Le Problème, c'est l'histoire d'une femme qui vient annoncer à son mari et à ses deux enfants qu'elle quitte le domicile familial pour aller vivre avec un autre homme. Pièce courte (1 heure) de François Bégaudeau, l'auteur d'Entre les Murs, ce premier texte pour le théâtre est particulièrement réussi. C'est très réel, pas surjoué, très bien interprété (les enfants, c'est le miroir des jeunes de maintenant...)
Dans le rôle de la femme, vous l'aurez reconnue, Emmanuelle Devos, très subtile, qui n'en fait vraiment pas trop, qui exprime ses sentiments avec une très grande retenue. D'habitude , au cinéma, j'accroche pas trop à son jeu, je trouve qu'elle a l'air un peu cruche... alors que là, très agréable surprise ! Elle est très bien dans son rôle. Mais ce n'est pas son personnage que je préfère. Le mari, interprété par Jacques Bonnaffé, c'est quelque chose... On n'est pas non plus dans l'étalage des sentiments avec lui, pas du tout, et en plus, il est du genre je cache mes sentiments en faisant de l'esprit, en lançant des piques... J'aime ! Et puis il y a Anaïs Demoustier, qui commence à faire parler d'elle (elle était nommée aux Césars), parfaite dans le rôle de la fille, en terminale, qui a de la répartie et est apparemment plus préoccupée par un devoir de philo qu'elle fait au téléphone avec une copine que par le "problème" de leur famille. Le Problème, c'est l'histoire d'une famille bousculée dans son train train quotidien, qui ne sait plus forcément où elle en est. Et puis Le Problème, c'est avant tout un texte très maîtrisé, chaque mot y a sa place, Bégaudeau signe là une comédie grinçante d'une main de maître. Le tout servi par une mise en scène très convaincante d'Arnaud Meunier, dans un décor très épuré, que j'ai adoré (j'aurais bien volé le canapé...).
Si vous pouvez aller la voir, n'hésitez vraiment pas ! Elle passe encore à Paris au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 3 avril, et ensuite au Théâtre Marigny du 7 avril au 15 mai.
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