vendredi 17 juin 2011

Musée d'Orsay : "Manet, Inventeur du Moderne"


C'était l'expo dont tout le monde parlait au printemps. Ça a fini par se calmer, mais si elle continue à attirer du monde. Personnellement, Manet, j'aime pas tant que ça. Mais bon il reste un peintre majeur de l'histoire de l'art, et puis j'étais avec une copine qui voulait aller la voir, alors bon... En plus, comme on y est allé dans la 2e semaine après l'ouverture, on a eu le droit de faire la queue devant le musée pendant 1h30, de la refaire à l'entrée de l'expo, et de ne presque pas pouvoir s'arrêter devant les tableaux tellement il y avait de monde... Vouloir s'approcher pour voir comment le cartel, c'était tout simplement missions impossible ! Je vous laisse imaginer la scène...

L'exposition en elle-même, maintenant. C'est la première rétrospective consacrée exclusivement à Manet (1832-1883) depuis les années 50. Ce que je redoutais un peu, c'est qu'on soit gavés par une accumulation de tableaux. Faux. Manet n'est pas non plus devenu mon peintre préféré en 1h30 de temps, mais je dirais que j'ai appris pas mal de choses sur lui, sa vie, le contexte dans lequel il a vécu... Très instructif !

Pour commencer, Un Bar aux Folies Bergères (1882)

L'exposition n'a de cesse de montrer un Manet en constante évolution, qui commence par intégrer l'atelier de Thomas Couture, peintre académique. Différentes périodes vont alors se succéder : hispanisme, impressionnisme qu'il « personnalise », portraits, peinture du catholicisme, natures mortes, peintre de la mort comme des cabarets, naturaliste sur les bords à la fin de sa vie... Manet est un artiste hors du commun.

L'Asperge (1881), une de ses natures mortes les plus célèbres, d'une simplicité touchante

Et je pense que la raison pour laquelle je n'accroche pas, c'est qu'on a toujours l'impression, quand on regarde un Manet, que ce n'est pas fini, qu'il manque quelque chose. Berthe Morisot, dont il a fait une série de portraits qui ont conduit au fameux Balcon (1869), disait de ses peintures qu'elles produisaient « l'impression d'un fruit sauvage ou même un peu vert ». Beaucoup de paradoxes dans la peinture de Manet. C'est par exemple rare que les ombres soient bien peintes sur ses œuvres : c'est souvent qu'on voit l'ombre d'un personnage ou d'un objet à l'opposé de l'endroit où elle aurait dû être au vu de la lumière... Toujours dans Le Balcon, on ne comprend pas trop où commence le balcon, la perspective est très bizarrement faite... Et puis Manet, c'est aussi des contrastes. De couleurs, de formes... Enfin, une dernière particularité de son Œuvre, c'est de peindre en grandeur nature.

Le Balcon (1883)

Et pour finir, un tableau qui m'a marquée, que j'ai trouvé particulièrement beau, délicat, pas très connu, et que j'aime vraiment beaucoup !

Jeune femme blonde aux yeux bleus (1878)

Manet, comme le montre donc cette exposition très bien faite, aura été un peintre qui nous a laissé un héritage pictural très important et très original. En refusant les étiquettes que certains tentèrent de lui donner, en rajeunissant les Grands de la peinture, ou encore en exploitant de manière différente les ressources que lui fournissaient son époque, Manet se pose bel et bien en inventeur du Moderne.

Donc, même si comme moi vous n'êtes pas un grand fan de Manet, l'expo est quand même très bien faite, très intéressante, et mérite franchement le détour ! Pour un premier aperçu, voici le site du Musée d'Orsay, avec ici une présentation générale de l'expo, ici une présentation plus détaillée, et ici un dossier sur Manet (chronologie, œuvres commentées...). Et n'attendez pas trop, la fin de l'expo est prévue pour le 17 juillet !


Images : Google

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