samedi 22 janvier 2011

Mille francs de récompense... mérités ?

Mille francs de récompense, pièce de Victor Hugo, a été mise en scène ici par Laurent Pelly pour un spectacle de 2h50... Cela vaut-il le coup d'y aller ? Mon avis est mitigé.



Commençons par le commencement, c'est à dire l'histoire. C'est comme une annexe des Misérables, et c'est assez gentillet. Le méchant est méchant, les victimes sont des victimes, le voleur repenti un "ange bienfaiteur". Si on n'y prête pas attention, et qu'on regarde au-delà, on découvrira évidemment que Hugo nous fait passer ses messages de révolte contre la société inégalitaire et les injustices... Pas si gentillet, au fond.

Puis, la mise en scène : on ne peut le nier, les décors sont impressionnants. Et la neige représentée par un drap blanc étalé sur le plateau et par des flocons de papier tombant du ciel du théâtre... et bien ce n'est pas banal !
Les jeux de lumière sont très bien pensés, ils aident à sortir du temps les réflexions des personnages, et certains personnages synonymes de ruine et de misère sont vus comme des ombres chinoises implacables.

Enfin, les acteurs : pour moi, c'est là que ça se gâte. L'acte III, ce fut la descente aux enfers : au revoir, articulation et texte bien envoyé ! Sortez vos appareils auditifs les spectateurs ! En même temps, sur une durée si longue, c'est un vrai challenge. Les deux personnages féminins sont joués sur le même ton tout au long de la pièce, je ne comprend pas comment les actrices peuvent le supporter, personnellement j'aurais étranglé Cyprienne. Le machiavélique Rousseline est interprété... Machiavéliquement. Oh surprise ! Je suis un peu dure, mais, tout comme les deux femmes, il accentuait vraiment le côté manichéen de la pièce. Un acteur qui réussissait à nous dépêtrer de cette guimauve, c'est celui qui interprétait le magistrat. Il apportait une touche de légèreté bienvenue. Pour le rôle principal, celui de Glapieu, rien à dire. Drôle, énergique, touchant, avec un grand investissement corporel, je ne me permettrai pas de le critiquer. Je termine avec l'acteur qui m'a fait rester sur mon siège jusqu'à la fin de la pièce : Eddy Letexier, l'interprète du major Gédouard. Il faisait vraiment corps avec son rôle. Grâce à lui, je peux dire que j'ai préféré l'acte I à tous les autres, car il a magnifiquement fait vivre une tirade sur les valeurs de la république : liberté, égalité et fraternité, tout en conservant la dérive du vieux personnage... C'était beau.

Amis du théâtre, bonsoir ! Je vous laisse vous faire votre propre opinion.

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