflexion sur l'espace privilégié de la création actuelle. The Wire raconte l'histoire d'un groupe de policiers et d'enquêteurs chargés de démanteler un réseau de dealers dans les projects de Baltimore, c'est-à-dire dans les cités. Mais dire cela, c'est ne rien dire du tout et malgré mon peu d'envie d'en dévoiler l'intrigue, il faut bien m'étendre sur le sujet pour faire comprendre l'extrême qualité de cette série, si noire que l'on se trouve happés par son tourbillon mais dans le même temps si lucide qu'elle éveille ses milliers de lumières dans la tête. Le véritable point de mire de la série est Baltimore, ville la plus pauvre de la côte Est des Etats-Unis et - corollaire bien américain - cité presque entièrement peuplée de Noirs. The Wire s'en veut un portrait total. Les auteurs embrassent toutes les strates de la réalité, toutes les institutions, jusqu'au journal local, vécues de tous les points de vue. On y fait aussi le tour de l'humain, du racisme à l'homosexualité, en passant par les lâchetés quotidiennes provoquées par un système libéral qui, en plus d'avoir ruiné cette ville et les espoirs de ses milliers d'habitants, les assigne à n'avoir que deux choix de vie : devenir junkie ou devenir dealer. Les institutions (policières, scolaires, politiques et judiciaires) sont mitées par le manque d'argent au point que toute opération ne ressemble qu'à du bricolage désespérant. Dans les projects, à part quelques patrouilles de police, plus aucun service public. Le bien-être et la santé des habitants sont laissés aux bonnes oeuvres et aux âmes charitables, autant dire à personne ou presque. La violence est partout, mais la pire de toutes, qui pourtant n'a pas de flingue, c'est celle qui broie l'individu, celle qui le laisse pantelant sur les trottoirs sales de Baltimore Ouest, seul et transi, sans amour. La violence silencieuse qui s'abat sur celui qui naît pauvre dans un pays riche : ça vous rappelle quelque chose ? Je continue ?



The Wire se trouve être l'oeuvre la plus sombre et la plus aboutie que j'aie pu lire, entendre ou voir sur le sujet de la vie moderne en société dans les pays occidentaux. Intelligente et sans relâche, elle vous plaque son poing dans la figure car son propos est politique, au sens premier du terme : elle montre la cité, ce lieu du vivre ensemble, dans l'abjection désespérante qu'elle semble être devenue ces dernières années. Mais dans sa noirceur même surnage une humanité que seule une dramaturgie maîtrisée à l'extrême pouvait faire apparaître : et là, je veux parler d'Omar.





"Yo, yo, Omar comin' "



Personnage solitaire et atypique, Omar Little porte à lui seul cette étincelle qui fait la puissance du héros tragique : fuyant sans cesse son destin, il ne lui échappe cependant tout à fait jamais, jusqu'à l'issue forcément fatale qui le remet à sa place dans le grand tourbillon. Barack Obama a affirmé qu'il était son personnage de fiction préféré et l'acteur qui l'incarne avoue qu'aujourd'hui encore, il se fait traiter de "cocksucker" par des passants dans la rue : c'est dire la force persistante de ce rôle d'homosexuel des projects, fin, drôle et violent, qui ne choisit jamais son camp mais vit dans la haine de quelque chose qu'il ne peut identifier, dans la détestation de la fatalité du pauvre, dans le refus du modèle qu'on lui impose. Omar Little n'est pas un gangsta, il n'est pas non plus une balance. C'est un voleur, animé par l'esprit de vengeance qui survole les règles et réinventent ses propres méthodes. L'humanité du personnage saute à la gorge et, quand la noirceur du monde dépeint dans la série - notre monde - se fait trop lourde, elle devient la respiration nécessaire à toute survie.
Si les temps sont durs, les conflits violents et l'injustice des situations collectives trop réelle, The Wire n'est pas le remède : elle est le miroir qu'il nous faut bien accepter de regarder sans concession. Pour espérer changer un jour.








... and merry christmas to all !


















vendredi 23 décembre 2011

Noël en Bolivie


Comme promis, aujourd’hui pour l’avant dernier article de notre calendrier de l’Avent, je vais vous présenter Noël en Bolivie.

En Bolivie comme chez nous, dès le début du mois de décembre, les villes prennent un air de fête, depuis les vitrines décorées de crèches et de sapins, jusqu’à la voie publique, qui arbore ses lumières bariolées, ses stands improvisés et ses chants de Noël traditionnels. Dans les maisons, on installe également des crèches, auxquelles il ne manque jamais Joseph, la Vierge Marie et le petit Jésus, sans oublier les Rois mages, l'âne et le bœuf, le décor en mousse, avec les animaux de la ferme, les bergers et tous les éléments qui accompagnent la venue de l’enfant.



À La Paz, capitale administrative de la Bolivie, nombreux sont les enfants qui déambulent dans la rue avec à la main des instruments traditionnels tels que les pinquillos (flûte des Andes), les charangos (petite mandoline andine) ou les tarkas (flûtes à bec), qu’ils fabriquent eux-mêmes. Chemin faisant, ils interprètent des chants de Noël en l’honneur du petit Jésus. La plupart de ces enfants viennent depuis la campagne passer la période des fêtes en ville pour jouer ces villancicos (cantiques) et gagner quelques pièces de monnaie pendant que leur mère vend de l’artisanat.



Pendant l’Avent, on organise plusieurs campagnes de collectes de jouets pour les distribuer ensuite aux enfants démunis lors d’événements publics de grande envergure. Ces collectes sont très populaires et sont réalisées par de jeunes bénévoles qui récupèrent vêtements et jouets, mais aussi par la population en général, qui se montre généreuse dans ses dons. C'est grâce à ces opérations que les enfants peuvent recevoir de magnifiques cadeaux à Noël.



Le soir du 24, les rues sont envahies par les enfants qui dansent et chantent des psaumes en l’honneur de l’enfant Jésus. Des concerts de chants de Noël ont également lieu sur les places et dans les églises, on y assiste en famille. De nombreuses familles pratiquantes vont à la messe de Minuit le soir du réveillon de Noël. Ensuite, réunie à la maison, la famille échange des cadeaux, trinque à minuit et se met à table pour partager le plat traditionnel de Noël, la picana.

La picana est une recette traditionnelle au Réveillon : c’est un ragoût élaboré à partir de trois viandes : du bœuf, du mouton et du porc, accompagnées de carottes, d’épis de maïs frais, de poires, de pommes de terre et de vin sec, ainsi que de nombreux autres ingrédients qui lui donnent une saveur incomparable.

Le 25 décembre au matin, de nombreuses familles petit-déjeunent une tasse de chocolat chaud avec du Panettone, cette délicieuse brioche aux fruits confits et aux raisins secs (que l’on trouve aussi ici en France).

On reste encore en famille pendant la journée puis, vers le soir, c’est généralement le moment de donner l’accolade à ses amis, lors de petites réunions où l'on se souhaite un joyeux Noël et où l’on échange de nouveau cadeaux et meilleurs vœux. Les fêtes de Noël respirent la solidarité, la joie, la dévotion, et sont l’occasion de partager un moment de retrouvailles, de paix et d’amour.

Comme on l’a vu lors de mes précédants articles en Norvège et en Allemagne, les fêtes de Noël suscitent un réel enthousiasme et réunissent la famille et les amis qui partagent un agréable moment ensemble.

Mes chèr(es) lecteurs(trices) et rédacteurs(trices) je vous souhaite à tous de passer de bonnes fêtes de fin d’année !

jeudi 22 décembre 2011

A Dangerous Method, de David Cronenberg


Samedi 10 décembre. J'ouvre le pariscope, et là je vois : "Lundi 12 décembre soirée exceptionnelle, A Dangerous Method en avant-première avec la présence de Viggo Mortensen et de David Cronenberg". Mon sang ne fait qu'un tour : mon dieu j'avais la possibilité de voir Viggo Mortensen en VRAI !!! Mais bon je ne suis pas là pour vous parler de ces quelques minutes pendant lesquelles MON acteur fétiche a laborieusement essayé de parler français. Parlons du film, donc.

A Dangerous Method raconte l'histoire de Carl Jung (Michael Fassbender), jeune médecin, qui essaye pour soigner une de ses patientes (Keira Knightley) une nouvelle méthode, la cure de parole. Il rend donc pour cela de nombreuses visites à Freud (Viggo!!) et tient une correspondance avec lui. Jusqu'au jour où Carl Jung couche avec sa patiente, chose que Freud désapprouve grandement.


David Cronenberg est pour moi un maître du cinéma, j'ai adoré tous ses films d'horreur (La Mouche, Le Festin Nu...) ainsi que ses deux derniers, A History of Violence et Les Promesses de l'Ombre. Celui là est quelque peu différent, et j'avais hâte de voir comment il allait tourner un film en costume sur la psychanalyse. Et bien je ne suis pas pleinement satisfaite du résultat. Le film est bien, mais bizarre (en même temps de la part de Cronenberg...) : bizarre, parce qu'on se perd un peu parfois dans les ellipses parfois 10 minutes de film durent 5 minutes du temps objectif. Parfois en 10 minutes de film on a 3 ellipses qui nous emmènent des années dans l'avenir. Les dialogues sonnent, eux, parfois un peu creux. On a l'impression qu'ils ont été avortés, qu'il manque un petit quelque chose pour que ce soit vraiment réussi. C'est un peu dommage, je pense que sans ça, le film aurait pu être très bon.

Mais ne trouvons pas à ce film que des défauts, il faut aussi lui reconnaître de bonnes choses : Cronenberg, pour les connaisseurs, s'attache souvent à représenter les névroses des hommes, et on trouve souvent chez lui des corps malades, en décomposition, des corps en métamorphose... Ici, en s'intéressant au domaine de la psychanalyse, il découvre une autre manière de mettre en scène des personnages malades -puisque tout le monde l'est, entre la patiente hystérique, Freud obsédé par le sexe ou encore Otto Gross (Vincent Cassel), médecin exclu de la société- et j'ai trouvé ça intéressant à relier à ses films précédents. Et puis l'autre énorme point positif du film, c'est la prestation incroyable de Keira Knightley. Quand le film s'ouvre sur elle, complètement démente dans une voiture à cheval, à crier, à se faire emmener de force dans la clinique où officie le Dr Jung est assez impressionnante... De même pour son déboîtement de la machoîre inférieure lorsqu'elle parle à Jung!



En bref, même si ce n'est pas LE film de l'année, je ne vous déonseille pas non plus d'aller le voir, ça a tout de même été intéressant de voir ce film, et même si il lui manque un petit quelque chose, je passerai l'éponge parce que c'est David Cronenberg, et qu'il me semble qu'étant un film différent de ce qu'il fait d'habitude, il se fait la main, et nous nous devons de lui pardonner ses quelques erreurs !





Images : Google

mercredi 21 décembre 2011

Les Tribulations d'une caissière, de Pierre Rambaldi


Quand comme moi, on est une fan invétérée de Déborah François, le 14 décembre dernier on se précipitait au ciné pour aller voir son nouveau film, Les Tribulations d'une caissière. J'ai l'impression que pas mal de monde a été le voir, d'ailleurs, et que à peu près tout le monde a la même impression que moi dessus. Très rapidement, l'histoire : Solweig, caissière, écrit sur son blog ce qu'elle vit au quotidien, comment les gens lui parlent, le boulot qu'elle fait pour un salaire minable... [Pour info le film est tiré d'une histoire vraie, le livre et le blog existent réellement].

Ce qui est très appréciable dans ce film c'est sa légèreté. Le thème est traité de manière très humoristique, bon du coup je trouve que le propos "On est tous égaux, être caissière c'est aussi bien qu'être avocat !" fait un peu un flop... Le problème, c'est qu'à trop vouloir être léger, le film devient parfois un peu niais, gnangnan, enfin bon appelez cela comme vous le voudrez ! C'est ce qu'un certain nombre de critiques ont montré du doigt avant de décréter que ce film n'avait aucun intérêt. Mais ce n'est pas mon avis.

Prenons par exemple le côté romantique de ce film : une histoire d'amour entre notre héroïne, caissière, et Charles, comédien, riche au possible... Scène de la rencontre : c'est la nuit, Solweig trébuche et tombe par terre, et au même moment, qui c'est qui passait par là dans sa Rolls ? Le prince charmant ! Les violons, la neige... Cucul à souhait. Mais qu'est-ce que c'est agréable ! Juste avant d'être en vacances, le parfait film de Noël.


Et puis les scènes au supermarché sont assez drôles elles aussi. Sans parler de la présence de Marc Lavoine en méchant-rédacteur-en-chef-sans-cœur-de-je-ne-sais-quel-journal, ainsi que de celle de Jean-Luc Couchard (le Belge dans Taxi 4, entre autres) en méchant directeur de supermarché.


Donc si vous voulez voir un petit film pour vous détendre, rigoler un peu, que vous n'avez pas envie d'aller voir un film plus intelligent comme A Dangerous Method (même s'il y a le beau Viggo !), vous pouvez aller voir Les Tribulations d'une caissière, ça ne peut pas vous faire de mal !




Images : Google

mardi 20 décembre 2011

Étant habituellement celle qui s'occupe des articles musicaux, j'ai réuni pour vous une liste de chansons de Noël sympas et originales sur lesquelles vous pourrez danser le soir du réveillon, après avoir digéré la dinde aux marrons. Sauf si vous fêtez la naissance du Christ avec vos grand-parents, ils risqueraient de ne pas apprécier.

Ambiance particulière assurée ! Bonne écoute :
















Et au cas où vous en auriez besoin :


lundi 19 décembre 2011

"Par instants brille, et s'allonge, et s'étale un spectre fait de grâce et de splendeur." Baudelaire.

Ce samedi, les tables brilleront de mille feux, rougeoyantes pour certaines, glacées pour d'autres, elles seront l'occasion d'éblouir et d'hypnotiser les invités. J'avoue pour ma part préférer les tables blanches et or, distinguées et simples. Quelques artifices disposés ça et là sur une nappe maculée suffisent à mon bonheur. L'élément indispensable demeure la bougie, à la fois conviviale et élégante.
Joyeuses fêtes.


Vase-Ikea / Bougie pomme-Habitat / Cerfs-Impressionen / Rond de serviette-Table Art/ Chandeliers-Waterford Crystal

samedi 17 décembre 2011

Le chocolat qui pique...




Aujourd'hui je fais un article "pas prévu". En fait je comptais vous écrire un joli petit paragraphe sur quelques bouquins sympas (rassurez vous ça sera pour plus tard). Mais j'ai eu une petite surprise sur Deezer que je voulais vous faire partager. Une petite surprise qui, je sais, ne sera pas du goût de toutes les oreilles, car oui nous parlons de musique. Et c'est donc un soir en vue de mettre un peu de son pour me détendre, que je découvre que Korn a sorti un dernier album.
Pour ceux qui se demandent : Mais qui est Korn ?  Je répondrais simplement qu'il s'agit d'un groupe de musique de métal (nu métal pour être exact).
 Korn dans notre calendrier de l'Avent c'est un peu comme le chocolat à la liqueur au milieu des pralines. Le chocolat qui ne plaira pas à tout le monde, un peu fort, qui pique la langue. Ce n'est pas un album qu'on offre aux enfants, ni celui avec lequel on est sûr de faire plaisir le 25. Même certains "métalleux" purs et durs considèrent que Korn n'est pas du "vrai" métal (mais qu'est ce donc que le "vrai" métal je vous le demande...).
Korn c'est un peu aussi comme mes premières amours dans le domaine musical. Je me souviens très bien : j'avais récupéré l'album Take a Look in the Mirror à la bibliothèque et à  la première écoute, je ne m'attendais pas du tout à ce type de musique car le groupe m'était totallement inconnu et je me suis surprise moi même à aimer... Bref je ne pouvais qu'en parler !


Le dernier petit bébé de Korn ( dixième album studio tout de même...) se prénomme The Path of Totality. Comme tous les albums de Korn, il ne ressemble pas au précédent et est déjà différent du prochain, chaque album ayant une atmosphère et une identité particulière.
Etonnant est un des premiers mots qui m'est venu à l'esprit au bout de quelques minutes d'écoute. Toutes les chansons sans exception sont remplies de sons électroniques.   La guitare de James "Munky" Shaffer mélangée a des rythmes dubstep. Vous n'imaginez même pas ma stupeur...
Le groupe en effet, a collaboré pour chaque chanson avec des DJ aux influences dubstep : on retrouve Skrillex, Noisia, Kill the Noise, Feed Me, Excision pour en citer quelques uns.

Que donne ce drôle de mélange ? Le résultat est détonnant. La base du son de Korn se retrouve très bien au sein des morceaux et n'est pas étouffée par les différents jeux électroniques qu'a rajouté chaque DJ. Même sans savoir l'auteur, la touche Korn est toujours présente et on reconnait le groupe aisément. C'est sûrement ce qui est le plus significatif sur cet album, l'équilibre entre électro et métal est parfait. Ni trop de l'un, ni pas assez de l'autre. L'oreille attentive se régale de ce son puissant et rempli d'énergie, voire même un peu torturé. La voix de Jonathan Davis n'est pas non plus mise à l'arrière plan. Le chanteur (car il ne passe pas son temps à hurler, quelle drôle d'idée... Jonathan sait aussi chanter) et leader du groupe s'inclut admirablement dans chaque note qu'elle soit électronique ou purement instrumentale. On pourrait même aller plus loin en disant que c'est l'accompagnement qui englobe la voix de Jonathan et non lui qui pose cette dernière sur le son...

Ainsi Korn arrive à se recréer encore et toujours sur le plan musical et c'est un réel plaisir de les voir évoluer et prendre de nouveaux risques pour cet album. Loin de garder l'équation qui avait fait leur succès, le groupe s'amuse avec les codes et flirte avec tous les genres. Ce qui est déjà une raison pour les écouter... Je ne peux pas décider quel est le morceau que vous devez absolument entendre, plus j'écoute justement et plus je découvre des nuances dans les sons et chaque morceau devient de plus en plus sympathique pour mes oreilles. Je vous laisse donc le lien pour aller écouter l'album sur Deezer ici et en bonus deux petites vidéos...







vendredi 16 décembre 2011

Carnage, de Roman Polanski




L'affiche du dernier Polanski est à elle seule une petite merveille. En un coup d'oeil on devine ce que va nous montrer le film.

D'abord le côté théâtre, car le film est adapté de la pièce  Le dieu du Carnage de Yasmina Reza. D'ailleurs l'image à l'écran transpire la scène. L'action se concentre sur un seul lieu : l'agréable salon d'un de nos deux couples protagonistes de ce long métrage. Quelques passages rapides dans d'autres pièces de l'appartement rappellent parfois au spectateur que son siège se trouve au cinéma et non dans un théâtre. Mais le jeu des acteurs, les plans, la progression de l'intrigue font illusion et on en vient à presque à oublier la caméra. Je n'ai pas lu la pièce, je ne peux donc pas faire de comparaison avec celle-ci mais après avoir vu le film, je pense que je vais aller faire un petit détour par le rayon théâtre de ma librairie préférée... Une chose est sûre, Polanski respecte totalement l'atmosphère de l'art dramatique et je verrais bien nos quatre acteurs sur les planches...

En parlant d'acteurs, comment passer à côté de ce casting en observant l'affiche : Jadie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly. Rien à redire. Pour la première fois, je peux affirmer sans hésitation que le casting est parfait ! Chacun tient son rôle à travers un jeu exquis et merveilleux qui épouse chaque personnage. Peut-être il se pourrait parfois que certains aient l'impression d'une exagération des rôles, mais il ne faut pas oublier, je pense, le côté théâtre du film. Sur scène les émotions, les paroles, les expressions, tout doit se voir et être audible par tous, il en va de même dans ce film. Pas de jeu superficiel, chacun révèle progressivement la complexité de son personnage, ses multiples facettes et finalement sa nature profonde.
Car le film est d'un cynisme et d'un humour noir incroyable. On rit souvent et de tous. Quel plaisir de voir les conventions sociales exploser, mordre la poussière dès que chacun tente de "communiquer" avec l'autre ; de voir les vraies personnalités ressortir, celles qu'on ne veut pas montrer mais qui sont toujours là. Et c'est surtout cela, que l'affiche (et le film) montrent, un "carnage" comme le lance cette dernière en lettres capitales. A travers ces séries de portraits et ces couleurs vives, Roman Polanski nous annonce la couleur avant même d'avoir acheté la place... L'incident entre les deux enfants, point de départ de la rencontre, devient vite un prétexte, une excuse, pour ce qu'on va dire sur le couple d'en face, sur le sien, sur soi-même. Le dialogue devient incisif, mordant, sur le fil de la méchanceté, presque assimilable à un combat de boxe... Les coups sont d'abord implicites, sous-jacents au sein de certaines répliques, puis on les échange avec politesse et nombreux sourires et on finit par se lancer les mots en hurlant, pleurant, riant... Sans jamais tomber dans le pathétique. Peu à peu le masque social s'effrite pour laisser place à de vraies paroles. Est-ce de la communication ? Je reste perplexe à ce sujet. S'il est sûr que le début n'est que surfait et masque poli, les Cowan et les Longstreet même s'ils se parlent, ne s'écoutent pas toujours. Chacun reste bien campé sur ses positions pour finir par apparaître complétement perdu. Peut-être une amorce de dialogue alors... ou, au contraire, la preuve que l'être humain ne sait pas -plus ?- communiquer avec autrui...

Ainsi sur l'affiche, ce beau huis-clos filmé transparait et tout spectateur qui sait regarder, se verra demander à la caisse, poussé par une force inconnue mais irrésistible : "Une place pour le Carnage s'il vous plait..."




(La bande annonce est comme l'affiche, conduite par quelque chose d'obscur qui vous donne envie d'aller au cinéma... Peut-être simplement parce que Carnage est un bon film... )

Ah, j'oubliais presque... Une chouette émission de France Inter sur notre film ici.

jeudi 15 décembre 2011

"Frohe Weihnachten"



Et oui comme vous avez pu le deviner avec le titre de l’article aujourd’hui je vais me consacrer à la fête de Noël fêté en Allemagne !

Tout d’abord, durant tout le mois de décembre, des marchés de Noël sont installés dans les grandes villes allemandes : à Francfort, Regensbourg, Cologne, Berlin…

C’est d’ailleurs de l’Allemagne que vient cette tradition des marchés de Noël qui fleurissent un peu partout en Europe aujourd’hui.

La plupart des Weihnachtsmärkte (marchés de Noël) ouvrent leurs portes au premier décembre : à côté des petites huttes en bois, on peut déguster des Plätzchen ou des Lebkuchen (spécialités de Noël) ou se réchauffer avec un Glühwein (vin rouge chaud au goût sucré).

Le 6 décembre, les allemands fêtent la Saint Nicolas. Cette fête est aussi célébrée dans l'Est (Lorraine et Alsace) et le Nord de la France. Saint Nicolas fait le tour des villes avec son âne pour récompenser les enfants sages. Il visite les écoles maternelles, distribue des friandises aux enfants (du pain d'épices et des oranges).



Pendant tout le temps des fêtes, dans chaque famille, on aime se retrouver l'après-midi pour confectionner et déguster avec un café ou une tasse de thé des petits gâteaux traditionnels de Noël (Platzchen) qui embaument la cannelle. De plus, chaque famille fabrique une couronne de l'Avent avec des branches d'épicéa. Cette couronne est porteuse de 4 bougies : chacune d'entre elles sera allumée chaque dimanche de l'Avent. De même, on confectionne une maison en pains d'épices (Hexenhaus) qui symbolise la maison de la sorcière dans le conte de Hansel et Gretel. Chacun prend un petit morceau et la maison s'effrite au rythme de la gourmandise et du nombre de parents et amis.

Le 24 décembre, les enfants allemands décorent leur sapin de Noël, en n'oubliant pas de laisser pour le Père Noël quelques biscuits de Noël dans une coupelle au pied du sapin. Pendant ce temps, leurs parents s'occupent des derniers préparatifs du Réveillon.

Le menu traditionnel est composé d'une oie grillée, accompagnée le plus souvent de chou rouge et de pommes. En dessert, on déguste le gâteau de Noël par excellence : le fameux Christsollen.

Les cadeaux sont apportés par le Père Noël durant la nuit de Noël. En se levant au matin du 25 décembre, les enfants peuvent découvrir leurs cadeaux au pied du sapin.

Le 25 et le 26 décembre sont deux jours fériés (et oui un de plus qu´en France !) : c'est le temps des visites de la famille et des bons repas. Il n´existe pas en Allemagne de repas de Noël avec le foie gras et la bûche de Noël. Les Allemands prennent cependant tout autant de plaisir à fêter Weihnachten et Neujahr (Nouvel An).

La fin des festivités est le 6 janvier, Dreikönigstag (jour de l´Épiphanie) : le sapin de Noël est dépouillé de ses parures et l´on écrit à la craie sur la porte de la maison les lettres "C+M+B" (en référence aux trois rois mages Caspar, Melchior et Balthazar) dans l'espoir de se préserver du mauvais sort tout au long de l'année.

Ps : pour mon dernier article de notre calendrier de l’Avent bien à nous je vous ferai voyager car cette fois je vous présenterai Noël en Bolivie !

mercredi 14 décembre 2011

La vie secrète de Salvador Dali



Il n'y a sans doute nul besoin de présenter Salvador Dali, le peintre surréaliste loufoque qui a provoqué tant de scandales et choqué les moeurs de son époque. En revanche, il est plus, et même pire que nécessaire de présenter Salvador Dali, la personne qu'il était. Pour celà, rien de mieux que de lire "La vie secrète de Salvador Dali", autobiographie tout à fait exquise. Et même si le livre ne porte pas le nom de "Les aventures de Salvador Dali", il n'y a pas un chapitre, pas une page, pas une phrase, pas un seul mot qui puisse lasser ! Son incroyable imagination et sa capacité à savoir continuellement se réinventer ne laisse pas le temps au lecteur de s'ennuyer. Dali nous peint un autoportrait brûlant de sincèrité et dont toute modestie en est absente. Quand on est un génie, à quoi celà peut-il bien servir de le cacher ?


« Regarde ! Salvador Dali vient de naître. Le vent a cessé de souffler et le
ciel est pur. La Méditerranée est calme et sur son dos lisse de poisson, on peut
voir briller comme des écailles les sept reflets du soleil. Ils sont bien
comptés et tant mieux car Salvador Dali n'en voudrait pas plus ! C'est par un
matin semblable que les Grecs et les Phéniciens ont débarqué dans les golfes de
Rosas et d'Ampurias pour y préparer le lit de la civilisation et les draps
propres et théâtraux de ma naissance, s'installant au centre de cette plaine de
l'Ampurdan qui est le paysage le plus concret et le plus objectif du monde. »


mardi 13 décembre 2011

La Chavannée, "La fleur des noëls"



-Quoi de plus logique, lors d'un calendrier de l'Avent, que de parler de cette époque particulière qui précède les fêtes de Noël ? Je n'ai pas l"intention de vous faire part, ou plutôt de vous rabâcher les pubs innombrables y faisant référence, pour je ne sais quelle marque de lunettes où de chocolat, vous avez la télévision et les boîtes aux lettres pour ça.
-Moi, j'aimerais vous parler de l'Avent et de Noël il y a quelques siècles, lorsque les enfants du peuple sillonnaient les rues en chantant des comptines aux portes pour une pièce ou une bûche de bois. Ces chants traditionnels plus ou moins oubliés sont, chaque année, depuis près de trente ans, réssucités par La Chavannée, dans toute l'Allier. Plus particulièrement les chants bourbonnais, de par la provenance des chavans. Y assistant presque chaque an depuis mon plus jeune âge, c'est à chaque fois un ravissement des sens, une plongée profonde dans les eaux de l'enfance et des siècles d'antant. Choeurs, harmonium, tambours, fifre, cornemuse et vieille sont de rigueur, et cette ambiance folklorique est renforcée par la vente de (délicieux) ribates à la sortie du concert, et parfois de vin chaud, accompagné d'un gigantesque feu. Et c'est à ce moment là que je regrette que Noël ne soit plus aussi populaire de nos jours.



J'ai eu un mal fou à dénicher des vidéos; je n'ai qu'obtenu qu'un reportage sur France 3 dont la vidéo est introuvable. Si quelqu'un parvient à en trouver une, qu'il me fasse immédiatement signe. Vous pouve néanmoins lire un interview d'un des principaux membre du groupe et écouter quelques extraits de La fleur des noëls ici.

lundi 12 décembre 2011

Around the corner.

Décembre flamboie, et de rouge notre âme se pare. Divine éruption. Ardent et rougeoyant, l'esprit de Noël s'immisce dans chaque rue et enivre les passants médusés.
Et si la rue est un podium improvisé, la magie de Noël enguirlande également les pages glacées des magazines. Tour narratif de cette histoire cousue de fil doré...

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La bouche sera rouge comme le houx posé négligemment au pied du sapin verdoyant.

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L'héroïne est prête à s'évanouir dans la nuit charbon du 24 décembre, son rouge à lèvres au poing et sa robe ondulant au rythme de ses pas.
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Un crabe innocent gît sur la table rouge sang, et se fond funestement avec ses ongles vermeils.
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La soirée s'éternise et les langues se délient autour d'un verre de vin. Et avant de tomber dans les bras de Morphée, les invités repus se remémorent leur plus beau Noël...

Crédit photos : Fashion gone rogue.

dimanche 11 décembre 2011

Rayman Origins, un poétique retour vers le futur

Retour à la 2D d'antan.
En avance sur le futur avec des graphismes plus beaux que les plus beaux jeux 3D d'aujourd'hui.
La poésie ? Dans le dessin. Dans la joie que dégage chacun de ses pixels.




Nous retrouvons enfin notre Rayman adoré, avec une telle volonté de le tenir hors de portée des lapins-voleurs-de-vedette que nous voilà projetés dans un épisode antérieur à tous les autres. « Origins », c'est pour cette visite dans le passé qui rime avec 2D, mais ne vous attendez pas à découvrir le pourquoi du comment du monde de Rayman. C'est le Bulleur de Rêves qui l'a façonné, et ce serait arrêter de buller que d'aller plus loin dans les explications.
Poésie, les amis.


Mais aussi, bien sûr, humour. Trait incontournable de toute la série, y compris avec les poilus.
Ici, Rayman est tout neuf, tout beau, ingénu, avide d'aventures et d'ennemis à baffer ! C'est pourquoi lui et ses camarades, Globox et les ptizêtres, arboreront un génialissime sourire bêta quelques soient les circonstances. Des fois je rigole d'un coup rien qu'en regardant leurs tronches, et celles de tous les personnages qu'ils croisent et qui ne valent pas mieux.
Lorsque vous découvrez un endroit caché, vous entendrez des voix-off sorties d'on ne sait où s'exclamer un « ooouuuh ! » de surprise et d'émerveillement. Ça ajouté à votre satisfaction, vous ne manquerez pas de sourire franchement.




La quête épique de Rayman dans cette aventure ? La sempiternelle guerre contre les créatures de la Lande aux Esprits Frappés. Voyez-vous, notre petite bande de la Croisée des Rêves fait beaucoup trop de bruit en dormant sous son radieux soleil. Leurs ronflements dérangent les créatures frappées qui aimeraient vivre en paix, dans le silence, avec leurs mots croisés, et point barre.
Avouez que ce conflit dramatique ne peut plus durer, qu'il est de votre devoir de remettre les méchants à leur place pour pouvoir continuer à vous goinfrer de fruits tout en dormant (oui, Rayman sait faire ça).




Niveau gameplay, tout le monde trouvera son compte.


Ceux qui sont habitués à la mèche rebelle du blondinet et à ses coups de poings dévastateurs pourront très vite se servir de leur expérience pour atteindre certains endroits. Parce qu'on ne vous la fait plus et que vous savez reconnaître un passage secret, et parce qu'on ne vous la fait plus et que vous savez vous servir du héros sans bras ni jambes.
Recherche et habileté. Voilà ce qui vous est demandé. Pour recueillir tous les Electoons et un maximum de Lums, vous allez en baver. Faîtes-moi confiance, Rayman est un copain d'enfance.


Pour les nouveaux, la prise en main est simple comme Globox. Un bouton pour sauter et voler, un bouton pour baffer, un bouton pour sprinter. Pour pouvoir passer à un niveau supérieur, le taux de réussite est à portée de tous. A vous de faire mieux une fois habitués à ce merveilleux et nouveau monde.




Il y a un tas de choses dont je ne vous ai pas parlé, mais ça serait long, et puis vous avez compris : Rayman Origins est un incontournable pour n'importe quel video gamer qui veut se faire plaisir.


En vrac, donc, ce que je ne développerai pas :
- une animation et un dessin parfaits
- des mondes qui laissent rêveurs
- des musiques qui enchantent, qui donnent le sourire
- des ennemis décalés aux mimiques irrésistibles.
- la possibilité toute nouvelle d'incarner Globox ou un ptizêtre au lieu de Rayman
- un multijoueur hilarant
- ce jeu est génial


Pour avoir un aperçu de quoi je parle, je vous ai glissé quelques captures d'écrans du jeu, toutes droites importées de jeuxvidéos.com.


À tous les fidèles de Rayman qui attendaient son retour dans l'ombre, re-faisant encore et encore Hoodlum Havoc en imaginant les lapins crétins à la place des Knaarens, je vous le dis la joie au cœur : 


RAYMAN EST DE RETOUR !!! =D


PS : Bravo à toutes les rédactrices et merci à tous nos lecteurs, nous avons passé cette nuit le cap des 10.000 visiteurs !

samedi 10 décembre 2011

Quand on tombe amoureux d'un livre... À Rebours de J.K. Huysmans



I
l y a des livres comme ça, quand tu les lis, ça change ta vie
. À Rebours est un de ces livres. Jusqu'à l'été dernier, je n'avais jamais entendu parler ni du bouquin, ni de l'auteur. Si je l'achète, c'est sur les conseils d'une amie. Quelle riche idée elle a eu là !

Dans À Rebours, il n'y a pour autant dire pas d'histoire. Rien ne se passe, le personnage principal, des Esseintes, vit reclus chez lui dans la campagne autour de Paris, ne sort jamais, vit la nuit, ne mange pas... Ce des Esseintes est en quelque sorte un représentant de l'esprit décadent de la fin du 19e siècle, à la fois angoissé, névrosé, tantôt grotesque, tantôt pathétique... Et Huysmans, dans ces 300 pages, nous fait une sorte de catalogue de ce qu'aime et de ce que n'aime pas des Esseintes.

On pourrait donc se demander quel serait l'intérêt d'un tel livre, si rien ne s'y passe. C'est ce dont j'avais peur. Mais Huysmans nous entraîne dans cet univers confiné, et nous fait partager les craintes et les doutes de son personnage. Celui-ci se laisse parfois aller à des rêveries, des pensées, même de véritables délires ! Il va par exemple vouloir, à un moment, pour se distraire, vouloir "préparer un assassin", c'est-à-dire prendre sous son aile un garçon des rues, lui faire goûter à tous les plaisirs possibles et imaginables, puis, une fois qu'il se sera habitué au luxe, lui couper les vivres. Il sera alors condamné à voler et à tuer pour continuer à vivre la vie à laquelle on l'avait habitué. Machiavélique... Une autre de ses excentricités sera d'acheter une tortue, et de faire sertir sa carapace de pierres précieuses...


Mais si j'ai adoré ce livre, c'est surtout pour la langue. Je considère Huysmans comme un véritable génie de la langue. Jamais je n'avais lu quelque chose d'aussi beau, d'aussi travaillé, d'aussi détaillé. Génie, orfèvre, Huysmans est un écrivain exceptionnel. Certains passages m'ont beaucoup marquée, je pense notamment à des endroits où l'auteur, sur trois ou quatre pages, s'étend sur la question de la couleur de tapisserie que des Esseintes essaie de choisir pour son salon : il passe en revue les bleus, les gris, les verts, les rouges, en leur trouvant à chaque fois des défauts. Je me rappelle aussi d'un passage mémorable dans lequel il associe chaque alcool de son orgue à liqueurs. C'est hallucinant de voir comment il se met à créer un orchestre à coup de curaçao (la clarinette), de gin (le trombone) ou d'anisette (la flûte). Mais comme ça ça ne donne pas grand chose, il faut vraiment le lire pour comprendre. Il est vrai cependant qu'il n'hésite pas à utiliser du vocabulaire d'intellectuel, et que cela peut être gênant. Du coup j'avais toujours mon dictionnaire à portée de main, et puis comme ça en même temps on se cultive, on apprend des mots nouveaux -même s'ils risquent de ne jamais nous servir...

Et puis je dirais aussi que j'ai bien aimé la manière dont il démonte littéralement tous les auteurs classiques, pour n'en garder que certains, peu connus. Il en vient par exemple à parler des œuvres d'Horace, poète latin, comme d'un "babillage d'un désespérant pataud qui minaude avec des gaudrioles plâtrées de vieux clown". Méchant. Et puis côté peinture, il aime les mêmes artistes que moi, donc nous ne pouvons que nous entendre ! À Rebours contient de magnifiques descriptions de tableaux de Gustave Moreau et d'Odilon Redon, par exemple.

Voilà donc un livre comme je n'en avais jamais lu avant, et que je ne risque pas d'oublier. Je peux vous garantir qu'il aimante son lecteur, qu'il le fascine, et que c'est impossible de s'en séparer, une fois qu'il vous a conquis, c'est pour la vie.


Pour les curieux, L'Assassin qu'elle mérite, c'est une super BD inspirée de l'entreprise de des Esseintes de former un assassin pour la société. À déguster avec autant de plaisir qu'À Rebours !



Images : Google

vendredi 9 décembre 2011

Pas de Kindle sur ma liste au Père Noël



Tout doux. Du calme l'ami. On va prendre le temps se poser deux secondes devant un fait annoncé partout et qui commence à me scier les nerfs et les dents, genre en petits morceaux irritants. Alors d'après toi, monde des media adoré, soi-disant que le cadeau phare pour le Noël de cette année à ce qui paraît ça serait le Kindle ? (ou, pour ne pas citer de marque : "le livre numérique") ? Que ça serait le 21ème siècle de l'avenir de demain, que ça serait Retour vers le Futur II dans nos souliers le 25 au matin ? OK. Mais tu m'agaces, monde des media, tu me gonfles, monde de la nouveauté hi-tech. Moi, j'ai décidé de bouder et de m'asseoir dans ma chambre pour ne plus te parler et pour réfléchir à tes bêtises qui un jour mèneront avec certitude à la fin du monde (pour de vrai et ça me fait peur). En y repensant pendant quelques minutes, à ton Kindle tout pourri, j'ai d'abord vu ton vrai visage. Ton visage de racro. Voici la scène (je vous la fais partager, je suis pas égoïste et c'est une exclusivité pour le calendrier de l'Avent Kulturrama) :







Intérieur jour. Une réunion de maîtres du monde en costumes (mais pas en cravates, c'est le casual friday dans l'entreprise des maîtres du monde. Ils sont coolos). Le boss suprême prend la parole :
- Bon, les gars, on a un problème : presque tout le monde a un ordinateur, un IPhone, un IPod, une ITablette, une Itélé écran plat. On peut plus rien leur fourguer, à ces idiots, parce qu'ils ont plus de place chez eux. Comment on va faire maintenant pour palper un peu ? Faut qu'on trouve un truc à leur vendre !
- Ben, on n'a qu'à inventer un nouveau format audio/video, comme ça, ceux qui veulent pas changer leurs appareils, ça sera rien que des has been avec la honte de la mort qui tue sur leur front. (ça, c'est Jean-Philippe qui a répondu. Il doit se faire bien voir du chef parce que le coup du téléchargement légal avec la carte musique l'année dernière, c'était lui. Il voit bien, le Jean-Phi, que depuis, c'est plus trop sa fête à la machine à café)
- Ouai, bon, merci JP, encore une super idée ! (tout le monde soupire en levant les yeux). Ca fait déjà trois fois qu'on leur fait le coup et ça a beau être de sérieux pigeons, on va quand même pas abuser. Rien d'autre les gars ? (il n'y a pas de filles autour de cette table, elles sont automatiquement écartées de ce type de réunion. De toute façon, les bonnes femmes ne comprennent rien aux nouvelles technologies).
- Moi, je tiens quelque chose ... (là, vous reconnaissez peut-être la voix de Jean-Bernard, le petit chouchou du boss suprême. Celui-là, le chef l'a vraiment à la bonne : l'été dernier, ils sont allés ensemble faire du golf à la Mimouna et leurs enfants vont dans la même école). Voilà : comme tu le dis très justement boss suprême, les pigeons, ils ont plus de place chez eux. A partir de là, c'est simple, on peut leur proposer d'en gagner grâce à la nouvelle technologie.
- Ouai, c'est bien ça, on tient quelque chose ... faut aller dans ce sens ! Faut que ça fuse, allez les gars !
- On n'aurait qu'à leur fourguer, par exemple, des mini blu-rays ? (Re-soupire général. Quel relou, ce Jean-Phi)
-Non, non, je sais : on numérise le livre, comme ça, plus de bibliothèque et en plus le groupement des producteurs de canapés nous dit merci pour les pans de mur disponibles !
- C'est pas mal, mais il y a un gros problème dans ta proposition, Jean-Bern' : les pigeons, ils lisent pas.
- Justement : avec le livre numérique, Kafka et Zola, ils vont redevenir hypes ! Avant le portable, t'avais pas besoin d'appeler tout le monde de n'importe où et avant le Iphone, t'avais pas besoin d'aller voir tes mails tout le temps, ben là c'est pareil !
- Aaaaah Ahhhha ! (Rire général de satisfaction. Frottements de mains et tapotages de dos. Même Jean-Phi se gondole. C'est vraiment un fortiche du ciboulot le Jean-Bern')
-Ok. Allez, au boulot, les gars, faut que ça soit prêt pour Noël prochain !
Fin de la scène.

Voilà (exactement) comme ça s'est passé. Maintenant, vous le savez et vous ne pourrez pas faire semblant de ne pas avoir été informés de votre statut de pigeon après avoir lu la retranscription exclusive de cet enregistrement pris sur le vif. Quant à moi, je continue ma petite réflexion et voici, pour finir et en toute bonne foi, quelques raisons pour lesquelles on peut regretter que les livres et les bibliothèques disparaissent :

- si tout le monde lit sur un Kindle, derrière quoi les détectives privés vont-ils se cacher pour observer leur cible avec discrétion ? (ouai, je te vois le plouc en imper derrière ta tablette minuscule. Hors de question que je procède maintenant sous tes yeux à l'échange de valises ultra-secrètes)







- si les bibliothèques pleines de livres disparaissent au profit des Kindle, devant quoi on va filmer les experts qui parlent dans les petits docu à la télé ? Hein, devant des étagères Ikea vides peut-être (la honte) ? Question corollaire : derrière quoi Batman va-t-il cacher l'entrée de sa batcave ? (personne ne pense à toi, pauvre Bruce Wayne, heureusement que je suis là, hein)





- dans les séries américaines, comment vont faire les héros pour tomber amoureux ? Ben oui, c'est toujours quand le garçon sportif fait dégringoler tous les livres des bras de la fille timide dans les couloirs du lycée que leurs yeux peuvent se croiser alors qu'ils les ramassent ensemble dans un même mouvement. (je peux vous dire que si le garçon fait tomber le Kindle à 150 $ de la fille, timide ou pas timide, elle va péter un câble direct)

- sur quoi tu fais monter ton gosse pour qu'il puisse se laver les dents dans le lavabo si t'as plus d'encyclopédies ? Sur ton ridicule petit Kindle tout plat peut-être ? (c'est ça, pour qu'il l'écrase avec ses chaussons Batman en plus ... tiens, Bruce Wayne de nouveau ...)

Avec quoi tu t'éventes dans les transports en commun?
Avec quoi tu écrases une araignée qui fait peur ?
Avec quoi tu alourdis ton sac à main pour te défendre en cas d'attaque fulurante dans la rue ?
Avec quoi tu cales une table bancale qui rend fou ?
Dans quoi tu glisses les cartes postales que tu ne veux pas jeter ?
Avec quoi tu te fais un intérieur intelligent à moindre frais ?
Qu'est-ce que tu mets sur l'étagère du haut pour cacher la poussière ?
Et surtout, surtout : qu'est-ce que tu offres à ta grand-mère pour Noël si même elle a un Kindle ?

Alors, non, bande de racros, je n'en veux pas de votre Kindle tout pourri. Vive le livre papier ! A bas la hi-tech des maîtres du monde ! (et à bas toi aussi, Jean-Bernard).

(Bon, je dois maintenant avouer que je n'ai jamais tenu un Kindle entre mes mains de ma vie. Alors, si la société qui le commercialise veut bien m'en envoyer un, comme ça, par gentillesse, je pourrais peut-être, en toute intégrité journalistique, changer le ton de mon post )

jeudi 8 décembre 2011

Noël en Norvège…


Quoi de plus beau en cette période de l’année que de parler de Noël cette fête qui ravie les petits comme les grands et qui laisse à chacun de la magie dans les yeux. C’est pourquoi aujourd’hui j’ai choisi de vous raconter comment se passe Noël en Norvège, ce pays où habiterait le Père Noël…

Quelques semaines avant le début des festivités, les villageois brassent la "Juleol", une bière typique de Noël, préparent des cochonnailles, des quantités de petits biscuits ainsi que le "julekake", une brioche citronnée farcie de raisins.

Deux jours avant Noël, on part en forêt afin de choisir le sapin que les parents décorent la veille du grand jour, en cachette des enfants, pour leur réserver la surprise d'un arbre tout illuminé et enguirlandé.

Il faut ensuite se rendre à l'étable muni d'un bol de porridge que l'on offre au "nisse", petit gnome protecteur de la ferme, enfin on passe à table, après les sonneries des cloches d'églises et la récitation des prières.

Si l'on veut poursuivre la tradition jusque dans les assiettes, il faut alors se contenter de porridge et de morue salée puisque, selon la loi religieuse, la veille de Noël est un jour de jeûne.

Mais bien des Norvégiens s'autorisent des dérogations, tout le monde sait que la gourmandise n'est pas le pire des péchés, et préfèrent, comme on les comprend, se régaler par exemple de "poules des neiges" aux échalotes, à la crème fraîche et au fromage de chèvre ou de leur fameux saumon.

Les cadeaux sont ouverts le soir de Noël, la ronde autour du sapin est obligatoire, tout comme le sont les chants de Noël. Les plats traditionnels sont eux aussi toujours à l'honneur : riz au lait où se cache une fève (en fait une amande pour le goût), «lutefisk» ou cabillaud, préparations à base de porc, «julekake» et gâteaux secs.

La tradition de rendre visite à sa famille et à ses amis entre Noël et Nouvel An est elle aussi bien vivante. L'hospitalité est de rigueur, car nul ne doit rester seul le soir de Noël.

La couleur dominante est le blanc, et pas seulement à cause de la neige. Les ampoules des guirlandes et décorations sont blanches et non colorées comme c'est le cas ailleurs.

La Norvège serait aussi connue pour être le pays du Père Noël …

Il était une fois un Père Noël qui habitait tout au nord de l’Europe, dans un pays enneigé et froid. Mais où exactement... ? Les Norvégiens considèrent évidemment que le véritable Père Noël est Norvégien. À l’origine, la tradition locale de Noël raconte que chaque ferme abritait dans sa grange son propre Père Noël ou "Nisse", comme il est appelé en norvégien. Il fallait le choyer particulièrement pour les fêtes de Noël et lui donner de la nourriture pour la nuit. De plus en plus d’enfants du monde entier écrivent au Père Noël. Ces lettres arrivent pour partie en Norvège, connue pour être le plus septentrional des pays scandinaves. C'est le centre du Père Noël de Drøbak, dans le sud du pays, qui réceptionne toutes ces lettres de vœux.

Si vous aussi vous voulez écrire au Père Noël je vous ai récupéré son adresse grâce à l’aide de mon espion infiltré :

“Julenissen, N-1440, Drøbak”

Le Julenisse (Père Noël), comme on l'appelle en Norvège, se cache à moins d'une demi-heure de voiture d'Oslo, entre forêts et fjords. Tout le monde pourra vous indiquer la direction de son domicile : une jolie maison pleine de décos et de cadeaux, flanquée d'une poste et d'un atelier. Aux dernières nouvelles, il préparait activement sa tournée, épaulé par ses homologues finlandais et groenlandais.

PS : pour mon prochain article je vous ferai découvrir cette fois-ci comment les fêtes de Noël sont célébrées en Allemagne…