dimanche 23 mai 2010

Lust, d'Elfriede Jelinek



Comment dire... Ce roman autrichien, qui a valu le Prix Nobel à son auteur ( mais de vives critiques, aussi !), est un des rares romans à m'avoir dérangé à ce point, et c'est pour cette raison que je voulais en parler. Alors tous ceux qui l'auraient lu, en entier, des extraites, ça m'intéresserait d'avoir vos avis.

Voilà les circonstances dans lesquelles je suis venue à lire ce livre. Je parlais littérature avec une de mes profs, et elle me dit qu'elle a adoré un certain livre, Lust. Je lui demande de quoi ça parle. De la soumission sexuelle de la femme, en Autriche, ici dans le milieu bourgeois. Elle pense que je devrais pouvoir le lire. Je vais le chercher à la bibliothèque. Deux jours plus tard, je l'avais fini. Mais il faut le dire, c'est d'une violence particulièrement extrême. J'ai eu un peu de mal, tellement ce que cette pauvre femme subit tout au long de ses journées est horrible. Le style d'écriture, aussi. Très violent également. Je pense qu'il suffit de lire une page pour comprendre. Les phrases sont si brèves, si souvent nominales... Et, à l'inverse, elle écrit avec de ces images, il y a de ces choses, le contraste est très violent, en fait. Allier des phrases "choc" avec des espèces de métaphores et de périphrases pas possibles... Et puis la manière dont l'auteur parle de ses deux personnages, donc la femme et son mari. Et bien c'est justement comme ça qu'elle les appelle. La femme et l'homme. A un moment on voit apparaître le prénom de la femme, mais c'est vraiment rare. La situation qu'elle vit est déjà tellement abominable, en plus l'utilisation de "l'homme" et de "la femme" généralise un peu, et se dire que ce sont beaucoup de femmes qui vivent cet enfer au quotidien, c'est encore plus révoltant.

Après avoir fini de le lire, j'ai mis un petit temps à m'en remettre, tellement ça m'a dérangé. C'est un livre qui m'a fait beaucoup réfléchir, contrairement à beaucoup où je ne m'arrête pas forcément pour prendre le temps de trop réfléchir après. Et en fait, en discutant avec la prof qui m'en avait parlé, on s'est rendues compte que, coïncidence? , c'est une autrichienne qui l'a écrit, et que l'Autriche a aussi vu naître la psychanalyse, avec Freud, et qu'un des premiers peintres "trash", au début du 20e, Egon Schiele, était lui aussi autrichien. C'est sans doute que la situation dans ce pays n'a pas toujours été merveilleuse, que finalement c'est un pays assez peu connu de nous, et qu'il a dû y avoir pendant un certain temps un énorme sentiment de malaise chez ses habitants. D'ailleurs si les critiques étrangers ont salué ce roman d'Elfriede Jelinek, il n'en est pas forcément le cas des autrichiens...

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