lundi 21 janvier 2013

Quand une invention scientifique tourne mal... La Mouche, un film du maître du cinéma d'horreur, David Cronenberg


POUR ce thème Sciences, je me suis dit : faire un article sur un film de science-fiction me semble tout particulièrement adapté. Mais la question qui se posait alors, c'était celle du film en question. Parce qu'il y en a foule. Mon choix s'est porté sur un film de David Cronenberg que j'ai regardé il y a 4 ou 5 ans, et qui m'avait marqué: La Mouche. Parés à la téléportation ?

David Cronenberg est un cinéaste que j'ai découvert avec La Mouche, justement. Après, j'ai regardé un certain nombre de ses films, et je dois dire que j'apprécie beaucoup. Mais je ne suis pas là pour vous parler d'eXistenZ, de A Dangerous Method (critique ici) ou de Cosmopolis (critique ici). Disons simplement que, surtout à ses débuts, il versait dans la science-fiction, le cinéma d'horreur, et dans une moindre mesure le fantastique.


La Mouche, sorti en 1986, est un remake d'un film de science-fiction / horreur des années 50. L'histoire est centrée sur Seth, éminent scientifique, qui met au point une technique qui va révolutionner le monde: la téléportation. Pour ce faire, il dispose de deux télépodes (sortes de cabines téléphoniques rondes). Le sujet à téléporter se place dans le télépode A, et une fois le processus lancé, se verra téléporté vers le télépode B. La première partie du film se concentre sur l'élaboration de cette invention. Notre physicien n'a la tête qu'à son travail et à ses recherches, il met au point d'abord la téléportation des éléments sans vie, puis il arrive à téléporter un singe. Il se dit donc assez naturellement que si le singe  -donc un animal vivant- est téléportable, alors un humain doit l'être aussi. Il s'introduit alors lui même dans le télépode A. Mais quelque chose ne va pas se passer comme prévu...


En effet, Seth n'a pas vu, mais une mouche était présente dans l'habitacle du télépode A lorsqu'il est rentré dedans et a lancé le processus de téléportation. Or le système ne permet pas de téléporter plusieurs corps à la fois. Arrivé dans le télépode B, Seth se retrouve alors seul dans la cabine. Où est passée la mouche? Seul le spectateur l'a vu, mais les ADN de l'homme et de l'animal ont fusionné, et ce nouveau Seth à l'arrivée, qui pour l'instant ressemble à un homme, va se transformer petit à petit en mouche. Avec tous les détails fort peu ragoûtants que cela implique. Du type la peau qui se boursoufle, les poils rêches qui poussent, les ongles qui tombent... Et puis notre homme se transforme en mouche, mais il garde sa taille d'homme. Résultat : les capacités d'une mouche sont décuplées, il est par exemple aussi fort proportionnellement qu'une mouche, sauf qu'il est un petit peu plus grand... Et Seth d'essayer de faire avec. Il devient par la force des choses une entité affreuse, dangereuse, mais qui pourtant n'a pas à l'origine l'intention de faire le mal. D'ailleurs, preuve de l'humanité de cet homme-mouche: le film s'attache aussi à son histoire d'amour (certes compromise!) avec une belle jeune femme.


Scènes mémorables qui resteront dans ma mémoire, mélange d'horreur (mythique scène de bras de fer, et aussi mythique scène finale de combat) et de kitsch. Je dis kitsch, ce n'est d'ailleurs probablement pas le bon terme. Disons qu'à notre époque, le maquillage (qui a pourtant reçu l'Oscar du meilleur maquillage en 1987) peut faire sourire...! Et Cronenberg orchestre ce scénario de manière grandiose. La scène où les ADN fusionnent est par exemple une grande réussite à mes yeux, je m'en souviens encore parfaitement. La musique d'Howard Shore servant le tout de très belle manière, comme d'habitude. 


Très grand film donc, qui prend pour point de départ une invention scientifique, et le problème qu'elles peuvent causer, les dérives qui peuvent en suivre. C'est d'ailleurs un thème récurrent chez Cronenberg. Comme quoi, d'erreurs scientifiques peuvent découler toutes sortes de choses...!


Images: Google

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire