mercredi 14 novembre 2012

Looper - quand on se perd dans tous les sens du terme




Encore un film d'action avec un scénario extravagant pour sortir à tout prix du lot et qui se trouve une morale débile pour adoucir le tout... Voilà à peu près ce que je redoutais en allant voir Looper.
Bon, et bien, voilà, je le reconnais, je me suis trompée.

Commençons par un résumé de l'histoire :
Nous sommes en 2044. En 2074, la machine à voyager dans le temps aura été inventée et les mafias s'en serviront pour envoyer les gêneurs dans le passé. Là, ils seront exécutés par les "Loopers", des petites frappes grassement payées. Ainsi, quand les Loopers doivent boucler leur boucle (loop = boucle), c'est à dire tuer leur moi futur, ils savent qu'ils ont encore trente belles années à vivre.
Arrive évidemment le moment où le personnage principal (joué par Gordon-Levitt) doit s'y coller et descendre son moi plus vieux (Bruce Willis). Et évidemment, rien ne se passe comme prévu.




Perdu.

Tout d'abord, perdu dans le temps évidemment. Les souvenirs de Bruce Willis (pour différencier le vieux du jeune, j’appellerai le personnage principal par les noms de ses deux interprètes) sont douloureusement modifiés au fur et à mesure de son impact dans la vie de Gordon-Levitt. Tout ce qu'il a vécu devient plus ou moins flou suivant la probabilité pour que Gordon-Levitt vive la même chose.

Ensuite, la perte de l'identité (sous une forme inédite !). Gordon-Levitt, tête à claques, refuse d'écouter Bruce Willis. Pourquoi risquerait-il sa vie présente au nom d'une vie qu'il n'a pas encore vécue ? Il sait pertinemment que l'homme qu'il a en face de lui est l'homme qu'il va devenir, et pourtant, il se comporte avec lui comme envers un père trop autoritaire. "Laisse-moi vivre ma vie, je ne deviendrai pas comme toi !" (Réplique heureusement non-tirée du film, seulement inventée à titre de démonstration)

Puis, la perte des certitudes, certainement le point le plus important du film. Cela commence dès le début, lorsque Gordon-Levitt doit choisir entre son argent et son meilleur ami. Qu'est-ce qui est le plus important ? Il faut savoir que dans cette vision de l'année 2044, l'égocentrisme est de mise pour une question de survie.
Mais le dilemme crucial va se développer plus tard lorsqu'il faudra décider qui défendre : une potentielle future femme merveilleuse, un enfant pouvant devenir très dangereux, ou sa propre vie. Je n'en dis pas plus, mais la réponse sera détonante.




Enfin, Rian Johnson perd les spectateurs. En sortant de la salle je croyais que si je n'avais pas compris l'utilité et la logique de certaines scènes, c'est parce que la mise en scène était trop brouillonne, mais finalement, c'est parce que j'étais loin d'avoir tout compris. Le fameux dérangement du continuum espace-temps a bel et bien des répercussions sur l'histoire et certaines scènes vous seront ainsi montrées plusieurs fois mais de manières différentes...
N'ayant pas tout saisi (et croyant la chose relevant de l'ordre du génie geeko-otaku), je ne vous exposerai pas une théorie plutôt qu'une autre, mais si vous avez envie de vous creuser les méninges ou juste de vous rendre compte de la complexité de la chose, jetez donc un oeil dans les forums (par exemple celui-ci Les Toiles Héroïques qui soulève quelques-uns des nombreux points sur lesquels on peut s'interroger).

images : Allociné

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire