Le dernier Nanni Moretti, en compétition à Cannes, dont j'avais vaguement entendu parler à cette occasion, mais qui m'était complètement, mais alors complètement sorti de la tête. Jusqu'à ce qu'on me propose d'aller le voir. J'avoue que je ne m'attendais à rien, parce que je n'avais absolument aucune idée de quoi ça parlait -à part d'un pape, cela va sans dire. En rentrant dans le cinéma, j'ai juste jeté un coup d'œil à l'affiche, et d'ailleurs je n'avais pas pensé que l'histoire aurait pu se dérouler à notre époque, vu le costume. Là j'avais tout faux, puisque ça se passe bien au 21e siècle, pas au 17e...
Mais alors, Habemus Papam, c'est quoi ? C'est l'ancien pape qui meurt, puis c'est un cardinal pas du tout pressenti pour le remplacer qui est ensuite élu, et qui finalement n'est pas prêt pour assumer cette responsabilité. Imaginez : dans le monde entier nous sommes tous au courant qu'un pape a été élu, il y a eu la fumée blanche et tout et tout, mais personne ne connaît ni son nom, ni son visage, car il ne s'est encore jamais montré pour faire de discours. Michel Piccoli est ce pape. Très simple, sobre. Qui ne sait pas vraiment pourquoi il est là, qui a l'air assez mal à l'aise sous tous ses habits, seul, comme écrasé sous le poids du lourd fardeau que représente la tâche divine qui lui a été confiée, et qui en arrive à "fuguer" dans les rues de Rome pour retarder le moment de la bénédiction au balcon... Et à côté de la figure du pape qui sort du Vatican, on a celle d'un psychanalyste (Nanni Moretti) venu pour aider le pape, et qui finalement va devoir rester enfermé au Vatican sans aucun contact à l'extérieur (on lui confisque son téléphone!), parce qu'il en sait trop.
Je verrai plusieurs bons points à ce film, qui le rendent un film très plaisant, plutôt accessible, pas ennuyeux : tout d'abord, le fait que ce soit une comédie dramatique, dans laquelle la comédie est vraiment présente -bon, c'est vrai, parfois trop. On voit des cardinaux, figures assez austères dans notre imaginaire, qui veulent veulent faire du tourisme, qui jouent au volley, qui regardent la feuille du voisin pendant l'élection pour voir ce que celui-ci a écrit... Ou encore un garde suisse qui passe sa journée à manger du chocolat -suisse, au moins ?- dans les appartements de Sa Sainteté... Le final est quant à lui très fort, très imposant, et fait contraste avec cette légèreté ambiante. Ensuite, un autre bon point du film, c'est vraiment les acteurs. Michel Piccoli incarne à merveille ce pape déboussolé, et il n'est pas le seul à bien jouer, j'ai aussi beaucoup aimé la prestation de certains cardinaux. C'est Nanni Moretti qui ne me satisfait pas entièrement, on a l'impression qu'il exagère un peu trop, qu'il pousse son jeu trop loin... Mais bon, puisqu'en temps que réalisateur, on n'a rien à lui reprocher... !
Images : Google
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