vendredi 28 janvier 2011

Moriarty

Un groupe qui ne se prend pas au sérieux, voilà qui fait du bien !
Leur musique est surprenante, comment dire... "mise à nue".
Ma chanson préférée est Jimmy, l'histoire d'un... bison.
En fouillant un peu plus, c'est une métaphore sur l'Amérique des rêves, des westerns... et sur ce qu'elle est réellement de nos jours.
Trêve de blabla, ouvrez vos oreilles !

samedi 22 janvier 2011

Mille francs de récompense... mérités ?

Mille francs de récompense, pièce de Victor Hugo, a été mise en scène ici par Laurent Pelly pour un spectacle de 2h50... Cela vaut-il le coup d'y aller ? Mon avis est mitigé.



Commençons par le commencement, c'est à dire l'histoire. C'est comme une annexe des Misérables, et c'est assez gentillet. Le méchant est méchant, les victimes sont des victimes, le voleur repenti un "ange bienfaiteur". Si on n'y prête pas attention, et qu'on regarde au-delà, on découvrira évidemment que Hugo nous fait passer ses messages de révolte contre la société inégalitaire et les injustices... Pas si gentillet, au fond.

Puis, la mise en scène : on ne peut le nier, les décors sont impressionnants. Et la neige représentée par un drap blanc étalé sur le plateau et par des flocons de papier tombant du ciel du théâtre... et bien ce n'est pas banal !
Les jeux de lumière sont très bien pensés, ils aident à sortir du temps les réflexions des personnages, et certains personnages synonymes de ruine et de misère sont vus comme des ombres chinoises implacables.

Enfin, les acteurs : pour moi, c'est là que ça se gâte. L'acte III, ce fut la descente aux enfers : au revoir, articulation et texte bien envoyé ! Sortez vos appareils auditifs les spectateurs ! En même temps, sur une durée si longue, c'est un vrai challenge. Les deux personnages féminins sont joués sur le même ton tout au long de la pièce, je ne comprend pas comment les actrices peuvent le supporter, personnellement j'aurais étranglé Cyprienne. Le machiavélique Rousseline est interprété... Machiavéliquement. Oh surprise ! Je suis un peu dure, mais, tout comme les deux femmes, il accentuait vraiment le côté manichéen de la pièce. Un acteur qui réussissait à nous dépêtrer de cette guimauve, c'est celui qui interprétait le magistrat. Il apportait une touche de légèreté bienvenue. Pour le rôle principal, celui de Glapieu, rien à dire. Drôle, énergique, touchant, avec un grand investissement corporel, je ne me permettrai pas de le critiquer. Je termine avec l'acteur qui m'a fait rester sur mon siège jusqu'à la fin de la pièce : Eddy Letexier, l'interprète du major Gédouard. Il faisait vraiment corps avec son rôle. Grâce à lui, je peux dire que j'ai préféré l'acte I à tous les autres, car il a magnifiquement fait vivre une tirade sur les valeurs de la république : liberté, égalité et fraternité, tout en conservant la dérive du vieux personnage... C'était beau.

Amis du théâtre, bonsoir ! Je vous laisse vous faire votre propre opinion.

samedi 15 janvier 2011

Gérôme au Musée d'Orsay : bientôt la fin de l'expo...


Des expos comme ça, on n'en voit pas tous les jours... Alors quand ça se produit, il faut y courir. Et maintenant c'est bientôt fini... Jean-Léon Gérôme, c'est un artiste qu'on a longtemps fait passer à la trappe, comme Alexandre Cabanel, parce que, dixit ma prof d'histoire des arts, "Il n'y a rien dans leur peinture, ils savent juste peindre et c'est tout, ils ne cherchent pas à faire avancer quoi que ce soit." Et bien je suis au regret de lui annoncer que je préfère mille fois une toile de Gérôme qu'un Picasso. L'expo en elle même nous fait déambuler de salles en salles, de la période néo-grecque du peintre à son goût pour l'orientalisme, puis à la peinture d'histoire(s).

Je pense que la meilleure façon de se rendre compte du peintre (et sculpteur) d'exception qu'était Gérôme, il faut laisser parler les images... Éblouissement garanti.



Phryné devant l'Aréopage, 1861


L'Intérieur Grec ou Le Gynécée, 1850


Gérôme a cette passion qui est la passion de l'Antiquité. Et il ne va que rarement représenter des sujets historiques, comme on David pourrait le faire avec des évènements marquants. Gérôme peint plutôt l'anecdote. Un combat de gladiateurs où on attend pour savoir si le vaincu va mourir (Pollice Verso, 1872, le tableau de l'affiche, repris par la sculpture Les Gladiateurs). Ou des hommes en train de choisir une prostituée dans un bordel (Le Gynécée). Les premiers tableaux, avant les représentations de jeux du cirque, sont tous remarquables par l'impression de séduction qui s'en dégage. Comment ne pas tomber sous le charme ?


Les Gladiateurs, 1878


Gérôme a eu, comme tout artiste du 19e siècle qui se respecte, sa période orientalisme. Chez lui, c'est comme toujours l'anecdote qu'il cherche à représenter. L'homme qui vend des peaux au coin d'une rue ou le charmeur de serpents qui fait son spectacle. Je vous ai mis ce deuxième tableau du Charmeur de Serpents parce que j'ai été saisie sur place quand je l'ai vu. La précision des carreaux bleus du mur est telle que le rendu est quasi photographique. Impressionnant.

Le Négociant de Peaux, 1869


Le Charmeur de Serpents, 1870


Je pense que cette œuvre ci est connue de beaucoup d'entre vous. Le mythe de Pygmalion, le sculpteur qui tombe amoureux de sa créature. Il faut voir avec quelle justesse il traduit la transformation de Galatée, quand la pierre se fait chair...

Pygmalion et Galatée, 1890


Je voulais finir sur un tableau que j'aime beaucoup. Une anecdote, encore et toujours.Un crime qui a été surpris, comme ça. On aurait bien vu la scène en photo. Et cette œuvre est mondialement célèbre parce que, justement, elle fut diffusée par le biais d'estampes et d'épreuves photographiques. Zola n'a d'ailleurs pas trouvé cette attitude digne d'un artiste...


Sortie du Bal Masqué, 1857



Voilà. Gérôme est selon moi un grand peintre, qui mérite vraiment qu'on s'intéresse à lui. Sa peinture est tout simplement proche de nous dans le sens où elle montre des détails de l'Histoire, des choses qui auraient pu nous arriver. Des scènes de la vie de tous les jours. Et même si certains de ses tableaux font très "pompier", surtout ceux des jeux du cirque, et bien je ne lui en tiendrai pas rigueur. Parce que j'aime ça, quand c'est pompeux. Et à tous ceux qui comme moi aiment les péplums, Gladiator par exemple, et bien je voudrais dire que Ridley Scott a plus que probablement été inspiré par Gérôme.

Alors surtout, si vous avez l'occasion d'être à Paris avant le 23 janvier, pas une minute à perdre, direction le Musée d'Orsay ! (vous pouvez déjà aller vous faire une petite idée ici !)


Le Solitaire, Eugène Ionesco et Jean-Louis Martinelli



Franchement, ce spectacle, ça a été une déception. En fait j'avais décidé d'y aller parce que de Ionesco, j'avais vu La Cantatrice Chauve et que ça m'avait vraiment bien plu. Je me suis dit que ça allait être pareil, assez humoristique. Et bien pas du tout. Le Solitaire, c'est avant tout un roman de Ionesco, dans lequel on s'intéresse à un personnage, solitaire, misanthrope, qui reste cloîtré dans son appartement toute la journée, n'en sortant que pour aller au café du coin boire un, puis deux, puis trois, puis sept campari. François Marthouret, dont je tiens quand même à saluer la grandiose performance d'acteur, car on ne peut pas le nier, il arrive quand même à tenir la scène seul pendant 1h20... Mais bon ça n'empêche pas que je n'aie pas accroché, mais alors pas du tout, à la pièce.

Déjà j'ai pas vraiment trouvé d'histoire, ce sont plutôt des petites histoires qui s'enchaînent, parfois il part dans des délires, une histoire de guerre civile, sans transition on nous parle de la concierge qui n'en est pas vraiment une, enfin bref, dans mon état de fatigue plus qu'avancé j'ai pas tout suivi, et c'est sans doute une des raisons pour lesquelles je n'ai pas vraiment adhéré... En plus j'ai eu très peur, au début, que l'acteur reste allongé sur son lit pendant toute la pièce, mais quand même, il se lève régulièrement pour aller s'asseoir un peu plus loin ou pour se servir un verre. Heureusement.

La mise en scène, maintenant, parlons-en. Donc on a homme en caleçon qui fait des va-et-vient entre son lit et sa bouteille. Et après, côté lumière, la bonne idée d'utiliser des lumières assez flashy pour éclairer la scène : vert, bleu, violet, rouge, puis blanc pour finir... En plus ça ponctuait la pièce et indiquait les changements de sujets, les différentes étapes du récit. Et puis ces lumières captent quand même l'attention et grâce à elles, je suis restée éveillée jusqu'à la fin de la pièce, contrairement à un bon nombre de personnes... Je pense que si on est dans les bonnes conditions on peut être en mesure de bien apprécier la pièce, et là, on est invités à réfléchir avec notre solitaire à des questions métaphysiques, à des questions existentielles, à nos peurs, à nos doutes. Et puis on y découvre un Ionesco qui nous était inconnu jusque là. Je ne saurais donc trop vous conseiller sur la question d'aller la voir ou non, cette pièce, je pense que ça peut, après discussion avec des amis qui sont aussi allés la voir, soit captiver, soit vraiment ennuyer, et pas qu'un peu. A vous de vous faire votre avis.


samedi 8 janvier 2011

"In Ekstase" de Nina Hagen



L'album du mois : " In Ekstase " de Nina Hagen.

Inutile de vous présenter Miss Hagen, vous la connaissez surement. C'est un OVNI dit on, surnommé la "Mère des Punks", et non pas sans raisons. En 1979, lorsqu'elle monte son groupe Nina Hagen Band, le public découvre une artiste extrêmement charismatique, excentrique et dôtée d'une voix incroyable, peut être l'une des meilleures que je n'ai jamais entendu !

Impossible de trouver un CD de Nina dans ma ville ou dans une autre, j'ai donc commandé l'album par Internet, et je l'ai reçu mercredi dernier.
Première écoute : il est vrai que je n'ai pas trop accroché à la première chanson, un peu trop "typiquement années 80" à mon goût (l'album date de 1985 tout de même). J'ai vite oublié celà à la deuxième chanson et à toutes les autres !
Sa musique n'est pourtant pas le genre que j'aime la plus, puisqu'elle est énergique et souvent même enjouée, or j'ai pour habitude d'écouter des choses plus sombres, parfois même qualifiées de "glauques" par mes amis. Mais sa voix, à Nina, me fait tout oublier.
Soit on aime, soit on déteste. En ce qui me concerne, c'est l'un des meilleurs albums que je connaisse.

Morceaux :

1. Universelles Radio
2. Die Ufos sind da
3. Russischer Reggae
4. My Way
5. 1985 Ekstasy Drive
6. Prima Nina in Ekstase
7. Gott im Himmel (Spirit in the sky)
8. Atomic Flash Deluxe
9. Vater Unser
10 . Gott im Himmel (reprise)

Mes préférés :


Et pour le plaisir, un morceau ne faisant pas partie de l'album mais étant mon préféré de Nina :


vendredi 7 janvier 2011

Oh Boy !

Une pièce de théâtre qui commence à faire parler d'elle...
Elle est celle que je préfère parmi toutes celles que j'ai vues... Pour preuve, c'est la première fois que je vais voir une pièce deux fois ! Et aussi que l'adaptation d'un roman me plait plus que celui-ci, et de loin ! (Alors que j'ai beaucoup aimé le roman)



Oh Boy ! C'est donc l'adaptation du roman du même nom, écrit par Marie-Aude Murail, qui raconte l'histoire de trois enfants qui se retrouvent orphelins, avec pour seule famille une belle-soeur qui ne veut pas les accueillir tous les trois (alors que les enfants ont fait un jurement : les Morlevents... ou la mort ! afin de ne jamais être séparés), et un beau-frère, Bart, 26 ans, irresponsable, et homosexuel.
Lionel Erdogan, le seul acteur de la pièce, endosse le rôle de Bart et nous fait découvrir d'une façon touchante les autres personnages du livre grâce à des objets et une mise en scène magnifiques.
La pièce parle de sujets durs : suicide, adoption, discrimination, abandon, maladie et mort... Mais jamais en tombant dans le mélodrame (en passant, les thèmes musicaux qui vont et viennent durant l'heure que dure la pièce apportent beaucoup dans la passage de l'émotion) et au contraire, en nous faisant rire.

Histoire de ne pas tomber dans la fanatisme et d'essayer d'être la plus objective possible, j'émettrai une critique (toute petite) : la scène où Bart retourne en boîte, ayant obtenu un "rencard" avec un personnage dont on n'entendra plus parler me semble de trop. Cela fait une répétition dans la mise en scène, et de plus met en avant un cliché sur les homosexuels qui changeraient de compagnon tous les quatre matins...

La pièce a reçu le Molière 2010 jeune public, mais je pense que les adultes sont plus à même de tout saisir, et de recevoir pleinement l'émotion très forte que dégage l'acteur.
Certains passages sont purement esthétiques et forts... très forts. Quand justesse de jeu et mise en scène réussie sont combinés, c'est un feu d'artifice d'émotion et de beauté.

En conclusion, je vous prierez donc de noter sur un pense-bête... :
- aller voir Oh Boy ! !!!

jeudi 6 janvier 2011

Dancer in the Dark

« Dancer in the Dark », un film de Lars Von Trier.
__Cela faisait longtemps que je voulais voir ce film . C'est tout d'abord la préscence de la merveilleuse Björk qui l'a déclenchée ; mais quand je me suis rendu compte que le film a été réalisé par Lars Von Trier, ma curiosité s'en est retrouvée encore plus aiguisée .
__De nombreuses critiques qualifient le film de lourd, voir même de "lourdingue", une chose que je n'ai pas du tout ressenti pendant le film . Il est vrai que l'action y est casi inexistante, et que le personnage principal est "simple", travaillant à l'usine, habitant dans une caravane et ne gagnant que le stric minimum...mais c'est justement cela qui rend le film si intéressant !


__Le duo d'actrices, Catherine Deneuve et Björk, est pour le moins inattendu ! Qui l'eût cru ? Pourtant, ce duo fonctionne à merveille . La caméra filme les personnages d'une manière très spéciale, multipliant les gros plans, à tel point que l'on pourrait croire qu'il a été filmé comme un documentaire, ne rendant le film que plus réaliste .
__Les passages musicaux, pas tous joyeux, rendent malgré tout le film plus vivant, lui ajoutant un charme en plus : celui de trouver de la poésie là ou il ne semble pas il y en avoir . Ce sont les bruits insignifiants, les bruits du quotidien tels un train qui passe, des machines répétant la même action inlassablement ou les barreaux d'une prison qui font la musique . La longueur de l'action tranche brutalement avec la scène de meurtre et la scène finale, toutes les deux d'une rare violence .




J'allais oublié de préciser : garder un stock de mouchoir près de vous !