lundi 31 décembre 2012

L'Image.




Fernand Khnoppf, Des Caresses, ou l'Art, ou le Sphinx - 1896 - Bruxelles. 

Parce que je l'adore, parce qu'il me déroute, parce qu'il me transporte hors du monde et hors du temps, qu'il me captive, je voulais partager ce tableau avec vous tous. 

Monde irréel, le monde représenté par Khnoppf est un monde peuplé de créatures, un monde étrange, fascinant, plein de symboles. Féérique ? Sans doute. Même si la frontière entre la féérie et le perturbant, le cauchemar, n'est finalement qu'assez mince... 

vendredi 21 décembre 2012

Narnia, ton univers féérique...




Dès que notre thème de décembre, "Féérie", a été choisi, j'ai pensé que je pourrais écrire un article sur un livre. Je suis particulièrement férue de toutes les sagas de fantasy qu'on peut trouver, il m'a fallu faire un choix entre elles. Et finalement, je suis revenue à ce que je lisais avec grand plaisir quand j'étais plus jeune, ce qui me faisait rêver, le chef d'oeuvre de Clive Staples Lewis : Le Monde de Narnia.


Cette série, composée de sept volumes, je ne l'ai en réalité pas découverte si jeune que ça, je devais avoir dans les 12 ans, quand le premier film (dont je ne parlerai pas ici puisqu'il n'a pas grand intérêt) est sorti et qu'il y a eu des rééditions des livres. Et, moi qui ne relis pas souvent les livres, parfois, ça me prend, j'ai une envie de Narnia, une envie de tous les relire. Ça tombe bien, c'est court, c'est écrit gros, il y a beaucoup d'illustrations, en bref ça ne prend pas trop de temps. Et ça me fait un bien fou. Je m'évade dans un monde imaginaire, je suis sous le charme de cette littérature, qui bien qu'enfantine -j'ai un petit rire à chaque fois que je vois le "à partir de 9 ans"- me touche beaucoup. 


Le Monde de Narnia, c'est un cycle qui relate l'histoire de ce monde parallèle qu'est Narnia. Il faut savoir qu'à leur parution dans les années 1950, les livres ne sont pas sortis dans le même ordre qu'ils sont classés aujourd'hui. En fait, le cycle se subdivise lui même en plusieurs cycles, je dirais qu'il y a des ouvrages principaux, dans lesquels on suit les aventures de nos quatre premiers héros, Lucy, Susan, Peter et Edmund, puis de leurs successeurs Eustache et Jill, et qu'en parallèle de ceux-ci, C.S. Lewis a voulu doter la série de tomes "annexes" qui sont pour moi le 1er dans la publication actuelle (Le Neveu du Magicien), et le 3e (Le Cheval et son écuyer). 

Les romans principaux, qui sont par ailleurs les plus connus, et ceux qui ont été adaptés au cinéma -au moins en partie- mettent en scène le combat d'enfants venus de notre monde contre le Mal qui sévit à Narnia. Ils seront aidés dans leur quête contre la méchante Sorcière Blanche d'animaux parlant en tout genre, et du dieu de Narnia, Aslan le Lion. La mécanique est simple, quand Narnia va mal, les enfants sont propulsés à Narnia, alors qu'ils se cachent dans une armoire en jouant à cache-cache (Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire magique), qu'ils soient sur le quai de la gare à attendre le train (Le Prince Caspian), ou encore qu'ils soient happés par un tableau qui se trouve dans leur grenier (L'Odyssée du Passeur d'Aurore).


À chaque fois, certains des enfants sont fascinés par ce monde merveilleux qu'ils découvrent, et d'autres sont sceptiques, ont du mal à lâcher prise. Cependant à chaque fois leur scepticisme se transforme aussi en émerveillement, tant et si bien qu'ils en oublient leur monde d'origine, ce qui n'est pas grave en soi puisque le temps ne s'écoule pas à Narnia de la même façon que chez nous. C'est complètement aléatoire, mais ça peut aller de l'ordre de 5 minutes chez nous pour 15 ans à Narnia, ou un an chez nous pour 1000 à Narnia. 


Une série composée d'une histoire principale, si on veut, et donc de deux livres à part dont je vous ai parlé plus haut. Le premier (Le Neveu du magicien) raconte la création de Narnia. L'auteur donne à son monde une certaine crédibilité en lui inventant une histoire, une mythologie. Car après tout, c'est ce qui rend une saga de fantasy si réelle : les personnages évoluent dans un décor qui a une histoire, des dieux, des coutumes, des langues. Tolkien a fait de l'élaboration de son monde l'Oeuvre de sa vie, à travers les multiples récits prenant place dans la Terre du Milieu. Et le troisième tome de Narnia se passe en fait pendant l'action du 2e tome et raconte l'épopée d'un cheval et de son écuyer bien à l'est de là où se déroule l'action du deuxième. 

Mais mon tome préféré reste le 5e, L'Odyssée du Passeur d'Aurore, qui est lui aussi un peu spécial dans sa manière d'être raconté. Un peu spécial, parce que l'histoire, c'est l'aventure de nos trois enfants Lucy, Edmund et leur cousin Eustache qui débarquent sur le bateau du roi Caspian, et qui d'escales en escales sur chacune des îles où ils mettent pied à terre vont rencontrer tantôt un dragon, tantôt des sciapodes (petits êtres avec une seule jambe terminée par un énorme pied)... J'aime particulièrement celui là parce qu'il me fait penser à l'Odyssée d'Homère, je croie, et qu'il reprend la thématique du voyage, du dépaysement, personne ne sait ce que l'escale suivante lui promet. Ainsi voguent-ils d'île en île, jusqu'au bout de l'océan, là où Narnia s'arrête brusquement. 


Voilà. Je crois que si vous n'avez jamais lu Narnia, ça vaut vraiment le coup, c'est un pur moment d'évasion à la portée de tout le monde. Profitons-en. 



Images : Illustrations originales de Pauline Baynes (Google)

mardi 18 décembre 2012

Chrysalide - Projet Cosplay Fantastique

Il y a longtemps, je vous avais fait un petit article sur le jeu vidéo Worl of Warcraft. (Qui était nul, parce que j'ai cru pouvoir y jouer sur mon mac, et non, bouhouhou...)


Un personnage de WOW sous différentes vues


Aujourd'hui, je vais vous parler d'une cosplayeuse principalement inspiré de cet univers, et de mon travail autour de ses costumes... (Quel mystère ! Mais qu'est-ce donc que tout cela ?)

Pour commencer, pour certains d'entre vous, les mots cosplay, cosplayers et "cosplayeuses" ne doivent pas vous être connu. (Même le correcteur orthographique connait pas, d'abord !)
Une rapide définition, d'abord en image :



Vous l'aurez compris, un cosplayer, costume-player, est un passionné qui crée lui-même et revêt des costumes issus de la fiction (films, jeux vidéos etc...).

Voici le lien de la page facebook (pas la peine d'être inscrit pour y accéder !) de la cosplayeuse ci-dessus : Koni-Cosplay. Dans l'onglet photos => albums, vous pourrez découvrir ses créations.

Si vous jetez un oeil aux actualités, vous découvrirez des images bizarroïdes de ce genre :



C'est là que j'entre en scène, mesdames et messieurs. (Pfff, comment qu'elle se la pète.) Afin de faire patienter ses fans jusqu'à la sortie de son nouveau costume, une bande de fous furieux (non mais non, z'êtes gentils) et moi réalisons une vidéo autour de quatre des costumes de "Koni".

Je n'en dis pas plus pour le moment, il vous faudra attendre comme tout le monde début janvier pour admirer le résultat final, mais pour patienter, vous pouvez toujours aller glaner des informations sur le site de Koni.

Je vous préviendrai quand la vidéo, nommée Chrysalide, sera en ligne ;-)

vendredi 7 décembre 2012

Cher Père Noël...

 
 
 
 
 
 
 
 

Qui n'a pas, enfant, envoyé une lettre au Père Noël pour lui dire que cette année on ne dormira pas de la nuit pour le voir et qu'on espère avoir tous les cadeaux souhaités ?  D'ailleurs depuis quelques décennies, le Père Noël répond. Et depuis cinquante ans exactement, existe le secrétariat du Père Noël.
 
La Fabrique de l'Histoire sur France Culture, a diffusé une émission sur ce sujet il y a quelques jours. Personnellement, j'aime beaucoup l'univers de la radio. Pas d'images, seulement le son pour créer une atmosphère, faire partager tout un monde, créer une présence pour retenir l'auditeur. Pari réussi pour cette émission qui nous transmet une ambiance très poétique, très féerique pour nous expliquer cette belle aventure qu'est le secrétariat du Père Noël.
 
Sur l'initiative d'une postière, qui a commencé à répondre à ces rebuts, ces épaves, que sont les lettres sans destinataires connus, s'est peu à peu développé tout une organisation, qui deviendra par la suite institutionnelle, pour répondre à ses lettres d'enfants sans réponse. D'abord installée à Paris avant d'être décentralisée à Libourne, quelques dizaines de petites mains répondent pour le Père Noël, tous les ans depuis 1962, date à laquelle Jacques Marette, ministre des Postes crée ce service.
 
Au fil de l'émission, on découvre tous les enjeux, certains plus anciens et d'autres plus actuels de la mise en place de ce système de réponse par la Poste. Car si s'inscrit en fond toute une partie de l'histoire des communications, des aspects historiques ou juridiques, des enjeux sociaux sont mis en évidence avec beaucoup de finesse mais aussi d'humour dans cette émission. En somme, un beau voyage....

Le lien pour écouter et réecouter l'émission ici

Image : google

mercredi 5 décembre 2012

Populaire, quand la féérie 50's débarque au cinéma



Les filles. Imaginez-vous un instant tourner un film dans lequel vous tombez amoureuse de Romain Duris - Romain Duris quoi !! Qu'en plus de ça, comme si ça ne suffisait pas, vous êtes habillée avec des magnifiques robes à pois, et ce qui va vous arriver est tout sauf ordinaire. Ce ne serait pas magique? Pas... féérique ?

En tous cas pour moi, c'est clair, il n'y aurait pas de meilleur scénario possible... Mais ce n'est pas moi qui ai eu cette chance. C'est néanmoins mon actrice belge préférée (en même temps elles ne courent pas les rues...) qui a eu ce rôle de rêve dans Populaire, le premier film de Régis Roinsard, dans les salles depuis une semaine. J'ai nommé... Déborah François !



Ce film raconte l'histoire d'une jeune fille, Rose Pamphyle qui décide de quitter son village de la Normandie profonde pour tenter sa chance comme secrétaire chez Louis Échard, assureur de Lisieux, à la ville. On est à la fin des années 1950. Elle fait une secrétaire parfaitement nulle, elle ne sait finalement faire qu'une chose : taper à la machine. Son patron, le parfait macho, le remarque, et va s'acharner à faire d'elle la meilleure, à lui faire grimper les échelons en la faisant participer aux championnats de vitesse dactylographique. Populaire raconte donc l'histoire d'une fille qui va devenir une star parce qu'elle tape vite à la machine. Le scénario peut faire sourire, il est original, nous promet de nous transporter dans un temps qui peut sembler éloigné où la vitesse dactylographique est un sport. Autant vous le dire tout de suite, ce film est à mon goût une vraie réussite! 



Tout d'abord, Populaire est une merveille pour les yeux, c'est un film à croquer. J'ai tout de suite été transportée par cette histoire. Musique, costumes, couleurs, acteurs, tout y est. Comme on dit, la mayonnaise prend. Dès la petite musique du début j'avais un grand sourire sur les lèvres, et puis progressivement ce grand sourire se transformait en sourire béat. Vous voyez le genre qui montre que vous être heureux d'être là mais qui vous donne quand même un air un peu idiot. Et oui, l'air de celle qui est ailleurs, enthousiasmée par l'histoire du patron et de sa secrétaire.



Cependant, il faut préciser quelque chose. En me lisant jusque là, vous aurez peut-être pensé que l'histoire d'amour est une histoire des plus cucul, une histoire dans laquelle la pauvre secrétaire tombe amoureuse de son patron. Mais ce n'est jamais vraiment ça. Le patron en fait voir des belles à sa secrétaire, il en prend soin parce qu'il ne faudrait pas qu'elle se blesse les mains, ce qui l'empêcherait d'être la meilleure. Il ne fait pas vraiment attention à elle on a l'impression qu'il la prend pour un objet, un cheval de course qu'il entraîne pour gagner un concours. C'est en cela que le film n'est pas si niais que ça. Une histoire 100% féérique ? Probablement pas. La féérie n'arrive que par le biais du concours, sans lui les deux personnages ne se seraient probablement pas trouvés. 



Voilà donc comment Régis Roinsard arrive à monter une histoire d'amour hors-norme dans un cadre qui fait tellement rêver... Oui, j'assume, je suis complètement sous le charme de Romain Duris en mode Don Draper de Mad Men. Ça marche à 200% ! Et Déborah François en mode Audrey Hepburn, ça marche aussi. Le duo qu'ils forment à l'écran est particulièrement convaincant. Disons aussi qu'il y a un beau casting derrière eux, à commencer par Bérénice Béjo,  Et le film de manière générale nous entraîne dans la folie dactylographique... J'ai en effet profité du fait que j'étais seule dans la salle pour crier des encouragements à Rose Pamphyle, au même titre que l'on en hurle quand on est tout seul devant sa télé avec un match de foot. "Vas-y c'est toi la meilleure tu vas leur montrer qui c'est le patron avec une machine à écrire !!" Et parce que quand un film réussit à te transporter comme ça, c'est qu'il est sacrément bon. 

Ce n'est donc pas un conseil, c'est plus que ça, c'est un ordre : allez voir Populaire !


Images : Site officiel du film (sur lequel vous pouvez même faire un petit jeu sympathique pour mesurer votre vitesse de frappe...)

samedi 1 décembre 2012

L'accent sur : Féérie


L’ACCENT SUR. Féérie
Le mois de décembre est souvent celui de la fatigue : celle du travail et de sa routine, ou encore celle des révisions d’examens à venir. On a tendance à voir la vie en noir, à être excédés de tout et à ne croire en rien.
Et pourtant, le mois de décembre est celui qui contient en son terme notre fête de Noël chère aux enfants, accompagnée de vacances attendues, et la promesse d’une année meilleure. Ainsi la volonté pressante de vivre ces moments vient rééquilibrer nos sentiments afin que le négatif ne prenne pas l’ascendant.
Cette impatience que chacun ressent c’est une volonté de vivre l’extraordinaire, de sortir d’une routine qui nous pèse. Car dans notre société, qui nous impose une vision pessimiste du futur, dans laquelle chacun est tenu de faire des sacrifices au motif que notre monde va mal, il est difficile de croire en l’extraordinaire. Pourtant, chacun, au fond de lui-même, est en recherche constante de féérie : que l’impossible devienne réel, que le réel devienne magique. 
Alors le mois de décembre si austère en son commencement devient celui de toutes les promesses, celui dans lequel il est légitime à chacun de croire que la vie lui réserve des choses extraordinaires à vivre. Et ces opportunités de vivre ces moments féériques et incroyables tant désirés, qui permettent de nous sortir de notre quotidien parfois devenu banal et ennuyeux,  sont présentes autour de nous bien plus que nous le pensons. L’émerveillement peut nous prendre à chaque instant. Il suffit de changer notre regard. Car la vie, parfois si dure, reste en elle-même plus que jamais féérie.
 

vendredi 30 novembre 2012

L'Image : se perdre dans les rues avec un Chevalier...

Source de la photo : http://fredlechevalier.blogspot.fr


Pour clôturer le mois de novembre en beauté et en poésie, j'ai choisi cette photo qui montre une création d'un artiste Angoumoisin, Fred le Chevalier. Ceux et celles qui viennent d'Angoulême ont forcément vu sur un mur ou l'autre l'un de ses collages, à la fois doux, drôles et fins. Aujourd'hui, Fred le Chevalier voit sa réputation grandir - en témoigne le nombre d'interviews de lui qui sortent quand on tape son nom dans Gogole. J'aime ses collages parce que même sur un mur sale et moche, ils donnent envie de rêver : au détour d'une déambulation urbaine hasardeuse, on ne se sent jamais tout à fait perdu quand on voit apparaître l'un de ses petits dessins, comme des amis qui vous adresseraient un léger clin d'oeil...
Fred le Chevalier expose en ce moment et jusqu'au 15 décembre prochain ses créations Chez Cax, une brocante sympa rue du Sauvage à Angoulême. Il est encore largement temps d'aller y faire un tour...

jeudi 29 novembre 2012

Une vie de pintade à Berlin, vous allez adorer vous perdre....

Une vie de pintade à Berlin - Hélène Kohl





Il y a déjà quelques temps, au cours de l'un de mes longs périples au sein d'une de mes librairies préférées, je suis tombée sur ce bouquin planqué entre deux livres de philo :  Une vie de Pintade à Berlin d'Hélène Kohl.

Une vie de Pintade à Berlin, c'est un livre irrésistible. Le guide parfait. Le livre qui va vous donner envie de partir vous perdre dans les rues berlinoises.

Mais qu'est ce qu'une Pintade ? Selon la quatrième de couverture "une Pintade n'est ni une poule, ni une dinde et certainement pas une bécasse, mais le symbole de la femme d'aujourd'hui sérieuse et frivole à la fois!" . Une vie de Pintade à Berlin est donc bien plus qu'un guide, c'est un petit portrait de la société berlinoise d'aujourd'hui, en particulier féminine... Un portrait plein d'humour, qui joue sans cesse avec les clichés que l'on peut avoir à l'égard des nos amies germaniques.

Sur la forme : le guide se divise en grands chapitres, qui regorgent de petites anecdoctes que l'auteur puisse au sein de sa vie personnelle de francophone expatriée. Sur le fond : tout y passe, des mythiques clubs berlinois à la mode, de la nourriture à la vie sentimentale de nos voisines berlinoises. Sur un ton léger et joyeux, l'auteur décortique la vie particulière de cette ville et les habitudes typiquement allemandes, voire berlinoises.

Si on rit beaucoup en lisant ce livre, on apprend aussi. Hélène Kohl est journaliste, son livre est rempli d'informations sur Berlin et ses habitantes, glanées ici et là. Sans vous en dévoiler plus sur le contenu, Une vie de Pintade à Berlin apparait réellement comme un beau portrait social et actuel et le ton léger de l'auteur permet de montrer tous les aspects de cette ville, même les plus négatifs. Car la vie de la femme berlinoise est pleine de rebondissements et bien loin de vous montrer seulement quel est le salon de coiffure idéal, Hélène Kohl nous parle aussi des combats, des sentiments, des envies de ces femmes... Ce livre, plus qu'un guide, vous donnera envie de découvrir cette capitale, de partir la visiter sans carte, le nez au vent, de se laisser porter par l'énergie particulière qui s'en dégage et de rencontrer ces femmes si sympathiques que nous fait découvrir la journaliste...
Et en plus, cette collection géniale ne s'applique pas qu'à la capitale allemande. Préparez vous à découvrir Paris, Beyrouth, Madrid, New York d'un autre oeil...


Comme il se peut que je vous laisse un peu sur votre faim car je préfère vous laisser découvrir le contenu par vous même, je vous ai préparé une petite série de vidéos pour vous allécher un peu plus.....

Image : Google, Site des Pintades ici , Site de "l'office du tourisme" de Berlin  et sa chaine Youtube par
























(vidéo en allemand, je sais bien que le thème est perdu mais vous aurez quand même une petite traduction dans les semaines à venir...)






mercredi 21 novembre 2012

Die Antwoord, Kabinet de Kuriosités #2



Die Antwoord. Vous en avez peut-être déjà entendu parler, possiblement il y a peu, lorsque le groupe sud-africain a voulu faire de l'humour avec le personnage de Lady Gaga,  et que cette dernière n'a pas trop apprécié, twittant une méchanceté au groupe après que celui-ci l'a parodiée dans son dernier clip. Les sud-africains ont immédiatement riposté par tweet interposé. Mais je ne suis pas là pour vous parler de la polémique Die Antwoord vs Lady Gaga, si ça vous intéresse vous pouvez avoir des infos ici. Et si je vous parle de ce groupe dans cette nouvelle rubrique qu'est le Kabinet de Kuriosités, c'est que pour moi les deux membres du groupe, Ninja et Yo-Landi Vi$$er, ainsi que DJ Hi-Tek, nous livrent une musique très étonnante et complètement hors norme qu'il me semble intéressant de vous faire découvrir. Mais attention, sans aucune certitude que ça plaise à tout le monde...!

Pour ma part je les adore. J'ai découvert le groupe il y a bien deux ans lors de la sortie de leur premier album, $0$ (on l'écoute ici), qui était dans la sélection rap / hip-hop de deezer. Intriguée par la pochette de l'album, je l'écoute, et immédiatement j'accroche. Le groupe livre un mélange entre différents styles. En fait j'ai beaucoup de mal à décrire leur musique, il faut l'expérimenter c'est tellement spécial... 





















Les personnages sont complètement déjantés, entre lui qui chante dans leur première chanson Enter the Ninja " I'm a ninja / Yo! / My life is like a video game " et elle qui lui répond " I am your butterfly / Need your protection / Be my samurai "  tantôt en anglais avec un accent à couper au couteau, tantôt en afrikaans (langue semblable au hollandais)... Et la voix de Yo-Landi est tellement excellente! Là encore inqualifiable. Le tout ponctué de moult  "fok" et dérivés. 

J'attendais donc leur deuxième album avec impatience, et quand il est sorti au début de l'année 2012, je me suis précipitée pour l'acheter (TEN$ION, on l'écoute ici). Je l'ai écouté et réécouté, sous le charme.


Et ce qui fait la valeur de Die Antwoord, c'est aussi les clips d'une très grande qualité qu'ils nous livrent. Vidéos trash, dérangeantes, mélangeant les genres - je pense notamment à celui de Baby's on Fire qui met en scène nos deux énergumènes dans un univers mélangeant univers enfantin et univers ultra violent- le groupe marque les esprits. Et n'hésite pas à rire des grands, comme je vous le disais plus haut, en mettant par exemple en scène dans le clip de Fatty Boom Boom un sosie de Lady Gaga errant dans les rues du Cap. 

Je ne peux pas vraiment vous en dire plus, c'est une musique que j'adore écouter, que j'aime je ne sais pas vraiment pourquoi. Je crois que chacun pourra être touché ou non par ce quelque chose présent dans leur musique. Si toutefois vous voulez en savoir plus sur le groupe, sur qui ils sont vraiment, je ne peux que vous conseiller cet article.

Et maintenant, ma petite sélection :









Et pour finir, un court métrage d'Harmony Korine que j'aime beaucoup et dont Ninja et Yo-Landi sont les héros :



D'autres chansons : Wat Pomp / Liewe Maatjies / So What? / Fok Juliie Naiers / U Make a Ninja Wanna Fuck / I Think U Freeky ...  Et toutes celles que vous aimerez !

samedi 17 novembre 2012

La Chasse, la perdition injuste et irrémédiable d'un homme




LA CHASSE
Drame réalisé en 2012 par Thomas Vinterberg
Synopsis : Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et s'applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s'illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l'hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité.


Mads Mikkelson, prix d'inteprétation à Cannes


Ce film intense remue le spectateur et tend à la réflexion. Il interroge tout d’abord la puissance de la parole, et notamment lorsque celle-ci est prononcée par les enfants. Car il est bien connu : « la vérité sort de la bouche des enfants ». Mais est-ce toujours le cas ? Lucas, « héros tragique » de ce film sera la victime de cet adage, qui, lorsqu’il est appliqué à tort, peut avoir des conséquences irrémédiables. La face obscure d’une société, confrontée à une situation délicate, nous est dépeinte.  Lorsque celle-ci se voit offerte un bouc émissaire, elle s’abandonne à la violence. Elle s’y sent autorisée : en effet, cet être monstrueux qu’est devenu Lucas aux yeux de tous mérite tout cela. La peur contrôle les actions de ces hommes voulant faire justice, mais aussi la colère, présente depuis le moment où ils ont pris conscience qu’ils sont impuissants face à certaines situations. Leur meilleur ami, leur voisin… les a trompé et est en réalité cet être malsain.  Pas de pardon, pas de remise en question. Lucas a subi un jugement fantôme, et en subira la sentence sa vie entière.

Durant le film, le spectateur s’interroge. Quelle aurait été notre réaction dans cette situation ? Car seul le spectateur sait que Lucas est innocent.  Les personnages eux, se trouvent dans une situation des plus délicates. Ce film interroge les limites de la confiance et la force perpétuelle du doute. Il montre comment on peut être la victime injuste d’une situation extérieure à la notre, que notre vie peut être détruite du jour au lendemain et que ceci n’a peut-être aucune solution. En effet, même si Lucas peut se reconstruire petit à petit, certains hommes préfèrent toujours se méfier. Le doute et la méfiance persistent. La stabilité de la vie de Lucas est laissée au dépend du jugement de son entourage, et nous sommes à même de penser que ceux-ci, même s’ils tentent de l’écarter, garderont toujours une part de doute en eux.

mercredi 14 novembre 2012

Looper - quand on se perd dans tous les sens du terme




Encore un film d'action avec un scénario extravagant pour sortir à tout prix du lot et qui se trouve une morale débile pour adoucir le tout... Voilà à peu près ce que je redoutais en allant voir Looper.
Bon, et bien, voilà, je le reconnais, je me suis trompée.

Commençons par un résumé de l'histoire :
Nous sommes en 2044. En 2074, la machine à voyager dans le temps aura été inventée et les mafias s'en serviront pour envoyer les gêneurs dans le passé. Là, ils seront exécutés par les "Loopers", des petites frappes grassement payées. Ainsi, quand les Loopers doivent boucler leur boucle (loop = boucle), c'est à dire tuer leur moi futur, ils savent qu'ils ont encore trente belles années à vivre.
Arrive évidemment le moment où le personnage principal (joué par Gordon-Levitt) doit s'y coller et descendre son moi plus vieux (Bruce Willis). Et évidemment, rien ne se passe comme prévu.




Perdu.

Tout d'abord, perdu dans le temps évidemment. Les souvenirs de Bruce Willis (pour différencier le vieux du jeune, j’appellerai le personnage principal par les noms de ses deux interprètes) sont douloureusement modifiés au fur et à mesure de son impact dans la vie de Gordon-Levitt. Tout ce qu'il a vécu devient plus ou moins flou suivant la probabilité pour que Gordon-Levitt vive la même chose.

Ensuite, la perte de l'identité (sous une forme inédite !). Gordon-Levitt, tête à claques, refuse d'écouter Bruce Willis. Pourquoi risquerait-il sa vie présente au nom d'une vie qu'il n'a pas encore vécue ? Il sait pertinemment que l'homme qu'il a en face de lui est l'homme qu'il va devenir, et pourtant, il se comporte avec lui comme envers un père trop autoritaire. "Laisse-moi vivre ma vie, je ne deviendrai pas comme toi !" (Réplique heureusement non-tirée du film, seulement inventée à titre de démonstration)

Puis, la perte des certitudes, certainement le point le plus important du film. Cela commence dès le début, lorsque Gordon-Levitt doit choisir entre son argent et son meilleur ami. Qu'est-ce qui est le plus important ? Il faut savoir que dans cette vision de l'année 2044, l'égocentrisme est de mise pour une question de survie.
Mais le dilemme crucial va se développer plus tard lorsqu'il faudra décider qui défendre : une potentielle future femme merveilleuse, un enfant pouvant devenir très dangereux, ou sa propre vie. Je n'en dis pas plus, mais la réponse sera détonante.




Enfin, Rian Johnson perd les spectateurs. En sortant de la salle je croyais que si je n'avais pas compris l'utilité et la logique de certaines scènes, c'est parce que la mise en scène était trop brouillonne, mais finalement, c'est parce que j'étais loin d'avoir tout compris. Le fameux dérangement du continuum espace-temps a bel et bien des répercussions sur l'histoire et certaines scènes vous seront ainsi montrées plusieurs fois mais de manières différentes...
N'ayant pas tout saisi (et croyant la chose relevant de l'ordre du génie geeko-otaku), je ne vous exposerai pas une théorie plutôt qu'une autre, mais si vous avez envie de vous creuser les méninges ou juste de vous rendre compte de la complexité de la chose, jetez donc un oeil dans les forums (par exemple celui-ci Les Toiles Héroïques qui soulève quelques-uns des nombreux points sur lesquels on peut s'interroger).

images : Allociné

mardi 6 novembre 2012

Ian Curtis, Joy Division & CONTROL


HE’S LOST
CONTROL


Récemment, un ami m’a dit « Les gens aujourd’hui ne connaissent plus Joy Division, cela me désespère». Inutile de préciser que je suis d’accord avec lui. Cette musique est essentielle, pas seulement pour moi, mais aussi parce qu’elle a opéré une révolution dans l’histoire du rock, et a influencé parmi les plus grands. La musique de ce groupe formé en 1976 à Manchester est bien particulière. Tout le monde ne peut pas écouter Joy Division sans conséquences, car leurs chansons remuent les profondes obscurités de notre être. C’est en effet la musique la plus emprunte de tristesse et de mélancolie que je connaisse. Le chanteur du groupe, Ian Curtis, incarne toutes ces choses. Personnage intriguant, hypnotisant, il fait partie du grand nombre des légendes du rock décédées à l’aurore de leur vie (23 ans en ce qui le concerne). Afin de mieux appréhender la vie de Ian Curtis et son caractère torturé, j’ai choisi d’évoquer « CONTROL » d’Anton Corbijn, film sur la vie de Ian Curtis et contant parallèlement la formation du groupe Joy Division.



 
”Existence, well what does it matter ?
I exist on the best terms I can.
The past is now part of my future,
The present is well out of hand.”


 
 
 
 
CONTROL : La mise en scène de la poésie de Joy Division





Ce qu’on note dès les premiers instants du film, c’est une très belle photographie. Anton Corbijn est avant d’être cinéaste, un célèbre photographe, notamment de célébrités du monde du rock. S’il est allé en Grande-Bretagne au début de sa carrière, c’était pour photographier le groupe Joy Division. Son histoire est donc intrinsèquement liée avec le groupe, ce qui explique en parti le choix du sujet de son premier film.
L’ambiance de celui-ci est généralement oppressante. Il faut noter qu’il est intégralement en noir et blanc. Les raisons pour lesquelles le réalisateur a fait ce choix sont intéressantes. Tout d’abord il a remarqué que tout ce qui est lié au groupe est en noir et blanc : les affiches, les documents vidéos, les pochettes d’albums… Ensuite lorsqu’il est allé en Angleterre, ce qui l’a marqué était le fait que ce pays était très gris.  Enfin, le noir et blanc pour lui permet de lier les personnages avec douceur. Au final le rendu est très subtil, la plupart des plans sont magnifiques, et cela confère une poésie particulière au film.
Si l’on veut résumer le film succinctement, on pourrait dire la chose suivante. La poursuite d’un rêve et une déception. Une histoire d’amour tragique. Et au milieu de tout ça une musique fantastique moteur du film. Quand on l’écoute, avec la façon dont elle est jouée dans le film (par les acteurs eux-mêmes !), combinée à la manière dont elle est filmée, ceci constitue une espèce de formidable colonne vertébrale.
 Ian Curtis, une âme perdue

Le film nous fait découvrir le caractère de Ian Curtis et ses contradictions. Face à l’apparition de l’épilepsie combinée à une multiplication des choix à faire, choix déterminants de son existence, Ian Curtis se trouvera perdu dans sa vie, et cette perdition le mènera fatalement à la fin tragique que nous connaissons.
Ian se sent tiraillé dans différentes directions, et ce tiraillement deviendra invivable, le menant finalement à abandonner toue foi dans la vie et dans ce qu’il vécu auparavant ou continue d’entreprendre. Ainsi il est essentiel de comprendre la chose suivante. La volonté première de Ian est de satisfaire tout le monde, de faire plaisir aux personnes qui l’aiment et qui le soutiennent. Ce désir créé une confusion dans son esprit qui va au final lui être fatale.
Il y a tout d’abord les désirs de Debbie. Son premier amour de jeunesse qui deviendra sa femme à laquelle il doit rester fidèle, toujours là et surtout dans les moments les plus durs. Si Ian propose à Debbie d’avoir un enfant, ce n’est pas pour lui mais parce qu’il sait qu’elle, en a envie. Lorsque celle-ci est enceinte, aucun membre du groupe n’est au courant. On peut penser que Ian est gêné de cette situation et plus clairement qu’il n’a pas l’envie d’être père. Avoir un enfant et pas d’argent est une situation difficile, qui ajoute une sorte de poids à son existence, pesanteur grandissante risquant à tout moment de s’abattre sur lui. S’ajoutent à cela les attentes du groupe, avec les concerts qui se multiplient, la tournée prévue aux Etats-Unis… Ian, ambitieux, a envie de satisfaire ses fans qui se multiplient, il doit tout donner sur scène, ne décevoir personne, quitte à aller au-delà de ses capacités. Le succès immédiat et la notoriété grandissante  de Joy Division ajoute également de l’ampleur à ce poids pesant sur Ian Curtis.
Ian ne veut pas que son bonheur entrave celui des autres. C’est ce que démontre le triangle amoureux qui s’installe avec la rencontre d’Annik, une journaliste belge, triangle dans lequel Ian veut que tout le monde soit heureux. Ian Curtis est comme perdu entre ces deux amours, un de jeunesse qui se termine mais qui lui est essentiel tel l’élément de base de l’équilibre de sa vie, et l’amour platonique d’Annik, passion immédiate à laquelle il n’arrive pas à renoncer.
Ainsi la tragédie de l’existence de Ian Curtis est qu’on ne peut vouloir contrôler tout en même temps sans décevoir personne. Cette situation conflictuelle nous fait comprendre qu’il ne peut vivre dans une vie où il n’a pas l’entier contrôle. Lorsque ce conflit intérieur n’est plus tenable, il libère ses tensions et son comportement explosif prend toute son ampleur. Ainsi la perte du contrôle de Ian Curtis sur la conciliation entre les désirs des autres et ses propres désirs va de paire avec son attraction vers la mort. Les propos de Ian Curtis vers la fin du film, suite à sa première tentative de suicide, sont très significatifs :
« Everybody hates me,
I’ve made everyone hate me,
Even the people who love me hate me ».




Ce tiraillement engendre la musique de Joy Division. Une immense tristesse se ressent dans celle-ci. Elle est l’unique lien, fragile, rattachant Ian à son existence et par lequel il pouvait exprimer ses troubles. Ian Curtis aimait les mots, et se retrouver seul avec. On peut remarquer  dans le film que lorsqu’il écrit il est seul, dans une pièce fermée. Il est dans son monde.
Ma vision personnelle de l’histoire de Ian Curtis est qu’il s’est perdu dans une existence qu’il ne comprenait pas, comme si vivre n’était pas fait pour lui. Il exprimait ainsi une lassitude de la vie. Rien qu’en regardant des portraits de lui, je ne peux m’empêcher de remarquer cette forte tristesse dans son regard. Et cela me bouleverse. Cette mort omniprésente, si proche, se fait clairement ressentir dans sa musique. En réalité, Ian Curtis s’est lancé corps et âme dans la vie, malgré tout les obstacles… comme un grand saut dans le vide, avec l’atterrissage inévitable. A chacun de ses faits et geste, la mort était à ses côtés lui rappelant qu’elle peut venir le prendre à chaque moment.
 Ceci est sans doute grandement dû à la maladie dont il était sujet, l’épilepsie, mal encore mystérieux à l’époque.  Le film lui-même montre que l’épilepsie est au centre de tout. En effet, lorsque  Ian a sa première crise, il y a une scission qui se marque clairement et le ton du film se fait désormais beaucoup plus grave. Ian se rend compte à ce moment là qu’il a de graves problèmes. Ces crises incarnent par excellence la perte de contrôle, l’imprévisibilité de toute chose et surtout de la vie. Avec les effets secondaires, les médicaments et l’alcool, Ian commence à vivre au quotidien dans un état dépressif. Déjà, la maladie introduit comme une tragédie immense de la vie de Ian Curtis.
Suite à sa première tentative de suicide, due à une prise excessive de médicaments combinée à de l’alcool, Ian Curtis évoque ses sentiments par rapport au suicide par une lettre envoyée à Annik :
« Je ne veux plus faire parti du groupe maintenant . Unkown Pleasures c’était bien. J’étais heureux. Je n’ai jamais voulu que ça prenne cette ampleur. Quand je chante sur scène se rendent-ils compte de tout ce que je donne ? De l’impact sur mon état ? A présent, ils veulent plus. C’est devenu un dû. Je doute d’être à la hauteur. C’est comme si tout ça, au lieu de m’arriver, arrivait à quelqu’un d’autre m’ayant remplacé en se glissant dans ma peau. Et on doit aller en Amérique. Je ne contrôle plus rien. Je ne sais pas quoi faire. »
Ian ne veut plus vivre, ne peut plus assumer ses responsabilités liées à sa famille ou à son groupe, et ne se sent même plus capable de chanter. La musique, ce lien fragile qui seul le faisait se sentir vivant, s’est brisé.






 
Quelques autres musiques : In a lonely Place - Passover - The Eternal - New Dawn Fades - Atmosphere - Love will tear us apart - Heart and soul - Isolation - Dead souls - No love lost - Candidate

L'accent sur ...

Perdu.

Nous avons pu rennaître le mois dernier, celui-ci donnons nous un petit moment pour nous perdre. Egarons nous joyeusement, éloignons nous un peu de l'agitation de tous les jours pour aller vers l'inconnu ... culturel évidemment ! Car si le mois de novembre est coincé entre l'automne flamboyant et les joies des fêtes de fin d'année, il n'est pas forcément grisâtre et triste. Faisons en sorte que ce mois-ci vous découvriez de nouveaux horizons, de nouvelles choses plus ou moins improbables, de nouvelles manières de regarder, d'écouter, de lire ; ou tout simplement un petit détail échappé du flot quotidien...

mercredi 31 octobre 2012

L'image - Antonella Arismendi - Renaissance

Voilà la fin d'octobre, la fin du thème "Renaissance", et donc pour le clore, une image.
Je l'ai choisie dans une des séries de la photographe Antonella Arismendi.


La lumière filtrant à travers les cheveux blonds évoque un rayon de chaleur longtemps cherché, la sensation presque oubliée de la chaleur sur la peau. Les yeux clos et la bouche entrouverte, sur-cadrés par la coiffure, marquent le laisser-aller dans l'émotion. Le bras replié vers l'épaule évoque une posture de méditation, les couleurs vives que porte la jeune fille dénotent un caractère féerique, renforcé par la nature floutée en arrière-plan.
Une brève description pour vous orienter vers mon ressenti en regardant cette photo.
J'y vois une renaissance spirituelle, en communion avec la nature.

Mysticisme à part...

Joyeux Halloween, la fête des morts qui reviennent à la vie ! ;-)

mardi 30 octobre 2012

Kuriosité : l'homme du mois

Avant de me faire gronder à juste titre par me co-bloggeuses et néanmoins amies (électroniques), je me hâte d'écrire pour Kulturrama avant cette fin de mois d'octobre et d'inaugurer ainsi la rubrik Kabinet de Kuriosité. Initiée ce mois-ci, elle a pour objet de faire partager au world wide web un coup de sang, un coup de coeur ou un coup d'oeil sur un fait marquant de l'actualité (ou non). 
J'ai longtemps hésité à profiter de cette rubrique pour passer mes nerfs, les sujets ne manquant pas dernièrement (déclarations ahurissantes de Républicains Américains, manifestations d'un goût douteux contre le mariage homosexuel, histoire de pains au chocolat un peu rance). J'ai préféré me concentrer sur quelque chose qui m'a plu et décerner au débotté le qualificatif d'homme du mois au génial David Simon.


                                                                    (source : The Guardian.co.uk/Jemal Countess/WireImage.com)

David Simon est le créateur des séries The Wire et Treme. Il est en France en ce moment pour présenter son livre Baltimore, qui vient de paraître aux éditions Sonatine. J'écris "présenter" et pas "faire la promotion de" car, contrairement à d'autres, l'écrivain-journaliste-scénariste accepte de parler de beaucoup de choses dans les interviews et pas forcément de son actualité commerciale. Les entretiens qu'il a accordé un peu partout et que j'ai pu lire ou entendre sont des petites merveilles d'intelligence : mélange d'analyses fines de la société occidentale (par le biais de sa connaissance journalistique des USA) et d'optimisme forcené sur la capacité des citoyens à prendre en main leurs problèmes, à faire entendre leurs arguments. Il parle aussi de son travail d'écrivain comme de celui d'un artisan, il ne se prend pas la tête sur ce qu'il est capable de produire - et pourtant Baltimore et The Corner, son précédent livre traduit en français, sont de pures merveilles littéraires. Bref, pour toutes ces choses bienvenues en des temps difficiles, je trouve que le mois d'octobre kulturramesque méritait bien d'accorder sa place à David Simon.
Pour faire le tour de la question, et écouter de belles choses qui font du bien, ceux que ça intéresse peuvent podcaster l'émission "Saison 1, Episode 1" sur le site de la radio Le Mouv' : le 13/10/2012, David Simon y a accordé une longue interview à Pierre Langlais. Du chocolat pour les oreilles.

lundi 15 octobre 2012

The Walking Dead revient pour une nouvelle saison !



Depuis quelques semaines l'attente commençait à devenir insupportable. Enfin le premier épisode de la nouvelle saison de The Walking Dead a été diffusé hier soir sur les télés américaines. J'ai découvert cette série assez récemment, et je dois avouer que j'ai vraiment bien accroché. 

Pourquoi un article sur The Walking Dead dans un thème sur la Renaissance? Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce que c'est une série de zombies, et que les zombies, c'est quoi sinon des gens qui meurent et qui revivent ? Et puis la deuxième raison, c'est parce qu'après une deuxième saison si j'ose dire très posée, qui se concentre sur les personnages, leur caractère, leurs sentiments, et donc en laissant un peu de côté l'action, cette troisième saison s'annonce moins calme... ! En tous cas c'est ce que laisse présager un premier épisode bourré d'action où on s'occupe plus de tuer des zombies que de discuter.


Pour faire court, The Walking Dead c'est l'histoire d'une mystérieuse contamination qui s'étend très vite à toute l'Amérique. Mais ce n'est pas l'histoire de la contamination qui est racontée dans la série. Et pour cause : le héros, Rick, est plongé dans le coma alors que tout va encore bien, et lorsqu'il se réveille, c'est l'hécatombe, tous les habitants ou presque sont  soit devenus des morts-vivants soit sont morts tout court. Rick va alors s'affairer à retrouver sa femme et son fils -qui sont bien évidemment vivants sinon c'est pas drôle! Puis ils se retrouvent à une dizaine d'humains qui vont former un groupe et essayer de survivre. 

Dit comme ça, on peut avoir l'impression que ce ne sont que des gentils humains qui tuent des méchants zombies. Mais en réalité, la série est bien plus intéressante que ça. Tout d'abord, je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il y a des héros dans cette série. On pourrait même plutôt dire l'inverse, aucun des personnages n'est un personnage modèle : il y a celui qui abandonne son meilleur ami, celle qui trompe son mari... Même Rick, le personnage principal, sous ses airs de héros, n'en est pas un. Chaque personnage a ses défauts, et il me semble que cela les rend plus humains. L'interprétation est également un des points forts de la série, Andrew Lincoln alias Rick est très bon dans son rôle.


Comme je vous le disais tout à l'heure, cette troisième saison a l'air de partir sur les chapeaux de roue, après une première saison elle aussi bourrée d'action et une deuxième beaucoup plus centrée sur la psychologie des personnages. D'ailleurs si je peux me permettre une petite remarque, je sais que pas mal de gens commençaient à en avoir marre que ça ne bouge pas la saison précédente, mais moi j'ai trouvé que ça a fait du bien du se poser comme ça, et d'ailleurs j'ai si bien aimé et j'étais si bien à fond dedans que j'ai pleuré devant tous les épisodes... Très émouvant, donc. Mais l'heure de la sieste est finie, maintenant il est temps de renaître, si j'ose dire, pour notre plus grand plaisir à tous...!



Et puis quand même, nos petits préférés, ce sont les zombies ! Il faut saluer les maquilleurs qui sont vraiment doués... Sont-y pas mignons ?




The Walking Dead, série créée par Frank Darabont et Robert Kirkman d'après l'oeuvre de  Robert Kirkman et Charles Adlard.

Site officiel de la série (en anglais).

Images : Google