mardi 1 février 2011

Retour sur quelques albums de la sélection officielle de cette 38e édition du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême...

Le Festival de la BD d'Angoulême. Rassemblement incontournable pour tout amateur du 9e art. L'occasion pour moi de vous donner mon avis sur des albums de la sélection officielle que j'aurais lus. Autant vous le dire tout de suite, j'en ai lu exactement 5 sur 58 en compétition... Ces 5 plus que d'autres parce qu'ils avaient l'air, à première vue, plutôt bien. D'ailleurs ils étaient plutôt bien, mais le jury n'était pas forcément du même avis, puisqu'aucun de ces 5 albums n'a été primé au festival... Je vais donc essayer de vous les classer dans mon ordre de préférence, même si ça risque d'être parfois un peu dur !

-Coney Island Baby, de Nine Antico. Les histoires de Betty Page et de Linda Lovelace, deux icônes, la première pin-up des années 50, la deuxième star du cinéma porno des années 70. Deux femmes qui sont l'incarnation d'une libération sexuelle, à leur corps consentant. Nine Antico ne prend pas le parti de faire de son livre une simple biographie, elle raconte leurs deux destins à travers la voix de Hugh Hefner, qui dans son manoir Playboy raconte lui même à deux jeunes filles qui voudraient devenir elles aussi des icônes l'histoire de Betty Page et deLinda Lovelace. Cette posture de vieux conteur qu'Antico lui attribue, c'est je trouve particulièrement intéressant. Et le livre, alors qu'on pourrait s'attendre à y trouver pas mal de scènes crues, et bien ne met pas en priorité l'accent dessus, même si elles sont présentes... Il s'attarde plus sur la notion même de l'icône, l'ascencion, la gloire et la chute. Ces deux femmes, qui malgré leur consentement originel, se retrouvent à un certain stade de leur vie comme des victimes. Et quand on est confrontés à un dessin comme celui de Nine Antico, tout dans le trait fin, porté par un magnifique noir et blanc, et bien on est tout simplement devant un ouvrage plein de sensualité, mais surtout plein de sensibilité.


-Cadavre Exquis, de Pénélope Bagieu. Elle commence à bien se faire connaître, cette jeune auteure ! Avec cet ouvrage, elle change un peu de trajectoire, et signe un livre qui raconte l'histoire de Zoé, hôtesse dans des salons (on la voit donc déguisée en gruyère au salon du fromage...), qui n'est pas très heureuse dans sa vie. Un copain plus que douteux, un boulot, avouons-le, particulièrement inintéressant... Sauf qu'elle rencontre Thomas, écrivain, qui vit reclus dans son appart, rideaux fermés toute la journée, sans voir personne mis à part son éditrice. Je ne voudrais rien vous dévoiler de plus de l'intrigue, mais sachez juste que Pénélope Bagieu réussit à allier un propos cynique sur le monde de l'édition et un dessin comme d'habitude assez frais, agréable. Et ce qui est bien, c'est que pour les fans -comme moi !- de ses précédents albums, Ma Vie est tout à fait fascinante et la série des Joséphine, ainsi que de son blog. Et bien dans Cadavre Exquis on le retrouve toujours, cet humour comme on l'aime, associé à un peu plus de sérieux. Réjouissant.


-Trois Christs, de Valérie Mangin, Denis Bajram et Fabrice Neaud. Là c'est le titre qui m'a attirée, parce que voilà, un titre comme ça ça fait BD historique, et que j'aime ça, et puis aussi que Valérie Mangin est la scènatiste, et que Le Dernier Troyen ou Le Fléau des Dieux, c'est juste des BD que j'adore. Là on est toujours dans une optique de vouloir interpréter l'Histoire. Dans le cas présent, celle du Saint Suaire, ce linge qui porterait la marque du visage du Christ. En trois chapitres, l'album se propose de donner trois explications différentes du miracle de cette relique. 1 : Dieu n'existe pas. 2: Dieu existe. 3 : Dieu est radioactif. !! Je ne vous gâche pas le plaisir de découvrir en quoi Dieu serait radioactif, ce qui est plutôt original, mais je voudrais juste dire que j'ai trouvé ça une bonne idée de reprendre des cases dans chacune des parties, comme ça on voit ce qui est commun, ce qui change, etc... Et puis j'ai littéralement fondu pour les couleurs. C'est pastel, c'est clair, en même temps c'est coloré. J'aime.


-L'Art et le Sang, de Benoît Preteseille. Ce livre, c'est l'histoire de Fantamas, qui s'est fixé pour but de détruire l'Art. Après "Le crime est un art" de Fantomas, voici donc "L'Art est un crime". On rigole bien, on se délecte, parfois, quand on voit Fantamas errer dans les couloirs d'un musée, à se demander comment des gens peuvent venir perdre leur temps à regarder ça. Du coup, il tue allègrement artistes, conservateurs de musées, enfin c'est joyeux, quoi ! Mais bon faut accrocher au dessin... Ce que je n'ai pas réussi à faire.


-Omni-Visibilis, de Matthieu Bonhomme et Lewis Trondheim. Franchement j'attendais mieux. Ca aurait pu être bien, cette histoire où un homme se réveille un matin en se rendant compte que tout le monde sur toute la terre peut voir ce qu'il voit, entend ce qu'il pense... Mais il manque quelque chose. Je ne saurais pas dire quoi. On dirait que ça a un peu été fait comme ça, vite fait, un peu bâclé. Dommage...


Et puis surtout, je vous mets ici le site du festival, n'hésitez pas à aller faire un tour et puis à lire d'autres albums, vous trouverez ceux en compétition et ceux qui ont été primés !

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