Image extraite du prologue
L'année 2012 étant achevée, j'ai
choisi de vous parler du film que j'ai préféré en 2012 : Holy
Motors de Leos Carax. Aussi, le thème de janvier, science, tombe à
pique. En effet il me semble que le film met principalement en
exergue le cinéma et la science ou plutôt le cinéma en tant qu'art
scientifique. C'est-à-dire le procédé technique de la caméra, qui
permet d'enregistrer le réel.
La première séquence du film est
assez explicite à ce sujet, nous voyons le réalisateur, Carax
lui-même, se lever pendant son sommeil, somnambule, ouvrir une
porte secrète qui dérobe vers une salle de cinéma, où l'on
aperçoit des spectateurs morts-vivants, regardant une
chronophotographie de Marey en animation. Hors
le procédé de la chronophotographie inventé par Marey, est souvent
considérées comme l'ancêtre du cinéma. Aussi ce procédé incarne
à merveille, la jonction entre l'art et la science. Car Marey,
scientifique, expérimente la photographie, à des fins
scientifiques. Dès le prologue, on peut dissocier le principal fil
conducteur du film : l'évolution des procédés cinématographiques.
Après le prologue, nous allons
suivre la vie de Monsieur Oscar, ou plutôt les différentes vies de
Monsieur Oscar. Car son job, consiste à vivre une succession de
rôles en 24h. Le film retrace une journée de travail de Monsieur
Oscar, c'est-à-dire l'incarnation de 11 rôles différents (homme
d'affaire, mendiante, ouvrier spécialisé en motion capture...).
Ainsi le film prend vite la forme d'un - faux- "film à
sketch". Monsieur Oscar est un acteur d'un nouveau type, puisque
qu'il joue sans caméra, ou plutôt devant des caméras
dématérialisées, invisibles et c'est justement là,le propos du
film. Le film questionne le cinéma de "l'après pellicule".
D'ailleurs le titre Holy Motors -littéralement Saints Moteurs- qu'on découvre à la fin du film en enseigne au néon vert d'un hangar, sauf qu'une lettre est grillée, le o de « motors ». Hors, on connait l'amour de Leos Carax pour les anagrammes, son nom en est un. Ce qui donne (SAINT/HOLY) MORT. Le mot moteur se trouve donc associé à mort. Parallèlement au cinéma, avec l'apparition du numérique, on ne dit plus "Moteur" mais "Action", car il n'y a plus d'imposante machinerie sur les tournages.
D'ailleurs le titre Holy Motors -littéralement Saints Moteurs- qu'on découvre à la fin du film en enseigne au néon vert d'un hangar, sauf qu'une lettre est grillée, le o de « motors ». Hors, on connait l'amour de Leos Carax pour les anagrammes, son nom en est un. Ce qui donne (SAINT/HOLY) MORT. Le mot moteur se trouve donc associé à mort. Parallèlement au cinéma, avec l'apparition du numérique, on ne dit plus "Moteur" mais "Action", car il n'y a plus d'imposante machinerie sur les tournages.
Aussi il y a une séquence incroyable
au début du film, où l'on voit Monsieur Oscar, dans le rôle d'un
ouvrier spécialisé en motion capture - le pendant contemporain des
chronophotographies de Marey - . Cette séquence donne l'occasion à un
numéro burlesque à l'ère des jeux vidéos : Carax mélange
les anciennes formes, le burlesque, aux innovations scientifiques, la
motion capture. D'ailleurs la motion capture c'est la possibilité de
créer à partir du réel et via des capteurs, des images de
synthèses, c'est la mort des « moteurs » - la caméra
etc- en quelque sorte.
Si Carax fait le deuil d'un certain
cinéma (notamment des références à Franju, Godard, Keaton ou
Chaplin), c'est pour nous proposer une nouvelle forme de cinéma et
c'est en cela que c'est un grand film : une pure innovation dans une
cinématographie française sclérosée.
Note : Pour ceux qui n'ont pas vu le
film, vous avez la chance de pouvoir le DECOUVRIR à l'occasion du
festival télérama, du 16 au 22 janvier dans toute la France.
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