vendredi 24 mai 2013

Kabinet de Kuriosités #5 : Random Access Memory, le dernier album surprenant des Daft Punk



POUR ce nouveau Kabinet de Kuriosités, je pensais vous parler des films en-chantés de Jacques Demy. Mais en fait, quand la semaine dernière j'ai écouté le nouvel album des Daft Punk, Random Access Memory, je me suis dit qu'il fallait ABSOLUMENT que je vous en parle. Pas très original, vous me direz, on n'arrête pas de nous rebattre les oreilles avec ça, tout le monde se sent obligé de faire une chronique dessus. C'est vrai. Mais c'est parce que ça le mérite.

À lire un peu les commentaires sur facebook ou les tweets sur l'album, j'ai eu la très nette impression que finalement, la grande majorité des gens avaient trouvé l'album mauvais. Ce qui ressort le plus, c'est cette phrase que vous avez probablement entendu dire : "C'est pas du Daft Punk". Mais qu'est-ce que c'est, du Daft Punk? Vaste question. Puisque si on écoute leurs trois précédents albums studios, on se rend compte qu'ils sont complètement différents les uns des autres. Homework, le premier, était très house. Discovery, le deuxième, beaucoup plus pop, plus accrocheur, et les fans de la première heure l'avaient déjà taxé d'un "C'est pas du Daft Punk". De même pour Human After All, qui était lui très rock, énergique, et bourré de voix robotisées. Des albums tous différents, mais toujours quand même avec ce petit quelque chose, cette signature, qui nous fait reconnaître que c'est du Daft Punk. Sur cet album, RAM, le phénomène est ma foi assez semblable. Un changement total d'ambiance, on est dans du disco-funk (tout ce que j'aime), avec toujours cette patte qui caractérise le duo casqué. 

Mais il est vrai qu'entre RAM et les autres albums, la rupture peut sembler plus grande. Déjà, la pochette. Le visuel très simple adopté jusqu'à lors a été remplacé par cette image de casques, le nom du groupe n'apparaissant plus. Ensuite, une chose qui m'a frappée à l'écoute, c'est que c'est un album très instrumental. Exit le 100% électronique, place aux vrais instruments, de la guitare de Nile Rodgers (du groupe Chic, un de mes groupes préférés, par ailleurs) à la batterie ou à la basse. 


L'album s'ouvre par un morceau splendide, Give Life Back To Music, qui m'a donné à la fois envie de danser et de pleurer. Tout est dans l'émotion. Les petits riffs de guitare sont à se damner, on aime, on ne peut plus s'en passer. Nile Rodgers revient ensuite sur deux autres morceaux, Lose Yourself To Dance, ainsi que Get Lucky, tous deux avec un featuring de Pharrell Williams. Ces riffs si caractéristiques d'une époque disco-funk qu'on aurait pu croire reléguée à la fin années 70, et bien nous montrent qu'il est aujourd'hui possible de mélanger ce genre avec des éléments plus électroniques, pour remettre au goût de jour ce genre de musique brillante. 

C'est un album qu'il faut, je crois, pour l'apprécier pleinement, écouter plus d'une fois. On l'écoute d'abord pour ressentir l'ambiance, l'atmosphère générale, puis on le réécoute, et là on se rend compte que chacun des morceaux est un petit bijou. C'est de l'orfèvrerie. On est là en présence d'un album très travaillé, ciselé, dans lequel chaque note compte et a sa place. La -vraie- batterie est sur certains morceaux absolument grandiose, d'une grande richesse rythmique et technique. De même pour la basse qui pose les morceaux tranquillement. Vous l'aurez compris, cet album, je l'ai trouvé splendide. Grandiose, magnifique, original, tout ce qu'on voudra. Clairement le meilleur album de ces derniers mois.

Et je n'ai envie de vous dire qu'une chose, c'est d'aller l'écouter de suite, si ce n'est pas déjà fait. Tous les morceaux sont bons, tous différents, je vous donne juste quelques impressions sur certaines des pistes : l'interview-chanson qu'est Giorgio by Moroder est très intéressante, tant d'un point de vue musical que d'un point de vue journalistique, avec ce grand crescendo qui nous fait arriver à quelque chose de très puissant sur la fin (on retrouve la même sensation dans Contact, qui clôt l'album). Beyond, la 9e piste, commence par une plage orchestrale qui n'est pas sans rappeler la BO de Tron. Et puis ma préférée, c'est quand même Instant Crush, dans laquelle chante Julian Casablancas, le chanteur des Strokes, qui fait verser une larme -plusieurs en fait- tellement sa voix et la chanson sont émouvantes.



L'album en écoute sur deezer ici

Une interview des Daft Punk très intéressante (et très longue!) pour les plus motivés ici


Images : Google

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