samedi 15 janvier 2011

Gérôme au Musée d'Orsay : bientôt la fin de l'expo...


Des expos comme ça, on n'en voit pas tous les jours... Alors quand ça se produit, il faut y courir. Et maintenant c'est bientôt fini... Jean-Léon Gérôme, c'est un artiste qu'on a longtemps fait passer à la trappe, comme Alexandre Cabanel, parce que, dixit ma prof d'histoire des arts, "Il n'y a rien dans leur peinture, ils savent juste peindre et c'est tout, ils ne cherchent pas à faire avancer quoi que ce soit." Et bien je suis au regret de lui annoncer que je préfère mille fois une toile de Gérôme qu'un Picasso. L'expo en elle même nous fait déambuler de salles en salles, de la période néo-grecque du peintre à son goût pour l'orientalisme, puis à la peinture d'histoire(s).

Je pense que la meilleure façon de se rendre compte du peintre (et sculpteur) d'exception qu'était Gérôme, il faut laisser parler les images... Éblouissement garanti.



Phryné devant l'Aréopage, 1861


L'Intérieur Grec ou Le Gynécée, 1850


Gérôme a cette passion qui est la passion de l'Antiquité. Et il ne va que rarement représenter des sujets historiques, comme on David pourrait le faire avec des évènements marquants. Gérôme peint plutôt l'anecdote. Un combat de gladiateurs où on attend pour savoir si le vaincu va mourir (Pollice Verso, 1872, le tableau de l'affiche, repris par la sculpture Les Gladiateurs). Ou des hommes en train de choisir une prostituée dans un bordel (Le Gynécée). Les premiers tableaux, avant les représentations de jeux du cirque, sont tous remarquables par l'impression de séduction qui s'en dégage. Comment ne pas tomber sous le charme ?


Les Gladiateurs, 1878


Gérôme a eu, comme tout artiste du 19e siècle qui se respecte, sa période orientalisme. Chez lui, c'est comme toujours l'anecdote qu'il cherche à représenter. L'homme qui vend des peaux au coin d'une rue ou le charmeur de serpents qui fait son spectacle. Je vous ai mis ce deuxième tableau du Charmeur de Serpents parce que j'ai été saisie sur place quand je l'ai vu. La précision des carreaux bleus du mur est telle que le rendu est quasi photographique. Impressionnant.

Le Négociant de Peaux, 1869


Le Charmeur de Serpents, 1870


Je pense que cette œuvre ci est connue de beaucoup d'entre vous. Le mythe de Pygmalion, le sculpteur qui tombe amoureux de sa créature. Il faut voir avec quelle justesse il traduit la transformation de Galatée, quand la pierre se fait chair...

Pygmalion et Galatée, 1890


Je voulais finir sur un tableau que j'aime beaucoup. Une anecdote, encore et toujours.Un crime qui a été surpris, comme ça. On aurait bien vu la scène en photo. Et cette œuvre est mondialement célèbre parce que, justement, elle fut diffusée par le biais d'estampes et d'épreuves photographiques. Zola n'a d'ailleurs pas trouvé cette attitude digne d'un artiste...


Sortie du Bal Masqué, 1857



Voilà. Gérôme est selon moi un grand peintre, qui mérite vraiment qu'on s'intéresse à lui. Sa peinture est tout simplement proche de nous dans le sens où elle montre des détails de l'Histoire, des choses qui auraient pu nous arriver. Des scènes de la vie de tous les jours. Et même si certains de ses tableaux font très "pompier", surtout ceux des jeux du cirque, et bien je ne lui en tiendrai pas rigueur. Parce que j'aime ça, quand c'est pompeux. Et à tous ceux qui comme moi aiment les péplums, Gladiator par exemple, et bien je voudrais dire que Ridley Scott a plus que probablement été inspiré par Gérôme.

Alors surtout, si vous avez l'occasion d'être à Paris avant le 23 janvier, pas une minute à perdre, direction le Musée d'Orsay ! (vous pouvez déjà aller vous faire une petite idée ici !)


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