dimanche 27 mars 2011

Le Discours d'un Roi, de Tom Hooper


Le Discours d'un Roi, c'est, je ne vous l'apprend pas, LE film qui a remporté les plus "gros" Oscars cette année (Meilleur Film, Meilleur Acteur, Meilleur Scénario Original et Meilleur Réalisateur). Personnellement, je l'ai beaucoup aimé, ce film. On se laisse bien entraîner par l'histoire, le jeu des acteurs, la musique symphonique à tout bout de champ... Mais ça reste quand même, je trouve, un film grand public, limite commercial (il a eu des Oscars mais il n'aurait sans doute pas été primé à Cannes, par exemple). Non que j'aie quelque chose contre ça ! Je dirais qu'à priori, si vous allez voir ce film, vous aurez, comme beaucoup de chances d'accrocher !

Un bref résumé : Bertie, futur George VI (le père d'Elisabeth), accède au trône d'Angleterre à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Il est bègue. La grande question, ça va être de savoir si oui ou non il arrivera à bien prononcer son discours qui va convaincre son peuple de déclarer la guerre à Hitler. Je vous la pose, mais bon ce n'est pas très compliqué, il faut que ça plaise, et puis c'est un film, alors le "miracle" se produit juste pour la scène finale... Et il réussit grâce au soutien de sa femme (Helena Bonham Carter) et grâce à un homme, Lionel Logue (Geoffrey Rush, génial !), sorte de thérapeute, sans aucun diplôme, mais qui avec des méthodes peu conventionnelles, va réussir à redonner à Bertie sa confiance en lui. Le Discours d'un Roi, c'est un savant mélange de tous les ingrédients qui font le succès d'un film. A moitié dramatique : j'ai vu des gens verser une petite larme dans la salle... -pour le coup c'était peut-être un peu exagéré. Une dose d'humour, les scènes de thérapie, par exemple, quand Colin Firth se roule par terre, ce genre de choses... Et puis la 7e de Beethov dans les oreilles pour le côté tragique. Le tout inspiré d'une histoire vraie pour la crédibilité, et hop, le tour est joué !

Un film très plaisant, qui je pense est destiné à rester encore assez longtemps à l'affiche, et à mon avis à passer assez régulièrement à la télé dans les années à venir. Nous verrons bien !



samedi 19 mars 2011

Somewhere, de Sofia Coppola


B
on je sais ça fait presque 3 mois qu'il est sorti, mais pour ma défense, je dirais que ma salle de cinéma d'art et d'essai ne l'a programmé que très récemment... Voilà l'explication. Et puis mieux vaut tard que jamais ! D'ailleurs j'en profite pour vous dire que c'est pour cette raison que je ne suis pas encore allée voir Le Discours d'un Roi, mais ça ne saurait tarder... Fin de la parenthèse. Sofia Coppola, pour moi, c'était d'un côté Marie Antoinette -que je trouve génial- et Lost in Translation -devant lequel je m'étais presque endormie... Et curieusement, Somewhere m'a complètement captivée, bien que ce ne soit vraiment pas un film où il se passe grand chose... !

Johnny Marco (Stephen Dorff), acteur, vit au Chateau Marmont, le fameux hôtel de L.A. Sa vie ? Fume, dort, fait la fête, fait chauffer sa voiture de sport, couche avec des filles dont il n'arrive même pas à se rappeler le nom... Et occasionnellement, voit sa fille de 11 ans (Elle Fanning). Jusqu'à un certain jour où cette dernière vient habiter avec lui. Sofia Coppola, à partir de "rien", arrive à faire un film captivant, poignant, émouvant, bref tout ce qu'il faut pour faire un bon film. Jusqu'à l'arrivée de sa fille, très peu de paroles, mais beaucoup de plans fixes, très intense. Et puis le passage central, plein de moents de tendresse entre un père et sa fille, avant que Johnny ne retombe dans l'isolement, au départ de celle-ci.

Ce passage où Johnny redécouvre qu'il a une fille, c'est pour moi le moyen de mettre en valeur tout le reste du film. Nous sommes plongés dans son quotidien, son intimité, ce qui fait ses joies, ses peines... Et on se rend compte que c'est la solitude qui est au centre de sa vie. A mon avis c'est un rôle qui a sacrément dû marquer Stephen Dorff. Ce qu'il joue, c'est (peut-être ?) ce qu'il vit lui-même tous les jours... C'était ambitieux, comme projet. Et quand c'est réussi, il n'y a rien à dire !

Et, si je peux me permettre, je voudrais dire à Sofia Coppola qu'elle fait bien de vivre avec Thomas Mars, le chanteur du groupe Phoenix, parce que ça rend la BO de Somewhere énormissime !!!


lundi 14 mars 2011

Tenacious D in the Pick Of Destiny

__Tenacious D, c'est avant tout le nom d'un groupe de rock, composé de Kage et Jables, plus connus sous leurs vrais noms Kyle Gass et Jack Black . L'idée de faire un film où ils mettraient en scène la genèse du groupe (romancée à leur manière) est pour le moins originale . Malheureusement, l'histoire n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant, et l'humour n'est pas toujours très fin (notamment la scène au musée du rock où JB désactive les lasers) . Cependant, certaines images, telles que celle du yéti où de JB et Kage sortant la tête de chaque côté du conduit d'aération, sont à se rouler par terre (jugez-en par vous même, cette séquence est totallement absurde) .

__Cependant, une chose dans ce film demeure absolument géniale : la musique ! Car s'il y a bien une raison pour regarder ce film, c'est pour profiter de ces moments, qui sont tout simplement savoureux ! Le génie de Kage en matière de guitare, accordé à la voix merveilleuse de JB (ayant pour vocabulaire régulier "fucking", "suck", "cock", "motherfucker" et autres raffinements), sopoudrez d'une bonne dose d'auto-dérision et de dynamisme, produit vraiment un mélange explosif et jouissif ! Car s'il y a bien une chose qui caractérise le groupe, c'est son auto-dérision : pendant tout le film, ils se montrent comme deux pauvres types, mordus de rock, qui peine à faire aimer leur musique (heureusement que Lee le livreur de pizza est là) . Malgré tout, lorsqu'ils se retrouvent des situations d'improvisations, ils nous sortent des chefs-d'oeuvres tels Beelzeboss . Fausse modestie ?



__Si vous avec l'intention de le regarder, je vous en conjure : NE LE REGARDEZ PAS EN FRANÇAIS ! Les traducteurs, croyant bien faire, on traduit les chansons en français, brisant d'une seul coup l'harmonie et la voix de Jack Black . Un vrai blasphème ! Ne vous aventurez pas à aller écouter ces versions sur YouTube, sinon vous ferez des bons de 3 km de haut tels que moi . J'ai été obligée d'écouter en boucle les versions originales pour guérir complètement mes oreilles .

Si vous êtes chanceux, vous dénicherez une version française avec les chanson conservées en français (comme la mienne) .




Vous l'aurez compris : Tenacious D, c'est mon dernier coup de coeur musical (mais pas cinématographique) !

dimanche 6 mars 2011

Never Let Me Go, de Mark Romanek


J
'ai été un peu décontenancée par ce film. Déjà je m'attendais pas du tout à ça. Quand j'ai lu le synopsis qui finit par "ils découvrent un secret qui va bouleverser leur perception de tout ce qu'ils ont vécu jusqu'à présent...", je m'attendais à ce qu'il ait vraiment une sorte de suspens, je sais pas, qu'il y ait quelques rebondissements... Ce film est purement et simplement une histoire d'amour. Donc on va dire que pour le suspens, faudra revenir une prochaine fois... Mais plutôt que de penser pendant tout le film à ce que j'aurais bien voulu qu'il montre, je l'ai pris comme il était, et honnêtement, je l'ai trouvé bien !

Elle est quand même un peu bizarre, cette histoire. Kathy, Ruth et Tommy sont élèves dans une école coupée du monde -on ne comprend pourquoi qu'assez tard, d'ailleurs. Ce qui m'a surpris, c'est que ce film, on ne peut pas le nier, c'est un film de science-fiction. Ou plutôt un film d'anticipation. Je ne m'attendais vraiment pas à ce que ce film parle du don d'organes et de clonage... Car en effet, tous ces enfants sont "élevés" et "programmés" pour donner leurs organes. Ce qui les condamne. Ils savent qu'à 30 ans, ils seront morts... Mais je dirais que le film ne s'intéresse pas tant que ça à cette angoisse qu'est la certitude de leur mort proche, mais plutôt à leurs relations. Le trio amoureux : Kathy et Tommy s'aiment, pourtant Tommy va sortir avec Ruth, pour finir par être avec celle qu'il aime. On mélange tous ces ingrédients, et on obtient Never Let Me Go.


Je dirais que c'est quand même un film très lent, mais surtout très beau. Déjà, rien à dire au casting. Les trois héros sont touchants, chacun à leur manière. Tommy (Andrew Garfield) par cette candeur, cette innocence, presque cette naïveté. Rien à dire à Carey Mulligan pour sa performance dans le rôle de Kathy, la fille réfléchie, intelligente, mais qui n'est pas forcément très bien dans sa peau. Et en plus, elle a un visage qui reflète déjà la mélancolie, même quand elle sourit, alors forcément elle est parfaite ici ! Et puis la surprise du film, c'est Keira Knightley (Ruth). J'ai tellement l'habitude de la voir dans des comédies romantiques ou dans Pirates des Caraïbes que ça m'a fait un peu bizarre ! Son personnage est un assez ambigu, elle a des petits accès de méchanceté, et ça lui va bien ! La musique de Rachel Portman sert aussi très bien le film. Un orchestre, beaucoup de violons, mais ce n'est pas ridicule. Et une chanson, "Never Let Me Go", dont je suis tombée amoureuse. Et puis une super photographie. Des plans de la campagne, de la mer... Et c'est très appréciable d'avoir un film à la photo aussi soignée, parce que ça faisait assez longtemps que j'en avais pas vu.

Et Never Let Me Go, c'est à la base un roman de Kazuo Ishiguro (en français Auprès de moi toujours), que je vais m'empresser de lire ! Peut-être est-ce ce que vous préférerez aussi, alors je n'ai plus qu'à vous dire bon film. Ou bonne lecture...





samedi 5 mars 2011

Requiem pour une Tueuse, de Jérôme Le Gris


Requiem pour une Tueuse appartient à cette catégorie de films qu'on risque d'oublier assez rapidement... Je suis sûre que si dans 5 ans on me demande de quoi ça parle, je risque d'avoir un peu de mal à répondre... Et pourtant on ne s'ennuie pas pendant la séance.

Lucrèce (Mélanie Laurent) est tueuse à gages. Elle a aussi une passion pour le chant. Ce qui lui vaut d'être envoyée dans les Alpes suisses, dans un chateau qui accueille chaque année un festival de musique classique. Elle doit éliminer un chanteur d'opéra, et devient elle même chanteuse d'opéra le temps de 2 semaines, comme doublure. Sauf que Clovis Cornillac, flic, est lui aussi sur place pour tuer le tueur sur gages... Et quand on retire le contrat à Lucrèce pour le donner à quelqu'un d'autre, son nom s'ajoute à celui du chanteur... Le scénario est plutôt bien ficelé -mise à part la fin, un peu décevante, je trouve. Il y a des bonnes choses : le fait que le film soit assez réaliste, qu'on n'ait pas de fusillades ou de poursuites en hélico à tout bout de champ. C'est très appréciable ! Mais bon il y a quelques scènes un peu ridicules, des choses du genre "Ta mère te l'a jamais dit, mais si je m'occupe de toi, c'est que j'ai une dette envers ton père..." Et puis là les personnages ont les larmes aux yeux, etc... Superflu. Les acteurs, eux, sont plus ou moins bons : Mélanie Laurent et Tchéky Karyo, en deux tueurs à gages, sont pas mal. Et, quand Xavier Gallais (le propriétaire du chateau) est tout ce qu'il y a de plus banal, à ma grande surprise, Clovis Cornillac est bon ! Pourtant Dieu sait qu'il est loin d'être un acteur que j'aime bien ! Et puis l'opéra qu'ils montent, c'est Le Messie de Haendel, et ça ça fait plaisir, quand comme moi on adore la musique baroque !

Je dirais que si on a envie d'aller au cinéma et qu'on a le choix entre aller voir Rien à Déclarer, le film de Justin Bieber et Requiem pour une Tueuse, même si ce n'est pas un film exceptionnel, c'est celui que j'irais voir !

mardi 1 mars 2011

Tron : Legacy, de Joseph Kosinski




Tron Legacy est un beau film. Beau au sens premier du terme : Tron est à voir pour son graphisme.

Mais pas pour son scénario qu'on devine au bout de cinq minutes de visionnement. Disons que le scénariste s'est pas trop foulé, il n'y a pas d'autre formule. Enfin "le", que dis-je ? Les scénaristes, car en effet pas moins de cinq scénaristes ont travaillé à l'écriture du film et environ une dizaine de personnes ont travaillé de près ou de loin à ce scénario (d'après la fiche technique du film).
Grosse panne d'inspiration ? Syndrome de la feuille blanche pendant des mois ? Tentative de minimalisme dans le scénario ? "Problèmes" de compréhension avérés chez les spectateurs ?
Le mystère reste et restera entier sur les raisons de ce scénario un peu pourri, il faut le dire.
Mais passons... Et si l'équipe d'écriture du film mérite un zéro pointé, on félicitera l'équipe technique qui s'est occupée du visuel et des effets spéciaux. Très futuriste sans virer au ridicule, Tron présente une vision de la "grille" convaincante. La séquence des jeux par exemple est une petite merveille ; entre les courses de motos et les combats de disques, on ne sait plus où donner des yeux. La maison de Flynn vaut aussi son pesant de cacahuètes... La ville très sombre, la grille avec ses routes lumineuses, les costumes et leurs jeux de couleurs sont tout aussi agréables pour les yeux. Bref vous m'avez comprise, on regarde Tron d'abord pour son graphisme superbe !







Côté personnages, on oublie Sam et sa clique -trop gentils - et C.L.U et sa bande - trop méchants - mais on garde Rinzler, qu'on aurait d'ailleurs aimé découvrir un peu plus ; et surtout Castor,qui est je trouve un des personnages avec le plus de personnalité dans ce film.
Personnellement j'aurais aussi aimé plus d'effets 3D dans ce film, particulièrement dans la séquence des jeux qui me parait un peu "plate" pour les courses de motos. Les plans larges sont favorisés et j'aurais aimé des cadrages un peu plus serrés sur ces courses avec un peu plus de 3D...





Tron est donc un film sympa à regarder pour le plaisir des yeux... et des oreilles.


D'ailleurs avant de voir le film j'ai écouté sa bande son (ici sur Deezer) composée par Daft Punk. Rien que l'idée de la collaboration Daft Punk/Disney est alléchante pour l'auditeur d'électro averti, la musique du groupe collant peu à l'image des musiques de disney très "orchestrales".



Pour moi, le pari est réussi pour Daft Punk qui arrive a réconcilier électro et musique d'orchestre le temps d'un album. L'électro arrive d'ailleurs en douceur et puis, petite touche par petite touche, les deux musiciens nous rajoutent des sons électro de plus en plus complexes sur la musique plus classique.
J'ai eu l'impression d'une bande son Disney "classique" complétement retravaillée par Daft Punk. Si on prend seulement la bande son de l'orchestre, la comparaison immédiate qui me vient à l'esprit est la musique de Pirates des Caraïbes. Une base de cordes, des percussions très présentes et des touches d'instruments à vents quand l'action devient plus rapide. Pour Tron, on retrouve ces trois éléments et c'est la "touche" Daft Punk qui rend cette bande son si agréable à écouter... D'ailleurs une écoute n'est pas suffisante pour sentir et entendre tous les ponts entre la musique "classique" de l'orchestre et celle de Daft Punk. "Rinzler", "Disc Wars" et "C.L.U." sont pour moi les plus beaux exemples de cette collaboration réussie entre classique et électro.

Le seul bémol de cette bande son serait la longueur des morceaux, bien trop courts à mon goût !


Et pour vous laisser dans l'ambiance de Tron je vous propose un petite vidéo, sortie bien avant le film et qui commençait (déjà) sa promo (impressionante il faut le dire, Disney a mis le paquet sur ce coup là... )






Le Problème, François Bégaudeau et Arnaud Meunier


L
e Problème
, c'est l'histoire d'une femme qui vient annoncer à son mari et à ses deux enfants qu'elle quitte le domicile familial pour aller vivre avec un autre homme. Pièce courte (1 heure) de François Bégaudeau, l'auteur d'Entre les Murs, ce premier texte pour le théâtre est particulièrement réussi. C'est très réel, pas surjoué, très bien interprété (les enfants, c'est le miroir des jeunes de maintenant...)

Dans le rôle de la femme, vous l'aurez reconnue, Emmanuelle Devos, très subtile, qui n'en fait vraiment pas trop, qui exprime ses sentiments avec une très grande retenue. D'habitude , au cinéma, j'accroche pas trop à son jeu, je trouve qu'elle a l'air un peu cruche... alors que là, très agréable surprise ! Elle est très bien dans son rôle. Mais ce n'est pas son personnage que je préfère. Le mari, interprété par Jacques Bonnaffé, c'est quelque chose... On n'est pas non plus dans l'étalage des sentiments avec lui, pas du tout, et en plus, il est du genre je cache mes sentiments en faisant de l'esprit, en lançant des piques... J'aime ! Et puis il y a Anaïs Demoustier, qui commence à faire parler d'elle (elle était nommée aux Césars), parfaite dans le rôle de la fille, en terminale, qui a de la répartie et est apparemment plus préoccupée par un devoir de philo qu'elle fait au téléphone avec une copine que par le "problème" de leur famille. Le Problème, c'est l'histoire d'une famille bousculée dans son train train quotidien, qui ne sait plus forcément où elle en est. Et puis Le Problème, c'est avant tout un texte très maîtrisé, chaque mot y a sa place, Bégaudeau signe là une comédie grinçante d'une main de maître. Le tout servi par une mise en scène très convaincante d'Arnaud Meunier, dans un décor très épuré, que j'ai adoré (j'aurais bien volé le canapé...).

Si vous pouvez aller la voir, n'hésitez vraiment pas ! Elle passe encore à Paris au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 3 avril, et ensuite au Théâtre Marigny du 7 avril au 15 mai.