Enfin ! Enfin Michel Houellebecq le reçoit, son Goncourt ! Franchement, je vais vous dire un truc, ce dernier livre, La Carte et le territoire, c'est pas mon préféré. Même si, paradoxalement, je trouve aussi que ce soit le plus abouti. Plus recherché. Mais j'ai quand même préféré La Possibilité d'une île. Du coup c'est tout à fait compréhensible qu'il reçoive le Goncourt. Ça parle pas de tourisme sexuel, c'est pas un roman d'anticipation ou un truc glauque. Plus conventionnel, je dirais.
Attention, ne me faites pas dire un truc que j'ai pas dit : même si ce n'est pas mon préféré de Houellebecq, je l'ai quand même bien aimé. Très bien écrit, comme d'habitude, même si j'ai mis un peu plus de temps que d'habitude à rentrer dedans. Jed Martin, personnage principal, est un artiste, qui, au fur et à mesure de sa carrière, va être amené à rencontrer des gens, célèbres ou non, et parmi eux Michel Houellebecq lui-même. De ce fait, l'auteur peut faire de lui un autoportrait, celui d'un écrivain reclus, dépressif, qui s'assume comme tel. Et puis, Jed, l'artiste, lui ressemble. Avant que le personnage de Houellebecq n'apparaisse, je me suis dit que l'auteur parlait de lui à travers le personnage de Jed. Mais pourquoi pas ? L'auteur parle de lui à travers plusieurs personnes. C'est bien possible. Un livre à lire comme un autoportrait, je pense. Autoportrait sarcastique.
Et un livre de Houellebecq, ça ne va pas sans ironie. Une vision pessimiste du monde, ici du domaine artistique, avec des gens comme François Pinault, ou autres grands mécènes. Le rôle de l'argent dans ce domaine (Jed s'étonne lui-même du prix qu'atteignent ses toiles à la fin du roman). Notre héros ne trouve pas vraiment sa place dans ce milieu. Et puis, il n'y a que Houellebecq pour consacrer 5 pages à un bichon, Michou, qui ne pourra jamais avoir de vie sexuelle à cause d'une malformation improbable...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire